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Pékin estime "avoir le droit" de prendre le contrôle d'îles en mer de Chine du sud


Pékin "a le droit et la capacité" de prendre le contrôle d'îles de mer de Chine méridionale occupées par d'autres pays, mais a jusqu'à présent "fait preuve de retenue", a déclaré un diplomate chinois de haut rang mardi, à la veille d'un important sommet régional.

La Chine revendique des droits de souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et mène d'énormes opérations de remblaiement d'îlots, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses.

Le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Taïwan ont des revendications --qui se chevauchent parfois-- sur cette zone et ont également construit des infrastructures, plus modestes, sur des îles disputées.

"La Chine a le droit et la capacité de récupérer les îles et récifs occupés illégalement par les pays voisins", a souligné Liu Zhenmin, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères.

"Mais nous n'avons pas fait cela, nous avons fait preuve d'un maximum de retenue", a-t-il ajouté.  

L'accélération des opérations de contruction chinoises a attisé les tensions avec les pays voisins et les Etats-Unis. 

Pékin avait réagi avec colère fin octobre lorsqu'un navire de guerre américain, le Lassen, avait navigué à proximité d'au moins un des îlots disputés de l'archipel des Spratleys -- les îles Nansha en chinois.

M. Liu a défendu la construction, sur l'une des îles, d'une piste d'atterrissage, suffisamment longue pour accueillir des avions militaires.

"En fait, plus les infrastructures sont grandes, plus elles pourront être utilisées à des fins civiles", a-t-il assuré. 

La Chine tente depuis plusieurs années de décourager les pays voisins de s'en remettre à des arbitrages internationaux, dont elle estime qu'ils bafoueraient sa souveraineté.

La réunion du Forum de la coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec), organisée mercredi et jeudi à Manille, est théoriquement destinée à aborder le sujet du libre-échange dans la zone, et Pékin a assuré qu'il n'était "pas prévu d'y discuter de la question de la mer de Chine méridionale".

Liu Zhenmin a par ailleurs mis en garde contre toute évocation du différend lors du prochain sommet de l'Asie orientale (EAS), en Malaisie.

"Nous espérons que (cette réunion) ne débattra pas de la mer de Chine méridionale", a déclaré M. Liu, ajoutant que les querelles territoriales étaient "exagérées (par les médias)".


Rédigé par RB le Mardi 17 Novembre 2015 à 05:06 | Lu 387 fois