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Nelle-Calédonie: polémique sur les portefeuilles du gouvernement


Nelle-Calédonie: polémique sur les portefeuilles du gouvernement
NOUMEA, 16 juin 2011 (AFP) - Les membres du nouveau gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie se sont déchirés jeudi sur la répartion des portefeuilles, faisant craindre une nouvelle instabilité après près de quatre mois de crise.

"La répartition des portefeuilles n'est pas issue d'un consensus, elle nous a été imposée alors que nous avions engagé une démarche raisonnable", a déclaré Philippe Dunoyer, "ministre" de Calédonie Ensemble (CE, droite).

"On nous a notamment donné les transferts de compétences à l'exception de l'enseignement, ou la météo et la conservation des ressources de la ZEE (zone économique exclusive)", a-t-il ajouté, déplorant que les "principes fondateurs de collégialité et de proportionnalité" n'aient pas été respectés "comme l'a souhaité François Fillon".

Il a précisé que les trois membres du gouvernements de CE, sur onze, avaient voté contre la délibération fixant l'attribution des secteurs.

Convoqué samedi en conseil politique, ce parti devrait décider s'il démissionne à nouveau ou pas de l'exécutif collégial, qui serait dès lors réduit à l'expédition des affaires courantes.

L'Alliance majoritaire, qui regroupe le Rassemblement-UMP et les indépendantistes de l'Union calédonienne, a de son côté affirmé que de "vrais secteurs" avaient été dédiés à CE.

"Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas de certains secteurs. On est dans une situation où ça ne sert à rien de discuter, car il y a toujours des demandes supplémentaires", a déclaré à la presse Sonia Backes, porte-parole UMP du gouvernement.

Ce différend intervient une semaine après l'élection du quatrième gouvernement, depuis le renversement le 17 février de l'exécutif dirigé par Philippe Gomes (CE).

Se disant victime d'un "putsch", ce parti a ensuite systématiquement fait chuter le gouvernement, en démissionnant en bloc, usant de l'article 121 de la loi organique de l'accord de Nouméa (1998).

Afin d'apaiser le climat, Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, s'est rendue en avril sur le Caillou, puis mi-mai, le Premier ministre, François Fillon, a reçu à Paris l'ensemble des groupes politiques du Congrès.

La démarche a notamment abouti à une modification de la loi organique visant à limiter les possibilités de faire chuter l'exécutif. Le texte a été adopté jeudi soir à l'unanimité par le Sénat et doit être examiné dans quelques jours par l'Assemblée nationale.

"La sortie de crise n'interviendra peut-être qu'à la suite de la modification de la loi", a déclaré Mme Backes.

Rédigé par AFP le Jeudi 16 Juin 2011 à 08:17 | Lu 976 fois