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Mieux comprendre la subdivision des îles Marquises - " Mon équipe est aguerrie et sert les intérêts des Marquisiens"


Nuku Hiva - le 21 décembre 2015 - Depuis juillet 2015, Thierry Humbert, nouveau chef de la subdivision des îles Marquises a pris ses fonctions. La subdivision est l'équivalent d'un arrondissement en métropole. Le chef de la subdivision a les mêmes compétences qu'un sous-préfet.
Originaire de Franche-Comté, Thierry Humbert a commencé sa carrière comme facteur avant de gravir les échelons et prendre son poste à Nuku Hiva. Rencontre.

Vos bureaux se situent à Nuku Hiva, vous venez souvent à Tahiti ?

Je viens régulièrement au haut-commissariat, toutes les cinq à six semaines, afin d’avoir les rencontres nécessaires pour faire avancer les dossiers, notamment avec les ministres. J’assiste également chaque matin, avec les autres administrateurs, à la réunion du corps préfectoral présidée par le Haut-Commissaire. Cette réunion est l'occasion d’évoquer les différents chantiers en cours.

Quelles sont vos missions ?

J'ai été nommé le 1er juillet 2015. Je dois tout d'abord garantir la sécurité des biens et des personnes sur l'ensemble de l'archipel. Ma deuxième mission est d'accompagner les élus dans leurs projets de développement, leur donner tous les conseils utiles en la matière. Le troisième dossier est d'assurer le développement économique de l'île et puis, dernière mission, je dois m’assurer de la bonne application des polices administratives à l'ensemble des usagers de l'archipel. Je ne travaille pas seul bien sûr, j'ai quatre agents administratifs, une adjointe et deux agents techniques. Cette équipe est aguerrie et sert les intérêts des populations des Marquises

Quelles sont les subtilités que vous rencontrez aux Marquises?

Le Haut-commissariat est à plus de 1 500 km. Nous devons faire face à la problématique de l'éloignement. Six îles sont habitées, dont Nuku Hiva et Fatu Hiva qui sont éloignées l'une de l'autre de plus de 400 km. Contrairement à la métropole, il est plus difficile de rencontrer les différents élus car je suis subordonné aux moyens de transports existants. J'essaye de les voir au maximum mais si je pouvais le faire plus, je le ferais volontiers.
L'archipel est un véritable joyau, des îles de toute beauté avec des paysages d'une qualité esthétique incroyable et en dépit de l'isolement, on y vit très bien. Les Marquisiens sont sympathiques et accueillants.

Un taux de chômage de 30 % aux Marquises

Quels sont les développements économiques envisagés ?

C'est un développement qui passe par l’offre touristique, notamment avec l'arrivée du nouvel Aranui 5 qui a un volume de passagers plus important : 250 au lieu de 190. Cela oblige les communes à revoir leurs structures d'accueil.
Le développement de l'archipel passe également par la création de filières, au niveau de l'agroforesterie, du maraîchage. A l'heure actuelle, le taux de chômage est de 30 % aux Marquises, c'est plus élevé que le reste de la Polynésie et plus élevé qu'en métropole. Il faut parfaire le système scolaire. Deux marquisiens sur cinq sont sans diplôme, le pourcentage de bachelier est de 12 % et on a 30% des jeunes qui ont déjà un an de retard sur leur scolarité en 6ème. Il faut par ailleurs trouver les moyens d'éviter le décrochage scolaire.

De plus, il faut améliorer l'employabilité des jeunes Marquisiens. Il existe des formations proposées par le SEFI mais elles sont centralisées sur Tahiti. Je vais essayer de développer ces formations sur l'archipel des Marquises. Un de mes objectifs est également de faire connaitre les différents dispositifs existants pour se lancer comme entrepreneur, et informer sur les soutiens financiers possibles. Hiva Oa et Nuku Hiva sont en train d'augmenter leur niveau de leur population. Beaucoup de jeunes ont désormais envie de s'installer durablement dans l’archipel.

Quels sont les chantiers en cours ?

Sur les Marquises, nous avons 99 dossiers en cours pour les six communes, soutenus financièrement par l'Etat soit au travers du contrat de projet Etat-Pays-Communes, de la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), du fonds intercommunal de péréquation (Fip). Ce sont tous des dossiers qui visent l'amélioration du service public rendu à la population. Nous traitons de l'alimentation en eau potable, du traitement des déchets ménagers, de l'assainissement, des établissements scolaires. J'ai très rapidement ressenti la profonde motivation et l'investissement fort des six maires des communes pour améliorer la situation de leurs administrés.

Créer des sentiers de randonnée

Vous travaillez avec la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM) également ?

La Communauté de communes des îles Marquises (CODIM) est une structure qui, à l'échelle d'une institution, est jeune. Elle progresse et s'est dotée de tout ce qui est nécessaire pour bien fonctionner. Elle a par exemple acquis récemment un véhicule et recherche de nouveaux espaces pour ses bureaux. La CODIM mène des études à l'échelon de la communauté de communes en matière de traitement des déchets ménagers ou de réhabilitation des dépotoirs.

Elle a également un projet intéressant dans ses cartons : créer des sentiers de randonnée. Que ce soit en métropole, ou partout dans le monde, il y a un engouement réel pour les sentiers de randonnée et avec la qualité de ses paysages, les Marquises ont assurément une carte à jouer.

Propos recueillis par Noémie Debot-Ducloyer

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Lundi 21 Décembre 2015 à 09:59 | Lu 1875 fois