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Obama en Asie-Pacifique: une tournée délicate en plein marasme économique


Obama en Asie-Pacifique: une tournée délicate en plein marasme économique
WASHINGTON, 10 novembre 2011 (AFP) - Le président américain Barack Obama, déjà en campagne pour sa réélection en novembre, entame vendredi une tournée de 9 jours en Asie-Pacifique, au risque d'apparaître comme délaissant la gestion du pays en plein marasme économique.

Avec un bilan plombé par un taux de chômage élevé et une reprise économique moribonde, les conseillers de la Maison Blanche ont été contraints cette semaine de défendre le voyage du président dans les paradis tropicaux d'Hawaï et de Bali, puis en Australie, comme une nécessité diplomatique et économique.

"La priorité numéro un du président est l'emploi et nos efforts pour créer des emplois américains sont directement liés à nos engagements en Asie-Pacifique", a affirmé le conseiller adjoint du président pour la sécurité nationale, Ben Rhodes. "Nos échanges commerciaux avec les pays de l'Apec (Forum économique Asie-Pacifique) soutiennent des milliers d'emplois américains".

Barack Obama, qui est originaire de Hawaï, y présidera un sommet des chefs d'Etat des pays de l'Apec. Il aura également une série de rencontres bilatérales notamment avec ses homologues chinois Hu Jintao et russe Dmitri Medvedev. Il doit ensuite se rendre en Australie, puis participer à un autre sommet, celui de l'Asie de l'est (EAS) à Bali, en Indonésie.

"Ce n'est pas un voyage dans les recoins éloignés de l'Asie", souligne Danny Russel, en charge de l'Asie au sein du Conseil de sécurité nationale. "C'est un voyage en Asie-Pacifique. Les Etats-Unis sont un pays de la région Asie-Pacifique. Nous y sommes une puissance régionale".

Mercredi, les interrogations sur le bien-fondé de cette tournée en pleine crise économique, ont fusé lors du point de presse de la Maison Blanche.

Un journaliste a demandé si M. Obama allait "vraiment faire des annonces" ou s'il allait simplement réaffirmer les liens économiques et militaires déjà existants avec ces pays.

D'ici au 23 novembre, une "super" commission du Congrès composée d'élus démocrates et républicains doit trouver un accord sur un plan d'économies massives afin de réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis. Nombre d'observateurs remarquent qu'il serait plus approprié pour le président de rester à Washington pour faire pression plutôt que de se rendre à l'étranger.

La tournée du président Obama, qui a engagé la bataille pour sa réélection à la tête du pays en novembre 2012, intervient également au moment où son plan pour créer des emplois, qui fait l'objet de l'opposition des républicains au Congrès, semble progresser.

M. Obama qui se présente comme le premier président américain originaire du Pacifique, considère l'Asie comme la clé de la prospérité future des Etats-Unis.

Mais il va être malaisé d'étayer ce message, déjà le leitmotiv de son voyage en Inde l'année dernière, pendant près de dix jours et deux sommets.

"La manière dont la Maison Blanche va vendre ce voyage à la presse est périlleuse. Et je ne sais pas ce qu'ils peuvent faire", explique Michael Green, un ancien conseiller pour l'Asie de l'ex-président George W. Bush.

Pour Douglas Paal, du centre de recherche Carnegie Endowment for International Peace, le programme plutôt "léger" du sommet de l'EAS à Bali risque de ne rien arranger.

"J'entends d'ici les conseillers politiques dire +10 jours dans le Pacifique alors que les gens n'ont plus de travail aux Etats-Unis? Mr le Président, vous devriez écourter+. Ils assurent qu'ils ne vont pas écourter le voyage mais je ne serais pas surpris si cela arrivait", ajoute M. Paal.

Le président américain a déjà annulé deux voyages en Australie par le passé à cause de crises politiques intérieures.


Le président chinois arrive à Hawaii pour le sommet Asie-Pacifique

Obama en Asie-Pacifique: une tournée délicate en plein marasme économique
Le président chinois Hu Jintao est arrivé jeudi à Honolulu, avant le sommet annuel du Forum économique Asie-Pacifique (Apec) qui devrait être dominé par la mise en place d'une zone de libre-échange excluant la Chine.

M. Hu doit participer samedi à une rencontre avec des chefs d'entreprise des 21 pays membres de l'Apec avant d'assister au sommet des dirigeants invités par le président américain Barack Obama dans son île natale.

Devant l'hôtel où était attendu M. Hu à Waikiki, la station balnéaire proche d'Honolulu, des dizaines de Chinois agitaient des drapeaux au passage du convoi présidentiel.

"On a vu passer sa voiture", a déclaré Pan Song, 30 ans, étudiant en philosophie à l'Université d'Honolulu, tenant à la main un grand drapeau rouge frappé des cinq étoiles. Avec la cinquantaine d'étudiants chinois de l'Université, M. Pan explique avoir voulu "souhaiter la bienvenue au président de notre pays".

A propos du sommet de l'Apec, l'étudiant a dit espérer que M. Hu saurait "défendre l'intérêt de la Chine afin de protéger les exportations". "Je pense que le yuan s'apprécie trop vite", a-t-il observé, en référence à la monnaie chinoise considérée comme sous-évaluée par les partenaires commerciaux de Pékin.

Le sommet de l'Apec doit être dominé par la mise en place d'un "partenariat transpacifique", une zone de libre-échange réunissant des pays comme l'Australie et les Etats-Unis, mais pas la Chine.

La diplomatie chinoise a fait savoir qu'elle jugeait "trop ambitieux" les objectifs américains pour le sommet.

Rédigé par Par Stephen COLLINSON le Jeudi 10 Novembre 2011 à 10:12 | Lu 630 fois