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Niue signe le traité d’interdiction des essais nucléaires


Niue signe le traité d’interdiction des essais nucléaires
VIENNE, mercredi 11 avril 2012 (Flash d’Océanie) – L’Organisation pour le Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires (TIEN) a annoncé lundi, depuis son siège de vienne (Autriche), que le petit État océanien de Niue avait signé le traité éponyme, devenant ainsi le 183ème État de la planète à rejoindre ce groupe.
« La signature du TIEN consolide la posture forte de la région Pacifique contre les essais nucléaires et ferme un peu plus la porte (à ces essais), a commenté M. Tibor Tóth, secrétaire exécutif au sein de la commission préparatoire de l’organisation, dans un message accueillant Niue de la « famille des nations TIEN ».
« J’espère aussi que cette nouvelle évolution va servir à encourager les autres États insulaires du Pacifique qui ne l’ont pas encore fait à signer et/ou ratifier le traité à la première occasion », a-t-il ajouté en rappelant que dans la région Pacifique, à partir de 1946, trois puissances riveraines (les États-Unis, le Royaume-Uni et la France) ont effectué un total de 263 essais nucléaires « majoritairement atmosphériques ».
« Cette région a fait montre d’un engagement fort en vue d’interdire les essais et les armes nucléaires en créant l zone dénucléarisée pour le Pacifique Sud. Elle a été établie via le Traité de Rarotonga, qui a été signé en 1985 et est entré en vigueur en 1986 » a rappelé l’organisation viennoise.
Dans le Pacifique insulaire, sur les seize États membres du Forum des Îles du Pacifique, 11 signé et ratifié le TIEN.
Il s’agit de l’Australie, des îles Cook, des États Fédérés de Micronésie, de Fidji, de Kiribati, de Nauru, de la Nouvelle-Zélande, de Niue, de Palau, des îles Marshall et de Samoa.
Deux autres, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon, ont signé mais pas encore ratifié.
Tonga et Tuvalu n’ont encore ni signé, ni ratifié le TIEN.
Sur les 183 pays répertoriés dans le club des TIEN, 157 ont à la fois signé et ratifié le document.
« Mais le traité ne peut entrer en vigueur qu’une fois que huit puissances nucléaires l’auront-elles aussi ratifié : la Chine, la République Démocratique Populaire de Corée (du Nord), l’Égypte, l’Inde, l’Iran, Israël, le Pakistan et les États-Unis », note l’organisation.
Dans le cadre de la mise en place de ce traité, la commission prévoit à terme d’achever un réseau de 337 stations de surveillance, comparables à des stations de mesures sismologiques, dont elle estime que 85 pour cent sont déjà opérationnelles.
Dans le Pacifique, les stations les plus proches de Niue sont notamment celles de Samoa, des îles Cook et de Fidji.
Elles font aussi le plus souvent office de stations d’alerte pour des phénomènes naturels tel que les séismes et les tsunamis et les tsunamis qui peuvent en résulter.

Îles Marshall : le rapporteur de l’ONU inquiet

Fin mars 2012, par ailleurs, le rapporteur spécial des Nations-Unies pour les déchets toxiques, M. Calin Georgescue, achevait une mission aux îles Marshall, où ont eu lieu 67 essais américains au cours des années 1940 et 1950, notamment sur l’atoll de Bikini.
S’exprimant à l’issue de cette mission de quatre jours, l’expert onusien a notamment mis le doigt sur les conséquences non seulement sanitaires, mais culturelles, y compris sur les modes de vie traditionnels, résultant du déplacement des populations de ces atolls (Bikini, Enewetak, Rongelap et Utrik).
Il s’est aussi inquiété du fait qu’un accord courant encore avec les États-Unis arrivera à son terme en 2023, tout en appelant à une « solution durable » afin de tenter de faire disparaître ce qu’il a appelé le syndrome du « nomade dans son propre pays ».
Cet accord avec les États-Unis représente 150 millions de dollars US à titre de dédommagement et pour solde de tout compte.
Mais les fonds de compensations ont d’ores et déjà été épuisés depuis plusieurs années, suscitant de nouvelles demandes de rallonge de la part du gouvernement de Majuro, qui gère les destinées d’un peu moins de soixante dix mille habitants.
Le rapport de cet expert devrait être achevé et rendu au Conseil des Droits Humains de l’ONU d’ici septembre 2012.
L’atoll de Bikini a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, il y a deux ans.

Présidentielles françaises : le nucléaire s’invite dans le débat

En France, l’association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), pour sa part, a décidé d’interpeller tous les candidats aux prochaines élections présidentielles sur le dossier du nucléaire en publiant une lettre ouverte, qui souligne notamment que dans le débat républicain, « combat mené par les vétérans des essais nucléaires à toute sa place, et devient même, de par l'acharnement mis par les différents gouvernements à nier l'évidence, indispensable dans les discussions futures ».
« Il est totalement anormal qu'une loi est été votée dans le seul but de bâillonner les victimes, et de clore le débat sur les précautions à prendre face au danger du nucléaire. Il est totalement anormal, que les expériences nucléaires dont les premières dates de 1960, soient totalement exclues de la recherche en matière de probabilité de risque et de protection des populations; comme si l'histoire du nucléaire avait débuté avec Tchernobyl. Enfin il est profondément injuste de n'indemniser pratiquement aucune victime sous prétexte que la cause ayant induite une pathologie peut être considérée comme négligeable... Pour l'anecdote, si la même valeur de pourcentage de risque était appliqué à l'amiante, aucun travailleur ne serait indemnisé » écrit Jean-Louis Sens, Président de l’AVEN.

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Rédigé par PAD le Mercredi 11 Avril 2012 à 06:23 | Lu 577 fois