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N-Calédonie/corps électoral: la droite dénonce le projet du gouvernement


Nouméa, France | | vendredi 10/04/2015 - Les formations non indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont dénoncé vendredi le projet de loi du gouvernement sur la liste électorale spéciale pour le référendum d'autodétermination, le jugeant "déséquilibré".

"C'est un texte qui déséquilibre le corps électoral référendaire, avec le risque d'un vote pour l'indépendance alors que la majorité des Calédoniens y est opposée", a déclaré à l'AFP, Sonia Backès, co-présidente de l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF).

Cette formation a appelé à une manifestation le 29 avril à Nouméa, accusant "l'Etat socialiste de n'écouter que les indépendantistes et de bafouer l'avis de la majorité".

Mercredi en conseil des ministres, George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, a présenté un "projet de loi organique relatif à la consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté", qui doit avoir lieu au plus tard en 2018.

Le texte, qui sera examiné en juin au Sénat, vise notamment à "améliorer le fonctionnement des commissions administratives spéciales chargées" de la mise à jour des différents corps électoraux du Caillou et à "élargir les possibilités d'inscription d'office sur la liste électorale" pour le référendum.

Or, le 26 mars dernier, les trois formations de droite du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, majoritaires avec 29 élus sur 54, avaient émis un avis défavorable sur ce projet de loi.

Les non indépendantistes déploraient essentiellement que l'inscription d'office ne concerne que les personnes de statut civil coutumier, dont relève la plupart des Kanak, peuple autochtone de l'île, et pas, comme ils le réclament aussi, "les natifs du pays".

La droite souhaitait que le texte soit amendé, mais le conseil des ministres ne les a pas suivis.

"C'est très grave. Le gouvernement socialiste s'est assis sur la majorité non indépendantiste du Congrès", a fustigé Virginie Ruffenach, secrétaire générale adjointe du Rassemblement-UMP.

Moins offensif, le député Philippe Gomès (UDI) a "regretté" la position du gouvernement, mais a souligné que "la porte restait ouverte" pour modifer le projet de loi.

Mme Pau-Langevin a en effet promis jeudi un "travail de concertation" avant l'examen du texte au Sénat, afin "d'améliorer le texte pour répondre aux inquiétudes qui se sont exprimées au Congrès".

Rédigé par () le Jeudi 9 Avril 2015 à 14:57 | Lu 1003 fois