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Mamie agressée chez elle à Pirae : vives tensions et appel au calme


Le prévenu de 28 ans a été maintenu en détention jusqu'à son procès, renvoyé au 6 novembre. Des expertises complémentaires de personnalité sont nécessaires au vu de la peine maximale encourue : 20 ans de prison.
Le prévenu de 28 ans a été maintenu en détention jusqu'à son procès, renvoyé au 6 novembre. Des expertises complémentaires de personnalité sont nécessaires au vu de la peine maximale encourue : 20 ans de prison.
PAPEETE, le 21 août 2017 - Auteur et victime sont d'une même famille et vivent sur le même terrain. L'agresseur devait être jugé ce lundi en comparution immédiate mais le procès a été renvoyé au 6 novembre, le temps pour les experts d'en savoir plus sur le profil de ce jeune homme de 28 ans. Il reste en détention provisoire.


C'est dans une ambiance particulièrement tendue… que n'a pas eu lieu, ce lundi, le procès de l'agresseur de cette femme de 70 ans, tabassée chez elle dans la nuit du 10 au 11 août dernier, quartier Teauna à Pirae. Provocations verbales et menaces ont fusé jusque dans la salle d'audience entre les proches du prévenu et ceux de la victime, membres d'une même famille élargie vivant en voisinage sur le même terrain. Des renforts policiers ont été appelés pour ramener un peu de calme dans la salle des pas perdus du palais de justice.

Les avocats, le procureur de la République et même le président du tribunal ont dû y aller de leur appel au calme, "dans l'intérêt de tout le monde". "Il sera jugé pour ce qu'il a fait, on ne fait pas justice soi-même", a lancé le président Thierry Fragnoli. "On aimerait que les choses se calment dans le quartier entre vous".

Le prévenu, 28 ans, a demandé un délai pour préparer sa défense. L'affaire a été renvoyée de droit au 6 novembre prochain. Le temps pour des experts, aussi, et à la demande du tribunal, de dresser un profil psychologique et psychiatrique plus approfondi du jeune homme, "de savoir s'il est violent de nature, ou si c'est quelqu'un qui a dérapé", précise son avocat Me Thierry Jacquet.

Toujours hospitalisée, des séquelles à vie ?

Rappelons que la nuit des faits, c'est le visage dissimulé sous une cagoule que le voleur s'était introduit au domicile de sa victime pour lui dérober de l'argent qu'il pensait qu'elle cachait dans un traversin. Réveillée par l'intrus, surprise et sous le choc, la septuagénaire s'était mise à crier et à se débattre. L'homme l'avait rouée de coups à la face avant de lui plaquer un coussin sur le visage, dans la panique et pour la faire taire a t-il expliqué à son avocat. Il était fortement alcoolisé et s'était enfui avec un porte-monnaie contenant 19 000 francs. La victime, elle, est toujours hospitalisée et pourrait conserver des séquelles d'un traumatisme crânien, selon son avocat Me Dominique Bourion.

Placé en détention provisoire vendredi pour ce vol avec violence, l'agresseur, qui a reconnu les faits, a été maintenu derrière les barreaux jusqu'à la date d'audience début novembre. Au-delà des faits en eux-mêmes, "gravissimes" pour le procureur de la République, c'est aussi dans un souci d'apaisement et pour préserver le jeune homme de représailles qu'il restera en prison jusqu'au procès. En état de récidive légale de vol avec violence, il encourt une peine maximale de 20 ans de prison.

Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 21 Août 2017 à 17:19 | Lu 6073 fois