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Macron hué et sifflé par une partie des maires à son arrivée au Congrès


Paris, France | AFP | jeudi 23/11/2017 -Emmanuel Macron a été hué et sifflé pendant une vingtaine de secondes lors de son arrivée au Congrès des maires de France à Paris, d'autres applaudissant le chef de l'Etat, avant un discours très attendu, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.

Le président de la République a finalement pris la parole peu après 16h30 devant le Congrès qui réunit quelque 15.000 maires porte de Versailles à Paris, après plusieurs discours.
Le vice-président de l'Association des maires de France, André Laignel (PS), lui a adressé de nombreuses critiques dans un discours très applaudi. 
Il lui a notamment reproché "une avalanche de décisions défavorables aux collectivités locales prises depuis l'été", "sans concertation".
Pour lui, "l'autonomie fiscale n'existera plus" avec "des contrats léonins imposés pour contrôler a priori nos budgets", une "réduction imposée du nombre de fonctionnaires" locaux ou encore "la suppression brutale d'emplois aidés".
"Tout ceci est inacceptable et j'espère que le président de la République reviendra sur ses dispositions", a-t-il dit. Les maires sont "sacrifiés" et "la décentralisation est en danger", a conclu M. Laignel sous une ovation.
François Baroin, réélu président de l'AMF, a dénoncé pour sa part des contrats "léonins", "obligatoires et assortis de sanctions" pour l'encadrement des dépenses des collectivités locales.
Le gouvernement veut en effet que quelques centaines de plus grandes collectivités signent avec l'Etat des "contrats" pour limiter la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2% par an sur 5 ans, assortis de sanctions financières si la limite est dépassée. 
Les collectivités qui ne signeraient pas ces "contrats" auraient les mêmes sanctions, a rappelé M. Baroin. "Sans liberté, ce ne sont pas des contrats", a-t-il insisté. 
Avec cette hausse, la réduction des dépenses des collectivités sur 5 ans "sera proche de 20 à 21 milliards d'euros" plutôt que les 13 milliards annoncés par le gouvernement a-t-il ajouté.
"Cher Emmanuel", lui a lancé M. Baroin, "vous avez dit la confiance c'est l'autre, mais l'autre c'est nous et on a encore un peu de travail à faire", a-t-il dit. 

le Jeudi 23 Novembre 2017 à 06:22 | Lu 676 fois