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Nouvelle Calédonie: le président du gouvernement mis en examen (actualisé)

NOUMEA, 1 juin 2010 (AFP) - Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie Philippe Gomes a été mis en examen pour abus de biens sociaux dans une affaire de vente de climatiseurs datant de 2005, a rapporté mercredi la presse.


Nouvelle Calédonie: le président du gouvernement mis en examen (actualisé)
Un porte-parole de Philippe Gomes (droite) a confirmé cette information à l'AFP. Actionnaire majoritaire d'une société de climatisation, Spot, qu'il a depuis revendue, M.Gomes avait passé en mars 2005 puis en février 2006 deux contrats avec la compagnie minière Goro Nickel, aujourd'hui filiale du géant brésilien Vale.

Selon Les Nouvelle-Calédoniennes, les contrats portaient sur la vente de climatiseurs pour un montant de 125 millions CFP (1 million d'euros).

Or, à cette époque, Philippe Gomes était président de la province sud et avait à ce titre accordé les permis d'exploitation à l'industriel.

L'ancienne compagne de M.Gomes avait également été mise en examen pour recel d'abus de biens sociaux, pour un emploi considéré comme fictif au sein de la société Spot.

Cette affaire est en cours depuis plusieurs années. M. Gomes a d'abord été entendu comme témoin assisté par un premier juge d'instruction, sans être mis en examen. Puis un second juge d'instruction a également décidé de ne pas le mettre en examen.

Le parquet avait ensuite fait appel, tandis que le président du gouvernement avait dénoncé "un acharnement" judiciaire.

Calédonie: Philippe Gomes dénonce un "acharnement" du parquet

Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Gomes, a dénoncé mercredi "un acharnement du parquet" après sa mise en examen pour abus de bien social et prise illégale d'interêt.

"C'est une affaire de corneculs. Il a fallu que le procureur de la République fasse preuve d'une grande motivation pour arriver à ma mise en examen", a déclaré à la presse M.Gomes.

Il s'est dit victime "d'un acharnement" avec des arrières pensées politiques et a indiqué qu'il "n'envisageait pas du tout" de démissionner.

Philippe Gomes (Calédonie Ensemble, droite) a été mis en examen le 28 mai dernier, dans le cadre d'une affaire de vente de climatiseurs datant de 2005.

Principal actionnaire d'une société de climatisation, Spot, qu'il a depuis revendue, M. Gomes avait passé en mars 2005 puis en février 2006 deux contrats avec la compagnie minière Goro Nickel, aujourd'hui filiale du géant brésilien Vale.

Il s'agissait de la vente de 900 climatiseurs pour un montant de 125 millions CFP (1 million d'euros), destinés à la base-vie d'une usine métallurgique. Un emploi fictif au sein de Spot est également en cause.

Or, à cette époque, Philippe Gomes était président de la province sud et avait à ce titre accordé les permis d'exploitation à l'industriel. Une association écologiste avait porté plainte pour corruption.

"Cette plainte a abouti à une ordonnance d'irrecevabilité, mais le parquet a relancé l'enquête qui a conclu à l'inexistence d'un pacte de corruption en mai 2007", a déclaré le chef de l'exécutif.

Une information a ensuite été ouverte pour abus de biens sociaux et prise illégale d'intérêt.

"A trois reprises, deux juges d'instruction ont refusé de me mettre en examen, estimant qu'il n'y avait pas d'éléments caractérisant des infractions", a-t-il indiqué.

Le parquet a finalement fait appel de ce troisième refus, aboutissant à la mise en examen de M.Gomes vendredi dernier.

Liant ses ennuis judiciaires à son action politique, Philippe Gomes s'est étonné que sa mise en examen intervienne "dans un contexte" où il a "affiché des divergences" avec d'autres leaders de la droite locale.

En juin, un comité des signataires du statut de l'accord de Nouméa (1998) doit se tenir à Paris. Le député Pierre Frogier (UMP), qui dit avoir le soutien de Nicolas Sarkozy, et M. Gomes ne sont pas d'accord sur le contenu à donner à ce rendez-vous politique important.

Rédigé par AFP le Mardi 1 Juin 2010 à 13:16 | Lu 731 fois