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Répétition générale à l'aéroport avant la réouverture des frontières


Tahiti, le 29 avril 2021 - Un cheminement spécial est mis en place dans la zone internationale de l’aéroport de Tahiti-Faa’a pour gérer les flux de passagers à l’arrivée en Polynésie. A compter du 1er mai, le nouveau protocole d’entrée et de surveillance des passagers des vols internationaux impose un test à l’arrivée.
 
Un vol Air France est attendu samedi à 20h15 en provenance de Paris après une escale technique à Vancouver. A son bord, tous les passagers ont un motif impérieux d’ordre familial, professionnel ou de santé pour se rendre en Polynésie. Aucun touriste. Mais ce vol du 1er mai sera le galop d’essai pour le nouveau protocole sanitaire d’entrée en Polynésie à compter de samedi. Le premier vol touristique arrive de Los Angeles lundi 3 mai à 5h05. Trois sont programmés par Air Tahiti Nui la semaine prochaine, lundi, mercredi et samedi. Et ainsi de suite au moins jusqu’en juin. Parallèlement, Air France et French Bee opèrent actuellement cinq fréquences hebdomadaires avec Paris.

C’est dans ce contexte qu’une visite des installations mises en place en zone internationale de l’aéroport de Tahiti-Faa’a a été organisée jeudi matin par le président Fritch, le haut-commissaire, Dominique Sorain et la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau.
A compter du 1er mai, tout passager arrivant en Polynésie doit être systématiquement soumis à un test antigénique dès son arrivée. Bien entendu, chaque passager devra avoir présenté un test PCR de moins de 72 heures avant d’embarquer et avoir renseigné la plateforme Etis. Les passagers arrivants de métropole seront automatiquement placés en quarantaine de dix jours, à l’exception de ceux vaccinés avec rappel en Polynésie. Les touristes américains n’échapperont à la quarantaine que s’ils prouvent qu’ils sont vaccinés ou disposent d’une analyse sérologique de moins d’un mois établissant qu’ils ont déjà eu le Covid.

Test antigénique

C’est au dispositif mis en place pour le test antigénique à l’aéroport que s’est intéressée la visite officielle, jeudi matin. Un cheminement balisé est en place. Avant le passage au guichet de la police de l’air et des frontières, les passagers sont d’abord enregistrés et reçoivent le nécessaire pour leur autotest du quatrième jour. Après cette phase de prise en charge, ils sont orientés vers une zone de tests dédiée, gérée en zone internationale par l’institut Louis Malardé. Six postes de prélèvement sont prêts avec du personnel médical. Avec celui nécessaire pour le test antigénique, un prélèvement de sécurité est alors prévu sur chaque passager. L’échantillon servira, au besoin, à une analyse PCR de confirmation si le test antigénique s’avérait positif.
Le test antigénique permet un résultat dans les 15 minutes. Le temps pour les voyageurs de passer le poste de contrôle de la police de l’air et des frontières. A la sortie, le flux est directement orienté vers les six guichets où est donné le résultat des tests rapides. Si le test antigénique est négatif, les passagers peuvent accéder à la zone de récupération des bagages avant de passer en douane puis entrer sur le territoire polynésien. En cas de test positif, ils seront pris en charge par un agent de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale et placés à l’isolement dans un local dédié. “Ce sera très limité”, estime Pierre Frébault, le directeur de l’Arass. “N’oublions pas qu’ils ont déjà fait un test PCR avant de venir”. Si jamais un passager devait malgré tout être testé positif à l’arrivée, après isolement sur place il serait transféré à hôtel Tiare Tahiti à Papeete, pour être maintenu à l’isolement. Mineurs, il sera accompagné par un parent. L’ILM déclenchera alors le test PCR de confirmation sur la base de l’échantillon de sécurité systématiquement prélevé à l’arrivée. En cas de confirmation, un arrêté de placement à l’isolement pour dix jours sera pris par le haut-commissariat.
A noter qu’un test antigénique sera également proposé aux voyageurs se rendant aux États-Unis. Une zone dédiée est mise en place dans l’aérogare.

“Entre une heure et demie et deux heures”

Les diverses étapes de ce dispositif de filtrage à l’arrivée devraient nécessiter “entre une heure et demie et deux heures, pour un vol avec 250 à 280 passagers”, assure Jean-Michel Ratron, le directeur général de la société gestionnaire de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a. “Cela devrait être fluide à partir du moment où les avions ne se suivent pas de façon trop proche. Et c’est le cas.”
Sortis de l’aéroport, c’est grâce aux renseignements de sa fiche Etis que chaque touriste américain doit pouvoir être localisé et contacté à tout moment par les autorités sanitaires. Notamment, si le résultat de son autotest du quatrième jour devait s’avérer positif. Ce CovCheck à j+4 est la dernière barrière de sécurité sanitaire prévue par le nouveau protocole d’entrée et de surveillance pour les passagers qui n’auront pas été orientés directement en quarantaine, à compter du 1er mai.

Un nouveau protocole d’entrée et de surveillance des passagers des vols internationaux présenté dans son ensemble par le haut-commissaire comme un “surcroit de précautions à l’arrivée”, mu par la nécessité de protéger la population. “On est dans une phase de transition. Le problème est de sécuriser correctement le territoire”, dans un contexte où la volonté partagée par le Pays et l’État est “d’ouvrir et de faire redémarrer l’économie”.
Le motif “touristique” n’est pour l’instant possible que pour les voyageurs en provenance des États-Unis où ils doivent avoir séjourné au moins 30 jours avant d’embarquer pour Tahiti. Son élargissement aux voyageurs en provenance de l’Hexagone n’est pas encore à l’ordre du jour, en dépit de la levée du confinement annoncée le 3 mai en métropole. Et ce ne sera pas le cas avant que la situation sanitaire “s’améliore” en métropole a expliqué jeudi sans plus de précision Dominique Sorain.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 29 Avril 2021 à 18:09 | Lu 3213 fois