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Manœuvres politiques autour de la Fonction publique communale


Manœuvres politiques autour de la Fonction publique communale
Les élections pour la constitution de la Commission administrative paritaire transitoire, la CAP, se tiennent le jeudi 24 janvier prochain, dans les 48 communes de Polynésie française. Premier rendez-vous avec leur représentativité depuis 2008, pour les syndicats, ce scrutin définira le nouveau visage du Conseil supérieur de la Fonction publique communale.
CAP et CSFPC, deux instances clés pour la gestion des ressources humaines dans les communes. Elles sont au cœur des débats sur la mise en place du statut de la Fonction publique communale.
Ce statut unique, voulu par code général des collectivités territoriales (CGCT) peine à se mettre en place, sur le territoire ; mais il engage tout de même l’avenir professionnel des 4.800 employés communaux du pays. Le tout sur fond d’année de Territoriales en Polynésie française.

Quatre listes syndicales sont en présence pour les élections se rapportant à la CAP, jeudi prochain : CSTP-FO, A Tia i Mua, O oe to oe rima et la Confédération syndicale des agents communaux de Polynésie, la Cosac affilée Otahi.

Une élection syndicale d’importance suivie de peu par un scrutin clé pour le pays ; une situation à caractère anxiogène pour les agents communaux ; la venue prochaine du ministre des Outre-mer : en fallait-il plus pour aiguiser l’appétit électoraliste des ambitieux ?

Nouveaux venus dans le débat sur la mise en place de la Fonction publique communale, les trois députés et le sénateur Gaston Flosse ont cosigné, le 11 janvier une lettre adressée à Victorin Lurel, souhaitant qu’à l’occasion de sa prochaine visite officielle en Polynésie française, le ministre exprime "clairement la position du gouvernement sur la possibilité ou non de modifier l’article 75 (de l’ordonnance 2005-10 du 4 janvier 2005, relative à la FPC, ndlr) dans le sens souhaité par les organisations syndicales représentatives".

"C’est de la récupération politique", s’indigne Vatea Heller, vice-président de la Cosac. "4.800 agents, faites le calcul si on considère un environnement familial de quatre électeurs par agent : ça fait 20.000 électeurs potentiels pour les territoriales. Les parlementaires oranges se saisissent du sujet aujourd'hui : qu'ont-ils fait à Paris pour modifier l'article 75."

La Cosac s’est émue aussi, le 15 janvier dernier, de la démarche couronnée de succès de Patrick Galenon, secrétaire général de CSTP-FO qui a sollicité une entrevue avec le ministre, pour aborder notamment la question de la FPC, lors de sa prochaine visite en Polynésie. Il sera reçu, au moins par un collaborateur de Victorin Lurel.

La Cosac, sabre au clair, redoute de se faire doubler dans l’opinion des électeurs à quelques jours des élections syndicales.Galenon pouvant très bien sortir de cette réunion avec Lurel porteur de décisions et engagements de l'Etat. Un courrier a donc été adressé dare-dare au ministre par la Cosac. Son vice-président accuse : "Qui nous a soutenu, en août dernier ?", questionne Vatea Heller, évoquant la marche de contestation contre la mise en place forcée de la FPC. "Aujourd’hui, les grandes centrales syndicales tentent de reprendre à leur avantage tout le travail entrepris par la Cosac".

La question du passage au statut de la FPC s’est glissée dans le planning de la visite officielle de Victorin Lurel, du 20 au 22 janvier prochains.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 17 Janvier 2013 à 14:56 | Lu 1495 fois