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Pirae : Les pompiers ne supportent plus leurs conditions de travail


Tunia Terevaura, secrétaire général adjoint de O OE TO OE RIMA, en présence de Robert Ueva, membre de la centrale syndicale et de deux sapeurs-pompiers de Pirae.
Tunia Terevaura, secrétaire général adjoint de O OE TO OE RIMA, en présence de Robert Ueva, membre de la centrale syndicale et de deux sapeurs-pompiers de Pirae.
PIRAE, le 29/01/2016 - Ils dénoncent leurs heures de travail et demandent une audience auprès du maire afin de débattre du sujet. Aujourd'hui, leurs trois courriers sont restés sans réponse. Aucune menace de grève n'est, cependant, à l'ordre du jour, assure un membre du syndicat de O OE TO OE RIMA.

Travailler pendant douze heures et n'être payés que neuf heures, il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme. Cette situation perdure depuis plusieurs années. Les sapeurs-pompiers de Pirae n'en peuvent plus et souhaite rencontrer le premier magistrat de leur commune. "Ça fait quatre ans qu'on attend et nous avons déposé trois courriers pour rencontrer le maire et nous n'avons aucune réponse, à ce jour. On nous emmène les conseillers, on travaille sur nos horaires, après ils disparaissent et ils nous remettent quelqu'un d'autre", explique Albert, sapeur-pompier depuis 35 ans.

Autre problème constaté : les jours fériés et les heures supplémentaires. "Ils ont mis cela dans les congés annuels, et dans le statut ce n'est pas dit comme cela. Il est bien précisé que les jours fériés et les heures supplémentaires, on les paie", précise Albert.

Ne trouvant plus d'issue de secours, ces soldats du feu ont alerté leur centrale syndicale en octobre dernier afin de trouver un moyen d'obtenir une audience auprès du maire. Trois courriers ont ainsi été envoyés et aucune réponse ne leur a été transmise. "Je ne trouve pas normal qu'un maire ne réponde pas, surtout quand il dit qu'il reste à l'écoute de ses travailleurs, alors que ce n'est pas le cas", dénonce Robert Ueva, du syndicat O OE TO OE RIMA.

"Depuis le 1er août 2012, le haut-commissariat a publié un certain nombre d'arrêtés et ce qui nous touche aujourd'hui, c'est plus particulièrement l'arrêté 1085 relatif à la durée du temps de travail. L'arrêté en question ne peut pas être appliqué, si le dispositif ne suit pas. Nous avons rencontré le directeur du service de proximité du maire, et nous avons évoqué avec lui certains points, afin de mettre en œuvre un programme pour pallier à ce manque", souligne Robert Ueva. "Cet arrêté prévoit également que tous les agents, qui ont plus de 50 ans, ont droit à une réduction du travail. Je pense que cela doit descendre jusqu'à 35 heures de travail, je crois. Malheureusement ce n'est pas le cas aujourd'hui", regrette-t-il.

Embaucher du personnel ou encore mieux répartir les tâches pourraient être des solutions, selon le membre syndical. Mais, le personnel souhaiterait bénéficier des 24/72 : "C'est-à-dire qu'on travaille pendant 24 heures et on récupère pendant 72 heures. On demande cela parce qu'aujourd'hui avec les heures que nous faisons, on n'a pas de week-end. Sur Pirae, on travaille 12 heures d'affilées, ensuite on se repose pendant 24 heures, puis on travaille encore durant 12 heures et nous nous reposons pendant 48 heures. Et ça dure depuis des années", conclut Albert.

le Vendredi 29 Janvier 2016 à 14:43 | Lu 2734 fois