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Marina Taina : les bateaux à l'ancre priés de déménager


PAPEETE, le 11 septembre 2017 - Fin août, un représentant de TNAD accompagné d'un huissier ont réalisé un état de la situation à la marina Taina. Ils ont listé le nombre de bateaux installés à l'ancre sur la zone entre le chenal et la terre et entre la marina et les bungalows de l'hôtel Intercontinental. Ils ont demandé aux propriétaires de déplacer leur embarcation dans les plus brefs délais.

"Ils sont venus nous voir, en passant de bateaux en bateaux, pour nous dire de partir. Ils étaient deux ou trois", se rappelle un plaisancier. "C'était fin août, en semaine. Ils se sont présentés comme des gens envoyés par le port autonome et ils nous ont donné deux semaines pour partir. Ils ont été corrects", reconnaît le plaisancier même s'il regrette la façon d'agir. Depuis, les propriétaires de bateaux concernés par le déplacement se passent le mot, essayant de comprendre et s'interrogeant sur la manière d'opérer des agents.

"C'est vrai que nous sommes allés sur place", reconnaît l'agent de TNAD. "Ils n'ont jamais été autorisés à mouiller là, il y a des zones pour ça."

Installés depuis 15 ans

Ils sont entre 35 et 40 voiliers, installés à l'ancre sur une zone allant du quai des yachts jusqu'aux bungalows de l'hôtel Intercontinental et allant de la terre au chenal. D'après Philippe Olite, directeur d'exploitation de la marina Taina, "les voiliers y sont depuis 15 ans". Peut-être 20. Aucun problème n'aurait été signalé dans cette zone depuis tout ce temps. Les usagers occupent pour certains, des places de parking comme n'importe quel usager de la marina, ils déposent leurs déchets à quai. Pour le reste, ils sont autonomes.

Cette zone, qui appartenait au Pays a été affecté à Tahiti nui aménagement et développement (TNAD) lors du lancement du projet Mahana Beach. "C'est un espace maritime privé concédé", précise Christophe Bergues, le directeur de TNAD qui ajoute : "s'il y avait une tolérance jusque-là? Peut-être, je n'en sais rien et cela ne me regarde pas. Je suis en poste depuis un mois et demi et je fais le tour des espaces dont nous sommes responsables".

Environnement et responsabilités


Pour cet espace maritime dont il se dit "responsable", Christophe Bergues invoque des raisons environnementales pour justifier sa décision. "Il y a un code de l'environnement dont nous ne savons pas s'il est bien respecté par les usagers installés à l'ancre." Par ailleurs, le terrain face à l'espace maritime devrait être ouvert au public avant la fin du mois en attendant d'autres projets. "Et s'il venait à y avoir un accident? Ma responsabilité est engagée", insiste le directeur de TNAD.

"J'attends qu'ils reviennent pour voir un peu, ils peuvent toujours envoyer les gendarmes", lance un plaisancier. "C'est pas des manières pour intervenir, s'il y a un texte, un arrêté, qu'ils affichent, qu'ils nous le montrent. Ils n'ont pas agir ainsi, c'est de l'intimidation", regrette un autre usager. Christophe Bergues se dit, lui, prêt à utiliser "tous les moyens légaux pour en finir avec cette situation". Il promet de faire vite. Il attend pour l'instant le rapport de l'huissier. Il lui faut lister le nom de tous les propriétaires de bateaux et les trouver pour ceux qui n'étaient pas présents lors du premier passager de l'huissier il y a une semaine.

Un proche du dossier indique que "les plaisanciers sont là en toute illégalité. Ils n'ont pas d'autorisation d'installation, ils ne payent rien alors qu'ils utilisent toutes les commodités de la marina Taina".


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 11 Septembre 2017 à 10:16 | Lu 11598 fois