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Mandats d'arrêt et prison ferme pour les cambrioleurs en série


A peine la moitié des prévenus se sont présentés à l'audience, trois mandats d'arrêts ont été délivrés contre les absents.
A peine la moitié des prévenus se sont présentés à l'audience, trois mandats d'arrêts ont été délivrés contre les absents.
PAPEETE, le 29 août 2017 - Magasin, snack, écoles, collège, habitations, station-service, bureau de poste, mairie… et même une église : les 12 monte-en-l'air jugés ce mardi avaient fait grimper à eux-seuls les statistiques de la gendarmerie entre mai et octobre 2013.

Ils ont sévi de Arue à Taravao, en passant par Punaauia, Papenoo, ou encore Tautira et Papeari : 12 cambrioleurs agissant en bande ont été condamnés à des peines de 4 à 18 mois de prison ferme, ce mardi au tribunal correctionnel, pour une impressionnante série de vols et cambriolages commis de mai à octobre 2013 aux quatre coins de Tahiti. A peine la moitié d'entre eux a jugé bon de se présenter devant les juges à l'audience.

Trois mandats d'arrêts ont donc été délivrés à l'encontre de trois de ces absents, impliqués pour leur part dans une très désagréable tentative de vol avec violence au préjudice de deux commerçantes. Les délinquants s'étaient introduits chez leurs victimes pour les agresser au cœur de la nuit. L'un avait le visage dissimulé par un tricot, l'autre s'était planqué derrière un masque du film Scream. Sans doute pour mettre de l'ambiance. C'est l'enquête de gendarmerie ouverte après cette agression qui avait permis d'identifier toute la troupe.

Un noyau dur et des "occasionnels"

Un noyau dur de quatre cambrioleurs, le boss, son second et leurs frères, est d'abord mis hors d'état de nuire. Les cambrioleurs occasionnels tomberont ensuite les uns après les autres, ainsi que deux hommes poursuivis pour les avoir véhiculés sur les lieux de leurs forfaits en connaissance de cause. La liste est longue comme un jour sans pain : la station Shell de Papeari, l'agence Avis location de Taravao, les snacks Haunui et Taiarapu, toujours à Taravao, l'église adventiste et l'école primaire de Punaauia, le bureau de poste de Tautira ou encore l'école maternelle Hitimahana de Mahina, l'école primaire et le collège de Arue.

A quelques chipotages près, les cambrioleurs qui ont daigné répondre à la convocation du tribunal ont reconnu les faits. Malgré des casiers judiciaires déjà bien remplis, certains ont même joué aux repentis, jurant quatre ans après les faits qu'ils avaient tourné cette mauvaise page de leur existence. "Je suis à la recherche d'un emploi fictif", a expliqué l'un d'eux à la barre, sans rire, ajoutant avoir postulé pour un contrat d'accès à l'emploi dans une mairie. "Moi j'ai fait ça pour l'argent", confie un autre, aujourd'hui pompiste discret sur son passé dans une station-service et père de deux enfants. "J'en avais besoin pour moi et ma copine à l'époque, pour s'acheter à manger".

Reste que la bande était déterminée. Dans certains cas, pied-de-biche et barre à mine servaient à fracturer l'accès aux établissements ciblés, le plus souvent des établissements publics. Des coffres-forts étaient dérobés puis emportés pour être tranquillement ouverts plus tard. La violence, aussi, s'était invitée avec l'agression physique de deux commerçantes. Des méthodes qui tranchent avec le cambriolage dit d'opportunité, la tentation de pousser cette porte ou cette fenêtre mal fermée.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 29 Août 2017 à 17:13 | Lu 2118 fois