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Pollution: 3e jour de circulation alternée en région parisienne, des mesures pour les transports propres


La circulation alternée peinait à s'imposer jeudi à Paris et dans sa région confrontés, comme une bonne partie de la France, à un pic de pollution qui a conduit la ministre de l'Environnement Ségolène Royal à promettre de nouvelles mesures en faveur des transports propres.
 
Pour le troisième jour consécutif, la circulation alternée a été reconduite dans la capitale et 22 communes d'Ile-de-France pour tenter de réduire un pic de pollution hivernal inédit depuis dix ans.
Malgré un appel au "civisme" lancé mercredi par les autorités, cette mesure à l'efficacité souvent contestée peine à s'imposer: le cumul de bouchons était à un niveau jugé "exceptionnel" jeudi matin par la Direction des routes d'Ile-de-France, qui a recensé un pic de 415 kilomètres d'embouteillage peu après 08H30, contre un peu plus de 300 habituellement.
Mardi, au premier jour de circulation alternée, le trafic n'avait été réduit que de de 5 à 10% par rapport à une journée habituelle et son impact avait été faible sur la pollution, selon Airparif, l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air en région parisienne.
Pour de nombreux automobilistes interrogés par l'AFP, la circulation alternée, "ça ne sert à rien".
"J'allais pas acheter une autre voiture pour travailler aujourd'hui!", a lancé Jug, un entrepreneur de 31 ans, en attendant sa contravention de 22 euros au volant de sa camionnette immatriculée en impair.
Pour Steven, un livreur de 36 ans, "la circulation alternée, c'est bien mais il faudrait aussi anticiper. C'est pas quand on est le nez dedans qu'il faut faire quelque chose, les particules, c'est toute l'année".
Une grande partie de la France tousse depuis plusieurs jours en raison d'un trop-plein de particules, ces poussières en suspension qui noircissent les façades et provoquent affections respiratoires et cancers.
 

- 'Léger mieux' attendu vendredi -

 
Outre les régions parisienne et lyonnaise, Grenoble, Rouen, Dunkerque, Calais, Lille, Amiens, les zones urbaines des pays de Savoie, l'Alsace, les Hautes-Pyrénées, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne ainsi que l'Aveyron, autour de la ville de Rodez, sont touchés par l'épisode actuel.
Pour la première fois, la circulation alternée sera mise en place à Lyon et à Villeurbanne, à partir de vendredi, tandis les vitesses maximales autorisées sont abaissées dans les cinq départements de la région Hauts-de-France depuis mercredi à 18H00 et le resteront jusqu'à vendredi 06H00.
En Alsace, cet épisode a eu une conséquence inattendue: de légères chutes de neige autour de certaines zones industrielles, en raison de la conjonction de températures négatives, du brouillard et de la concentration importante de particules.
Pressée d'agir par plusieurs élus, Ségolène Royal a décidé de saisir "l'opportunité" de cet pic pour proposer plusieurs mesures en faveur des transports propres au Conseil des ministres, samedi.
La ministre de l'Environnement va proposer que "les élus et les préfets puissent rendre obligatoires les certificats de qualité de l'air (vignettes de couleurs, NDLR) dans les zones à pics de pollution réguliers". Une telle vignette va déjà être obligatoire à Paris à partir du 16 janvier. 
Mme Royal souhaite aussi que le bonus pour l'achat d'un véhicule électrique accordé aux particuliers soit étendu aux véhicules utilitaires et que le crédit d'impôt pour l'installation de bornes de recharge électrique pour les particuliers soit augmenté.
Les pics de pollution "montrent que des règles beaucoup plus robustes sont indispensables", a-t-elle estimé. 
Airparif prévoit "un léger mieux" vendredi, même si le seuil limite devrait être encore franchi.
De son côté, le ministère de la Santé a indiqué faire réaliser "une surveillance des effets sur la santé" au niveau national et régional. Il a également demandé aux établissements de santé de "se préparer à répondre à un éventuel afflux de patients dans les zones concernées".
La pollution de l'air est à l'origine de 42.000 décès prématurés en France, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et lui coûte plus de 100 milliards d'euros par an, selon un rapport sénatorial.

avec AFP

Rédigé par RB le Jeudi 8 Décembre 2016 à 05:03 | Lu 202 fois