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Pour R. Tuheiava, la "réinscription" n'entraîne pas forcément l'indépendance


Photo d'archives
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En réponse aux groupes autonomistes, qui contestent le vote de la résolution appelant à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser, le sénateur Richard Tuheiava apporte quelques précisions dans un communiqué de presse. "Le Groupe du Fer de Lance Mélanésien et le Forum des Iles du Pacifique n’ont absolument pas été saisis à partir de la résolution votée le 18 août dernier, mais d’une pétition conjointe cosignée par une majorité d’élus appuyée par une résolution officielle du Gouvernement polynésien" explique le sénateur.

Richard Tuheiava s'insurge également contre les réactions des autonomistes : "il est très affligeant d’observer une partie de la classe politique locale s’émouvoir (...) du fait que la majorité des représentants de l’APF qui a voté favorablement la résolution sur la réinscription de Tahiti Nui à l’ONU n’avait pas reçu le mandat du peuple pour le faire" estime le sénateur pour qui "c’est oublier que depuis 2004, beaucoup de représentants à l’APF n’avaient pas eu ce « mandat du peuple » pour renverser des gouvernements dans un sens comme dans l’autre".

Il affirme également que, contrairement à ce que les autonomistes ont affirmé, la réinscription sur la liste onusienne "n'équivaut pas à une accession à l'indépendance (...) comme l'avait fait croire le Général De Gaulle en 1958 avant le référendum populaire. L’indépendance n’est qu’une des trois options de décolonisation, soumises à un référendum d’autodétermination où c’est le Peuple polynésien seul qui a le droit de décider" précise Richard Tuheiava.

Le sénateur revient enfin sur la notion d'autonomie, et compare l'autonomie "franco-française" accordée à la Polynésie française en vertu de l'article 74 de la Constitution, et l'autonomie accordée par la Charte des Etats-Unis, que revendique le gouvernement Temaru avec cette demande de réinscription. "Cette confusion est ancienne, mais plus personne n’est dupe : l’article 73 de la Charte des Nations Unies, ratifié par la France depuis 1946, accorde une véritable autonomie qui fixe clairement « la priorité aux intérêts des habitants des territoires » anciennement colonisés par rapport à ceux de la Puissance coloniale" conclut Richard Tuheiava.


le Vendredi 26 Août 2011 à 11:22 | Lu 2480 fois