Nouméa, France | AFP | lundi 29/06/2025 - Emmanuel Macron réunit à partir de mercredi à Paris les acteurs politiques et économiques de Nouvelle-Calédonie pour un sommet destiné à sortir de l'impasse le territoire français du Pacifique, laissé exsangue par des violences d'une ampleur inédite en quarante ans.
Indépendantistes et non-indépendantistes ont accepté la convocation du chef de l'État qui "ouvrira" et "introduira" ce sommet, selon son entourage. "L'idée, c'est de les faire discuter entre eux. C'est la méthode conclave qui se reproduit", a-t-on ajouté.
Les forces politiques calédoniennes s'étaient quittées le 8 mai sans parvenir à un accord sur l'avenir institutionnel de l'archipel, au terme de trois jours d'un conclave sous l'égide du ministre des Outre-mer Manuel Valls, organisé dans un hôtel de Deva, à 2H30 de Nouméa.
Le projet de "souveraineté avec la France" présenté par le gouvernement, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu'un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", avait suscité l'indignation de la frange dure des non-indépendantistes, qui estimait qu'il revenait de fait à acter l'indépendance du territoire.
Après cet échec, le chef de l'État a souhaité reprendre la main et a formellement convoqué le 24 juin les forces politiques, économiques et sociales de l'archipel à Paris.
Emmanuel Macron "est à l'initiative même si ça ne s'est jamais fait dans le dos de Manuel Valls", selon son entourage. L'ancien Premier ministre sera bien associé aux discussions.
Lors d'une réunion publique mercredi, Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes et présidente de la province Sud, a exprimé son "soulagement" de voir le chef de l'État reprendre la direction des discussions, estimant que l'option "d'indépendance-association" défendue par Manuel Valls avait constitué un "cauchemar éveillé".
Gil Brial, deuxième vice-président de la province, a défendu un changement radical. "La seule façon de s'en sortir, c'est de refaire venir du monde en Nouvelle-Calédonie et leur donner le droit de vote, c'est ça le projet !", a-t-il lancé devant des centaines de personnes.
Pour l'ensemble des indépendantistes, au contraire, le projet de Deva constitue désormais le socle minimal des discussions. Tout en pointant "un manque de clarté" dans la méthode, le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), alliance des mouvements indépendantistes calédoniens, a confirmé sa participation lors d'une convention samedi à Pouébo (au nord-ouest de la Grande Terre), rappelant qu'aucun échange "ne se fera en deçà" de cette proposition.
Calédonie ensemble, parti non-indépendantiste modéré, estime quant à lui que s'opposer au projet revient à "s'exposer à un statut de +souveraineté sans la France+ ou un statut de +souveraineté+ où la France ne sera plus le partenaire exclusif du pays". Il propose une période de stabilisation économique et sociale de 10 à 15 ans, pour donner une ultime chance au consensus.
- Enjeux économiques -
Dans son courrier convoquant ce sommet, Emmanuel Macron a assuré que les discussions "dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l'être avec tout le sérieux qu'ils méritent".
Il souhaite, au-delà des sujets institutionnels, une approche globale, incluant également "les enjeux économiques et sociétaux".
Pour plusieurs élus calédoniens, l'enjeu de ces discussions est davantage économique qu'institutionnel, un an après les émeutes qui ont fait 14 morts et plus de 2 milliards d'euros de dégâts, sur fond de mobilisation contre un projet d'élargissement du corps électoral au scrutin provincial calédonien.
Les réformes exigées par l'État, conditionnant le versement de la deuxième tranche d'un prêt d'un milliard d'euros, peinent à aboutir. Sans cette aide, les collectivités pourraient rapidement se retrouver en difficulté pour financer leurs missions essentielles, comme cela a été rappelé au Congrès la semaine dernière.
"On est capable d'avoir des points d'accord sur ces sujets-là, ce qui est moins évident sur le plan politique", a affirmé Sonia Backès.
Le FLNKS a toutefois mis en garde l'État "contre toute tentative d'utiliser ces problématiques pour influer sur les discussions politiques", soulignant que la stabilité politique, "préalable à la stabilité économique et sociale (...), s'obtiendra uniquement dans le processus d'accès à la pleine souveraineté".
Indépendantistes et non-indépendantistes ont accepté la convocation du chef de l'État qui "ouvrira" et "introduira" ce sommet, selon son entourage. "L'idée, c'est de les faire discuter entre eux. C'est la méthode conclave qui se reproduit", a-t-on ajouté.
Les forces politiques calédoniennes s'étaient quittées le 8 mai sans parvenir à un accord sur l'avenir institutionnel de l'archipel, au terme de trois jours d'un conclave sous l'égide du ministre des Outre-mer Manuel Valls, organisé dans un hôtel de Deva, à 2H30 de Nouméa.
Le projet de "souveraineté avec la France" présenté par le gouvernement, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu'un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", avait suscité l'indignation de la frange dure des non-indépendantistes, qui estimait qu'il revenait de fait à acter l'indépendance du territoire.
Après cet échec, le chef de l'État a souhaité reprendre la main et a formellement convoqué le 24 juin les forces politiques, économiques et sociales de l'archipel à Paris.
Emmanuel Macron "est à l'initiative même si ça ne s'est jamais fait dans le dos de Manuel Valls", selon son entourage. L'ancien Premier ministre sera bien associé aux discussions.
Lors d'une réunion publique mercredi, Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes et présidente de la province Sud, a exprimé son "soulagement" de voir le chef de l'État reprendre la direction des discussions, estimant que l'option "d'indépendance-association" défendue par Manuel Valls avait constitué un "cauchemar éveillé".
Gil Brial, deuxième vice-président de la province, a défendu un changement radical. "La seule façon de s'en sortir, c'est de refaire venir du monde en Nouvelle-Calédonie et leur donner le droit de vote, c'est ça le projet !", a-t-il lancé devant des centaines de personnes.
Pour l'ensemble des indépendantistes, au contraire, le projet de Deva constitue désormais le socle minimal des discussions. Tout en pointant "un manque de clarté" dans la méthode, le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), alliance des mouvements indépendantistes calédoniens, a confirmé sa participation lors d'une convention samedi à Pouébo (au nord-ouest de la Grande Terre), rappelant qu'aucun échange "ne se fera en deçà" de cette proposition.
Calédonie ensemble, parti non-indépendantiste modéré, estime quant à lui que s'opposer au projet revient à "s'exposer à un statut de +souveraineté sans la France+ ou un statut de +souveraineté+ où la France ne sera plus le partenaire exclusif du pays". Il propose une période de stabilisation économique et sociale de 10 à 15 ans, pour donner une ultime chance au consensus.
- Enjeux économiques -
Dans son courrier convoquant ce sommet, Emmanuel Macron a assuré que les discussions "dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l'être avec tout le sérieux qu'ils méritent".
Il souhaite, au-delà des sujets institutionnels, une approche globale, incluant également "les enjeux économiques et sociétaux".
Pour plusieurs élus calédoniens, l'enjeu de ces discussions est davantage économique qu'institutionnel, un an après les émeutes qui ont fait 14 morts et plus de 2 milliards d'euros de dégâts, sur fond de mobilisation contre un projet d'élargissement du corps électoral au scrutin provincial calédonien.
Les réformes exigées par l'État, conditionnant le versement de la deuxième tranche d'un prêt d'un milliard d'euros, peinent à aboutir. Sans cette aide, les collectivités pourraient rapidement se retrouver en difficulté pour financer leurs missions essentielles, comme cela a été rappelé au Congrès la semaine dernière.
"On est capable d'avoir des points d'accord sur ces sujets-là, ce qui est moins évident sur le plan politique", a affirmé Sonia Backès.
Le FLNKS a toutefois mis en garde l'État "contre toute tentative d'utiliser ces problématiques pour influer sur les discussions politiques", soulignant que la stabilité politique, "préalable à la stabilité économique et sociale (...), s'obtiendra uniquement dans le processus d'accès à la pleine souveraineté".