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Peine de 20 ans requise contre un homme accusé d'avoir assassiné son meilleur ami


Nanterre, France | AFP | vendredi 18/01/2019 - Une peine de 20 ans de prison a été requise vendredi en appel contre un homme jugé à Nanterre pour le meurtre de son meilleur ami en 2013, qu'il nie avoir commis.

Rami E. est accusé d'avoir tué celui qu'il décrit comme un "frère" de sept balles, dont quatre dans la tête, sur un chemin des bords de l'Oise, à Champigny-sur-Oise (Val d'Oise).
En première instance, il a écopé de 22 ans de réclusion.
Il n'aurait pas supporté la liaison entretenue par cet ami, Saïd R., avec son ex compagne également mère de sa fille. On l'accuse de l'avoir exécuté après avoir passé la soirée avec lui et d'autres amis à boire dans divers bars de Saint-Ouen, où vivaient les deux hommes.
L'accusé a constamment nié son implication, affirmant dans un premier temps n'avoir jamais quitté Saint-Ouen ce soir-là, sauf pour emmener le fils de son voisin à l'hôpital vers 3h00 du matin, ce qu'ont confirmé les caméras de vidéo surveillance.
Mais les enquêteurs ont fini par découvrir que Rami E. avait en réalité confié son téléphone portable à son voisin pour qu'il borne à Saint-Ouen entre 00h40 et 2h30 du matin, soit l'heure possible du crime.
"Je me suis enferré dans le mensonge depuis le début", a tenté d'expliquer l'accusé. Avec Saïd, "il n'y avait pas d'animosité particulière, je n'étais pas +fou de rage+ comme il a été dit".
Rami a d'abord raconté avoir confié son téléphone à son voisin pour accompagner Saïd acheter 60 kg de cannabis. Une transaction qui aurait mal tourné et lors de laquelle Saïd se serait fait tuer.
Mais l'accusé a depuis changé de versions à de nombreuses reprises, et dit aujourd'hui ne pas avoir été en compagnie de Saïd au moment de sa mort.
"Cinq versions successives et des dizaines de mensonge", a dénombré l'avocat général Didier Peyrat. "Vous n'avez pas seulement menti aux enquêteurs, aux magistrats, vous avez menti dans votre petit milieu à Saint-Ouen. Vous êtes prisonnier de votre mensonge", a-t-il accusé.
"Vous aviez la rage, et cette rage s'est transformée en exécution capitale sauvage", a appuyé M. Peyrat.
La présidente Jeanne Duye a également détaillé les éléments à charge contre l'accusé: le mobile de la jalousie,  la fabrication d'un alibi, la présence de la voiture de la victime devant le logement de Rami après sa mort...
Des éléments auxquels l'accusé a souvent eu du mal à répondre. "J'ai rarement vu un innocent qui reste aussi passif que ça", a cinglé Me Eric Azoulay, avocat de la famille de la victime. Verdict attendu en fin de journée.

le Vendredi 18 Janvier 2019 à 06:36 | Lu 507 fois