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"Nous sommes venus demander à l’Etat de respecter ses engagements"


PARIS, le 19 juin 2018- Edouard Fritch a terminé sa mission à Paris par une rencontre avec la ministre de la santé, Agnès Buzyn, pour discuter du renouvellement de la participation financière de l’Etat au RSPF.

Vous venez de rencontrer la ministre de la santé Agnès Buzyn. Comment s’est passé cet entretien ?
Nous avons signé avec le Premier ministre un avenant qui vient compléter la convention que nous avions signée pour trois ans et qui se terminait en 2017. Cet avenant permettra à l’Etat de financer une année supplémentaire pour le RSPF (le Régime de solidarité de la Polynésie française, NDLR). Le sujet aujourd’hui était de voir dans quelles conditions nous pouvions commencer à travailler dès le mois de septembre sur une nouvelle convention triennale ou quadriennale. J’ai demandé à ce que la Polynésie puisse bénéficier d’une mission d’étude de la Direction générale de la santé pour faire le point de la situation sanitaire et sociale, et cette étude servirait de base à la définition de la nouvelle convention qui doit être signé dès le début de l’année prochaine.

L’objectif est que l’Etat maintienne la même participation au financement du régime de solidarité polynésien ?
L’idée pour nous, c’est d’en avoir un peu plus, naturellement. Mais il faut aussi tenir compte des difficultés de l’Etat. L’idée, c’est aussi d’inclure dans la prochaine convention tout le pan social et santé qui nous lie à l’Etat. Dans cette convention, on parlera de solidarité, mais je voudrais aussi que l’on parle de santé, avec les moyens de l’oncologie, avec la question des internes de Bordeaux qui viennent en stage en Polynésie. Il y a un certain nombre de sujets qui pourraient faire l’objet d’une seule convention.

Après une semaine passée à Paris, quel bilan tirez-vous de vos rencontres au sommet de l’Etat ?
Plutôt positif. Nous avons été très bien reçus par les ministères et par Matignon. Ce ne sont pas que des rencontres protocolaires. Nous sommes revenus pour prendre les dossiers là où ils étaient au mois de mai dernier. Cette continuité est importante pour nous. Ici à Paris, il n’y a aucune rupture. Tout va continuer comme prévu.

Les ministères sont contraints à des économies budgétaires. Mais la Polynésie semble plutôt épargnée…
Je ne suis pas venu demander de l’argent. Nous sommes revenus pour demander à l’Etat de respecter ses engagements. Non seulement il y a moins d’argent, mais en plus sur leurs engagements outre-mer, il y a de temps en temps un coup de rabot qui passe. Et cela nous met en difficulté, compte tenu des engagements que l’Etat a pris surtout en matière de nucléaire et de contrat de projets. Effectivement, je crois qu’il ne faut pas être gourmand en ce moment et attendre que les choses aillent mieux dans les années à venir.

Reviendrez-vous à Paris la semaine prochaine pour la conclusion des Assises des Outre-mer ?
J’envoie mon vice-président. C’est Teva Rohfritsch qui viendra pour la rencontre avec le président de la République. C’est lui qui viendra nous représenter avec nos parlementaires.

Rédigé par Propos recueillis à Paris par Serge Massau le Mardi 19 Juin 2018 à 05:42 | Lu 1691 fois