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Nickel: la Nouvelle-Calédonie valide les conditions du prêt de l'Etat pour la SLN


La Nouvelle-Calédonie a validé les conditions d'un prêt de l'Etat pour aider au sauvetage de la Société Le Nickel (SLN), frappée par la chute des cours, que Manuel Valls avait annoncé fin avril à Nouméa, ont-indiqué jeudi les autorités locales.

Le Premier ministre avait proposé une aide de l'Etat pouvant aller "jusqu'à 200 millions d'euros" à la STCPI, société porteuse des parts des trois provinces calédoniennes dans le capital de la SLN (34%), afin qu'elles puissent "assumer pleinement (leurs) devoirs d'actionnaires pour (...) passer la crise".        

Au terme de deux mois d'échanges contradictoires entre les acteurs calédoniens et l'Agence des Participations de l'Etat, un accord a été trouvé pour un prêt de 127 millions d'euros.       

"On a recalibré le montant", a déclaré à la presse le député Philippe Gomes, président délégué de la STCPI, souhaitant limiter l'endettement des provinces à la hauteur "de leurs devoirs et de leurs droits" dans la SLN, filiale du groupe minier Eramet.

La durée du prêt a été fixée à 8 ans, à un taux plancher de 4% assorti d'une indexation sur la progression de l'Ebitda (marge). Les analystes tablent sur un redressement des cours d'ici fin 2018.        

Pour permettre l'opération, les provinces calédoniennes vont céder une action SLN à l'Etat. Ce dernier est en effet actionnaire d'Eramet (26%) mais pas de la SLN.       

"C'est la meilleure solution possible. Les mêmes conditions seront appliquées au prêt que la STCPI va faire à la SLN", a déclaré M.Gomes, préconisant désormais de "hâter le pas" compte tenu des finances exsangues de la SLN.

Premier employeur du Caillou, la société perd 20 millions d'euros par mois et ses besoins en cash jusqu'à fin 2018 ont été chiffrés à 375 millions d'euros. Ils s'ajoutent aux 150 millions d'euros déjà avancés entre novembre et mai par Eramet à sa filiale.         

Parallèlement, un Plan de performance est engagé afin de baisser de 25% le coût de production de la SLN, à 4,5 dollars la livre de nickel, d'ici 2018.         

M. Gomes s'est en outre livré à un réquisitoire contre "la gestion erratique" du groupe Eramet dont il est administrateur, déplorant notamment que "rien" ne soit demandé au Japonais Nisshin Steel, qui possède 10% dans la SLN.       

L'élu a aussi repoché à l'industriel "la distribution massive de dividences en 2012-2013, les investissements dans des projets hasardeux en Indonésie", et le fait que "la direction commerciale et financière de la SLN soit à la tour Montparnasse (siège d'Eramet) et toujours pas à Nouméa". 

avec AFP


Rédigé par RB le Jeudi 23 Juin 2016 à 05:07 | Lu 483 fois