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Préavis de grève des Praticiens Hospitaliers à la direction de la santé


Préavis de grève des Praticiens Hospitaliers à la direction de la santé
Le syndicat des Praticiens Hospitaliers de Polynésie française (SPHPF) a déposé au nom des praticiens hospitaliers de la direction de la santé un préavis de grève le mercredi 13 juillet qui, en cas d'échec des négociations, prendra effet le mercredi 20 juillet à 7H30. Un RDV est prévu le lundi 18 juillet à 14H au ministère de la santé, à l'invitation du ministre de la santé.
Le mouvement touche principalement l'Hôpital d'Uturoa, qui le seul hôpital périphérique dont les médecins relèvent du statut de praticien hospitalier (comme au CHPF). A l'hôpital de Taiohae, seul le chirurgien et l'anesthésiste ont ce statut. Sinon les autres médecins, ainsi que ceux des hôpitaux de Taravao et de Moorea, relèvent du statut de médecin de la santé publique.
La colère des praticiens hospitaliers de l'Hôpital d'Uturoa a atteint l'exaspération quand leur président de la CME (Commission Médicale d'Etablissement), qu'ils avaient élu, a reçu une lettre de licenciement. Il faut savoir que le président de la CME est l'interlocuteur réglementaire du directeur de l'hôpital pour tout ce qui touche à l'organisation médicale et à l'organisation des soins à l'intérieur de l'hôpital.

Communiqué du SPHPF: : Préavis de grève des praticiens hospitaliers de la direction de la santé

La récession économique de la Polynésie et le manque de prévoyance a fait fondre les effectifs des médecins et des infirmiers de la direction de la santé. Après avoir dévasté les
Archipels éloignés, c’est au tour des hôpitaux périphériques d’être gravement touchés par la désertification. La direction de la santé ne sait plus quoi inventer pour faire tourner ses
hôpitaux. Ainsi voit-on, à l’hôpital d’Uturoa, des chirurgiens rappelés de leur repos pour prendre la place des infirmières de bloc.
Avec la rigidité et la condescendance dont sait faire preuve une certaine administration, des responsables cherchent à imposer par la force des solutions qui sont contraires à la logique et posent de lourds problèmes médico-légaux. Ainsi, plutôt que de reconnaître que l’hôpital d’Uturoa n’est plus en mesure de fournir à la population des Îles Sous Le Vent une hospitalisation et une consultation spécialisées en pédiatrie, on veut utiliser le subterfuge de mélanger les enfants aux adultes et de demander à d’autres spécialistes de les prendre en charge : ainsi l’obstétricien aurait la charge des nouveau-nés et les médecins pour adultes, celle des enfants en bas âge, sans que le Pays offre à ces médecins une couverture assurantielle satisfaisante. Ainsi, une organisation, qui est concevable de façon ponctuelle et de courte durée, aurait vocation à devenir une organisation pérenne et non révélée à la population qui croirait avoir toujours affaire à de vrais pédiatres.
Plutôt que de rechercher, avec la communauté médicale, des solutions consensuelles, cette même administration essaie d’imposer ses solutions par la force. Ainsi, le président de
la commission médical d’établissement, un médecin, a reçu sa lettre de licenciement. Or la commission médicale d’établissement est l’organe réglementaire de concertation entre
l’administration et la communauté médicale pour définir l’organisation médicale de tout établissement hospitalier.
Si les médecins ne sa battent pas pour que le bon sens reprenne le dessus, les Îles- Sous-Le-Vent vont finir par avoir un hôpital avec une direction triomphante d’autosatisfaction,
mais sans médecin ni infirmière. Le comble de l’absurde !

Rédigé par Communiqué du SPHPF le Dimanche 17 Juillet 2011 à 21:30 | Lu 610 fois