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Premier jour de procès pour l’assassin présumé de Linsay Achart


Premier jour de procès pour l’assassin présumé de Linsay Achart
Jacky Saminadame, 28 ans, comparaissait mardi devant la cour d’assises pour répondre du viol et de l’assassinat de la jeune Linsay Achart, en novembre 2008. Son procès s’étale sur deux jours. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Cette première journée de procès était essentiellement consacrée à la genèse de l’affaire, de la découverte du corps de Lindsay, dans un fossé près de l’ancien cimetière des lépreux dans la vallée de Orofara, le 28 novembre 2008, à l’arrestation du prévenu par les gendarmes, quatre mois après. Un fait divers atroce qui avait marqué la Polynésie : la jeune victime, âgée de 22 ans, avait été battue, violée, puis égorgée par son assassin.

Encadré par trois gendarmes, Jacky Saminadame n’a montré aucun regret, aucun remord, lors de cette première journée de procès. Interrogée par le président de la cour d’assises, Jennifer, l’actuelle compagne de Jacky, et la mère de son enfant, refuse de voir en son compagnon un assassin, malgré ses aveux.

Les dépositions lues ensuite par le président, elles, sont moins clémentes. Elles décrivent un « caïd », un bagarreur. « Il est agressif avec les femmes », raconte une de ses connaissances aux enquêteurs. « Quand il y en a une qui lui plaît et qui résiste, il la force ». Selon ce témoignage accablant, Jacky Saminadame aurait ainsi déjà abusé d’une mineure à Hitiaa. Le prévenu ne nie pas.

Après les faits, il était parti vivre dans une cabane. Pendant un mois, il avait dissimulé sa voiture, un utilitaire blanc signalé par un témoin, et recherché par les gendarmes. C’est un ami qui l’avait aidé à ôter les autocollants distinctifs de sa voiture. Appelé à la barre, cet ami explique qu’il n’avait pas fait le rapprochement entre le Partner blanc de son camarade, et l’appel à témoin diffusé dans la presse. «Les journaux parlaient d’un Renault express blanc », se justifie l’homme, devant une assemblée sceptique.

« Pour les parties civiles, l’enjeu des ces deux jours de procès, c’est de comprendre ce qui a pu mener à cet acte horrible, et l’enjeu pour la société c’est celui de savoir la peine qui sera infligée à M. Saminadame », explique l’avocate des parties civiles, Me Myriam Toudji. « Tout ce qui a trait à la personnalité de l’accusé sera abordé demain », explique l’avocate, pour qui cette personnalité « s’est déjà esquissée aujourd’hui : c’est un homme dépourvu de regrets sur les actes pourtant inimaginables qu’il a commis. »

Le procès de Jacky Saminadame se poursuit demain.

Rédigé par F K le Mardi 8 Mars 2011 à 15:57 | Lu 1990 fois