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Mort suspecte d’une fillette à Taunoa


Tahiti, le 21 mai 2025 - C’est la consternation ce mercredi matin dans la petite servitude familiale et tranquille Pékin à Taunoa. Une fillette de 7 ans hébergée par une famille d’accueil qui avait chez elle deux autres enfants (un du même âge et un plus jeune) est décédée dans des circonstances très troubles. Une enquête a été ouverte par le parquet de Papeete pour faire la lumière sur ce drame.
 
Dans ce quartier de Taunoa à Papeete, les enfants jouent, sortant de leur école primaire ou du collège, les voisins passent et repassent, parfois le téléphone portable à la main pour filmer une scène qu’ils ne parviennent pas à appréhender. Là, dans cette maison où réside un couple de quadragénaire sans emploi et qui accueillait la veille encore trois enfants placés sous leurs soins en qualité de famille d’accueil, une petite fille de sept ans a trouvé la mort.
 
“Des coups” assurent certains, “de la maltraitance” évoquent les autres. “Rien de certain”, explique de son côté la procureure Solène Belaouar qui attendait mercredi en fin d’après-midi les premières conclusions de l’enquête et surtout le rapport de l’autopsie qui doit être réalisée ce jeudi matin.
 
À midi, les agents de la Direction territoriale de la police nationale s’affairaient dans la maison. Appareil photo à la main, kit de prélèvement, recueil d’indices pour comprendre comment s’est noué le drame pour cette petite fille, scolarisée en CP à l’école Taimoana et qui depuis quelques temps déjà était absente de l’établissement.
 
Des chiens qui aboient toute la nuit
 
Selon les informations recueillies auprès des services de police, c’est dès mardi soir que le couple avait emmené la petite à la clinique Paofai, alors qu’elle était déjà décédée. La fillette était alors dans un état qui laissait présumer soit des coups, soit une absence de soins et d’alimentation. Le couple de parents accueillant a dès lors été placé en garde à vue.
 
Le voisinage quant à lui n’a pas eu connaissance de mauvais traitements contre les enfants. Une parente qui loge à côté n’a en tout cas jamais rien vu qui y ressemblait. En revanche, dans la nuit de mardi à mercredi, les chiens du couple ont beaucoup aboyé, ce qui n’était pas habituel, a-t-elle expliqué avant de fondre en larme.
 
Une autre parente, venue aux nouvelles après avoir entendu parler du décès de la fillette sur les réseaux sociaux, et elle aussi résidant à deux maisons du couple, ne comprenait pas mercredi ce qui avait pu se passer pour aboutir à un tel drame. Elle aussi, dans cette nuit de mardi à mercredi a “entendu les chiens aboyer toute la nuit”, mais c’est à peu près tout.
 
Elle parle de ce cousin comme quelqu’un “d’assez maigre”, “gentil”, qu’elle félicitait il y a peu pour son engagement envers les enfants en se proposant d’être famille d’accueil.
 
Surtout, si les faits conduisent à une conclusion criminelle, elle ne comprend pas comment cela a pu dégénérer d’un seul coup. “S’ils accueillaient trois enfants, c’est bien parce que les services sociaux les leur ont confiés”, explique-t-elle. “Il doit y avoir des contrôles et si les services sociaux n’ont rien signalé, c’est qu’il n’y avait rien à dire… Ou alors les services sociaux ont mal fait leur travail.”
 
En attendant que la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame, les deux autres enfants que le couple accueillait ont été placés dans une autre famille d’accueil.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mercredi 21 Mai 2025 à 12:10 | Lu 12275 fois