Paris, France | AFP | jeudi 17/09/2020 - Plusieurs cortèges masqués, Covid oblige, ont ouvert la rentrée syndicale jeudi à Paris, Marseille, Nantes, Rennes ou Bordeaux à l'appel de la CGT, de Solidaires et de la FSU, contre les suppressions d'emplois et pour des hausses de salaires, au moment où se multiplient restructurations et plans sociaux.
A Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs manifestent dans le calme depuis 14H00, masqués et très encadrés par les forces de police, de la place de la République à Nation.
"Il y a beaucoup de colère et en même temps le climat est anxiogène", a jugé le leader de la CGT Philippe Martinez, en tête du cortège, portant un masque blanc siglé CGT.
"Les Amish en colère sont dans la rue" proclamait une pancarte, allusion à la pique d'Emmanuel Macron vis-à-vis des demandes écologistes et de la gauche de moratoire sur la 5G.
"Vous avez vu le nombre de groupes qui annoncent des suppressions d'emploi ? La crise sanitaire, elle a bon dos. Auchan, ils n'ont pas arrêté de travailler pendant le confinement et là, ils virent 1.500 personnes", a-t-il ajouté.
Pour Eric Beynel (Solidaires) "le nouveau gouvernement continue de promouvoir la théorie du ruissellement en aidant les plus forts, les entreprises. On n'est pas dans le monde d'après. Une riposte est nécessaire."
Benoît Teste de la FSU reconnaît qu'il est difficile de mobiliser dans l'éducation "parce que l'heure est aux préoccupations locales d'urgence, les gens ont la tête dans le guidon aujourd'hui". Ployant sous les contraintes sanitaires, "en cette rentrée, les gens sont déjà fatigués".
"Sur le carreau"
Des jeunes et étudiants sont présents en nombre dans le cortège parisien, à l'appel des organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et UNL. "Depuis juillet, nous avons noté 650 cas (étudiants, ndlr) sans affectation à l'Université de Nanterre", dénonce Victor Mendez (Unef) étudiant à Paris 10 Nanterre.
A Toulouse dans la matinée, la CGT recensait 3.000 manifestants (1.400 selon la police). Ils étaient un millier à Marseille et 600 à Montpellier.
A Bordeaux, où 850 personnes défilaient selon la préfecture, Lionel Gaillard, salarié chez GFT à Blanquefort, que Ford vient de quitter, est amer: "Ford s'est cassé par la petite porte (fin août) et nous sommes inquiets pour la continuité de l'entreprise", explique-t-il.
Dans le cortège rennais, on notait la présence de militants FO, dont le syndicat n'appelait pourtant pas à manifester au niveau national. "A cause du Covid beaucoup d'employés vont se retrouver sur le carreau. L'économie ne reprend pas et les petits vont couler, il y a aussi des craintes sur le télétravail et sa généralisation, les gens vont se retrouver isolés chez eux", regrettait Corinne Delisle, secrétaire générale FO à l'hôpital de Saint-Malo.
Adam Quentin, 27 ans, technicien de laboratoire dans le secteur privé, est venu défiler en blouse blanche à Strasbourg avec un autocollant "laboratoire en grève". "Il y a eu une revalorisation des salaires dans le public mais rien pour le privé. Ca nous met en rogne. On réalise 90% des tests Covid dans toute la France mais on n'est pas pris en compte", dit-il. Près de 500 personnes ont défilé à Strasbourg.
57.000 emplois supprimés
Ces dernières semaines les annonces de plans sociaux ou de restructurations se sont multipliées: de l'enseigne d'ameublement Alinéa en passant par Nokia, BFMTV/RMC ou encore Auchan.
Au 13 septembre, 394 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) étaient recensés depuis mars, contre 249 sur la même période l'an dernier. Cela représente près de 57.000 emplois supprimés, soit trois fois plus que sur la même période en 2019.
Le gouvernement a vertement condamné mercredi la décision du japonais Bridgestone de fermer en 2021 son site de Béthune (Pas-de-Calais) où travaillent 863 personnes, parlant de "trahison". Jeudi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a évoqué une décision "révoltante".
Pour Philippe Martinez, "on le voit avec Bridgestone: en cas de non visibilité sur l'argent donné, non seulement il faut le rendre (mais aussi) il faut des amendes, il faut sanctionner".
La CGT avait lancé son appel à mobilisation le 9 juillet, près de deux mois avant l'annonce d'un plan de relance de 100 milliards d'euros, qui a déçu les syndicats.
Parmi les revendications: hausses de salaires, abandon "définitif" des réformes des retraites et de l'assurance chômage, réduction du temps de travail "sans perte de salaire", augmentation du Smic...
L'interdiction de rassemblement de plus de 5.000 personnes reste en vigueur pour éviter la propagation du virus mais les autorités ont jusqu'à présent fermé les yeux sur les dépassements.
Des préavis de grève ont été déposés à la SNCF et RATP mais le trafic est globalement normal.
A Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs manifestent dans le calme depuis 14H00, masqués et très encadrés par les forces de police, de la place de la République à Nation.
"Il y a beaucoup de colère et en même temps le climat est anxiogène", a jugé le leader de la CGT Philippe Martinez, en tête du cortège, portant un masque blanc siglé CGT.
"Les Amish en colère sont dans la rue" proclamait une pancarte, allusion à la pique d'Emmanuel Macron vis-à-vis des demandes écologistes et de la gauche de moratoire sur la 5G.
"Vous avez vu le nombre de groupes qui annoncent des suppressions d'emploi ? La crise sanitaire, elle a bon dos. Auchan, ils n'ont pas arrêté de travailler pendant le confinement et là, ils virent 1.500 personnes", a-t-il ajouté.
Pour Eric Beynel (Solidaires) "le nouveau gouvernement continue de promouvoir la théorie du ruissellement en aidant les plus forts, les entreprises. On n'est pas dans le monde d'après. Une riposte est nécessaire."
Benoît Teste de la FSU reconnaît qu'il est difficile de mobiliser dans l'éducation "parce que l'heure est aux préoccupations locales d'urgence, les gens ont la tête dans le guidon aujourd'hui". Ployant sous les contraintes sanitaires, "en cette rentrée, les gens sont déjà fatigués".
"Sur le carreau"
Des jeunes et étudiants sont présents en nombre dans le cortège parisien, à l'appel des organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et UNL. "Depuis juillet, nous avons noté 650 cas (étudiants, ndlr) sans affectation à l'Université de Nanterre", dénonce Victor Mendez (Unef) étudiant à Paris 10 Nanterre.
A Toulouse dans la matinée, la CGT recensait 3.000 manifestants (1.400 selon la police). Ils étaient un millier à Marseille et 600 à Montpellier.
A Bordeaux, où 850 personnes défilaient selon la préfecture, Lionel Gaillard, salarié chez GFT à Blanquefort, que Ford vient de quitter, est amer: "Ford s'est cassé par la petite porte (fin août) et nous sommes inquiets pour la continuité de l'entreprise", explique-t-il.
Dans le cortège rennais, on notait la présence de militants FO, dont le syndicat n'appelait pourtant pas à manifester au niveau national. "A cause du Covid beaucoup d'employés vont se retrouver sur le carreau. L'économie ne reprend pas et les petits vont couler, il y a aussi des craintes sur le télétravail et sa généralisation, les gens vont se retrouver isolés chez eux", regrettait Corinne Delisle, secrétaire générale FO à l'hôpital de Saint-Malo.
Adam Quentin, 27 ans, technicien de laboratoire dans le secteur privé, est venu défiler en blouse blanche à Strasbourg avec un autocollant "laboratoire en grève". "Il y a eu une revalorisation des salaires dans le public mais rien pour le privé. Ca nous met en rogne. On réalise 90% des tests Covid dans toute la France mais on n'est pas pris en compte", dit-il. Près de 500 personnes ont défilé à Strasbourg.
57.000 emplois supprimés
Ces dernières semaines les annonces de plans sociaux ou de restructurations se sont multipliées: de l'enseigne d'ameublement Alinéa en passant par Nokia, BFMTV/RMC ou encore Auchan.
Au 13 septembre, 394 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) étaient recensés depuis mars, contre 249 sur la même période l'an dernier. Cela représente près de 57.000 emplois supprimés, soit trois fois plus que sur la même période en 2019.
Le gouvernement a vertement condamné mercredi la décision du japonais Bridgestone de fermer en 2021 son site de Béthune (Pas-de-Calais) où travaillent 863 personnes, parlant de "trahison". Jeudi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a évoqué une décision "révoltante".
Pour Philippe Martinez, "on le voit avec Bridgestone: en cas de non visibilité sur l'argent donné, non seulement il faut le rendre (mais aussi) il faut des amendes, il faut sanctionner".
La CGT avait lancé son appel à mobilisation le 9 juillet, près de deux mois avant l'annonce d'un plan de relance de 100 milliards d'euros, qui a déçu les syndicats.
Parmi les revendications: hausses de salaires, abandon "définitif" des réformes des retraites et de l'assurance chômage, réduction du temps de travail "sans perte de salaire", augmentation du Smic...
L'interdiction de rassemblement de plus de 5.000 personnes reste en vigueur pour éviter la propagation du virus mais les autorités ont jusqu'à présent fermé les yeux sur les dépassements.
Des préavis de grève ont été déposés à la SNCF et RATP mais le trafic est globalement normal.