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Médecins-CPS : Paix retrouvée et convention collective en chantier


Didier Bondoux, le président du syndicat des médecins libéraux et Vincent Farbre, le directeur de la Caisse de prévoyance sociale, mardi soir.
Didier Bondoux, le président du syndicat des médecins libéraux et Vincent Farbre, le directeur de la Caisse de prévoyance sociale, mardi soir.
Tahiti, le 31 août 2021 – Après la passe d’armes de la semaine dernière sur la question des arrêts maladie, une réunion organisée lundi soir à la CPS permet un apaisement des relations. Le projet a été annoncé mardi d’une reprise des travaux en vue d'une convention collective qui pourrait être conclue avant la fin de l’année.
 
Le ton est vite monté entre la Caisse de prévoyance sociale et le syndicat des médecins libéraux, la semaine dernière, sur fond d’emballement sans précédent du nombre d’arrêts de travail en pleine crise Covid. Ces tensions se sont aussi vite apaisées après une rencontre, lundi soir, qui a permis “de se mettre d’accord dans cette période compliquée”, selon le directeur de la Caisse de prévoyance sociale, Vincent Fabre. Une conférence de presse donnée au siège de la caisse d’assurance maladie en présence de Didier Bondoux, le président du syndicat des médecins libéraux et de Nedim Al Wardi, président du Conseil de l’ordre des médecins a montré mardi soir les gages d’une paix retrouvée. “On va s’attacher à l’avenir à animer ce dialogue dans une volonté de partenariat.”

Le directeur de la CPS s’était étonné devant la presse le 18 août d’une multiplication par trois du nombre d’arrêts maladie sur la première quinzaine du mois, en annonçant des contrôles ciblés. Mais c’est un rappel à l’ordre adressé aux médecins deux jours plus tard par le médecin chef du contrôle médical qui a mis le feu aux relations CPS-médecins libéraux. Une missive assortie d’une promesse d’intensification des contrôles et de la menace de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’au déconventionnement des praticiens trop complaisants. Le syndicat des médecins libéraux, ouvertement soutenu par le conseil de l’ordre, s’est indigné le 25 en dénonçant, le “ton comminatoire” de ce courrier et “l'emploi de généralités” jetant le discrédit sur l'ensemble de la profession.
 
Reprise des discussions

La concertation organisée lundi soir à la CPS a permis “d’étouffer un incendie qui aurait pu s’étendre sans réel fondement”, salue aujourd’hui le Dr Didier Bondoux. Elle a aussi permis de remettre sur l’écheveau un projet de convention collective entre la CPS et les médecins libéraux en chantier depuis début 2020 et considérablement ralenti par la crise Covid.
Parce que, comme le souligne Nedim Al Wardi, le dérapage des relations CPS-médecins de la semaine dernière est rendu possible par la nature du lien conventionnel qui organise les relations entre les praticiens et la caisse. Depuis 2012, il s’agit d’une convention individuelle. Cet accord-cadre individualisé permet au praticien conventionné de délivrer des actes médicaux reconnus et remboursés par la caisse d’assurance maladie. Mais ce lien bilatéral “tue la représentation syndicale et met le médecin seul face à l’institution”, observe Nedim Al Wardi. Et selon le président du conseil de l’ordre, la lettre de cadrage adressé le 20 août par le médecin chef du contrôle médical de la CPS n’aurait jamais existé si les relations avec la profession avait été régies par une convention collective, comme c’était le cas avant 2012.

Une convention collective qui pourrait être conclue avant la fin de l’année pour laquelle médecins et CPS devront s’entendre sur une évolution de la tarification des consultations, inchangée depuis 10 ans et sur la nomenclature des actes, avec à la clé le risque d’une augmentation des dépenses de santé. En période de budget contraint, la bonne entente retrouvée devra prouver son endurance.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 31 Août 2021 à 20:10 | Lu 2900 fois