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"Plus chauds que le climat": la jeunesse française répond à l'appel de Greta Thunberg


Lyon, France | AFP | vendredi 15/03/2019 - "Maintenant ou jamais": des milliers de jeunes ont rendez-vous dans la rue vendredi en France, comme dans une centaine de pays à travers le monde, répondant à l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg pour sauver la planète.

Devant un lycée de Lyon, des élèves arborent un morceau de tulle vert, au bras pour les garçons ou dans les cheveux pour les filles. "Soit tout le monde change radicalement de comportement, soit la planète va aller très mal", assure Ashot, 18 ans, élève de terminale, avant d'aller défiler.
Des manifestations sont annoncées partout pour réclamer plus d'actions contre le changement climatique, un mouvement mondial inspiré par la jeune Suédoise Greta Thunberg, en grève hebdomadaire d'école depuis plus de six mois, et relayé par des associations écologistes.
La mobilisation a commencé dès le matin, comme à Montpellier où plus de 5.000 jeunes ont marché sous une forêt de pancartes. Pour Emma, 17 ans, en terminale L, "il est temps que les choses changent. Savoir que les iPhone sont fabriqués par des enfants dans des conditions dangereuses, savoir qu'au Mexique le Coca-Cola est moins cher que l'eau, nous ne voulons plus ça".
Ils étaient un millier à manifester à Rouen, plus de 2.000 à Clermont-Ferrand et 2.800 à Tours, où des collégiens déploraient d'être déclarés "absents" par leur établissement: "c'est notre avenir quand même". "C'est ma première manif ! Toute la classe fait grève, ce sont nos profs qui nous ont encouragés à venir", s'enthousiasmait Yolaine, en première année de BTS à Nantes.
Ils étaient aussi plusieurs milliers à Bordeaux, autour d'un slogan récurrent contre le réchauffement: "1, 2, 3 degrés, c'est un crime contre l'humanité". "On veut la survie de la planète, il faut montrer au gouvernement qu'il faut changer. Il y a un bateau qui a coulé (le navire italien Grande America au large de la côte atlantique, NDLR), ça passe dans les faits divers mais c'est grave pour l'environnement", estime Noa Paquier, 15 ans.
 

- "On n'a pas attendu le ministre" -

 
A Paris, l'entrée de la tour de la Société générale à la Défense a été bloquée vendredi matin par des dizaines de jeunes à l'appel du collectif Youth for Climate, qui accuse la banque de financements nocifs à l'environnement dans le domaine de l'énergie.
Sur le Vieux-Port à Marseille, on préparait les pancartes avant le défilé: "La fonte des glaces, c'est que dans le pastis !", "Nique pas ta mer" ou "Il n'y a pas de planète B". "Les gens se sentent de plus en plus concernés", assure Lou Bigné, 16 ans, élève de première S en grève scolaire. Comme beaucoup, elle a peint une larme verte sur sa joue: "pour dénoncer l'inaction du gouvernement et engendrer la discussion avec les autres".
Dans un lycée de Saint-Étienne, les cours ont été remplacés par des débats et des "ateliers pancartes".
Jeudi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, dont la Fondation - avec d'autres ONG - vient d'attaquer l'Etat, avait encouragé les jeunes à se faire entendre dans une vidéo diffusée par le média en ligne Brut. "Le XXIe siècle vous appartient et ne laissez personne vous le voler, ne laissez personne vous priver de votre avenir (...) on a besoin de vous pour nous mettre nous, les adultes, face à nos responsabilités", a-t-il lancé.
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé lundi l'organisation de débats "dans tous les lycées" vendredi en fin de journée. Certains y ont vu une tentative de récupération, tel Gérard Heinz, proviseur à Chazelles-sur-Lyon (Loire) et représentant académique du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d'établissement: "on n'a pas attendu le ministre pour sensibiliser les élèves au changement climatique, ce serait inquiétant sinon".
Samedi, de très nombreuses manifestations pour le climat sont également prévues dans le cadre de la "Marche du siècle".

le Vendredi 15 Mars 2019 à 05:28 | Lu 352 fois