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Macron honore les Poilus et défend sa politique en Lorraine


Morhange, France | AFP | lundi 05/11/2018 - Emmanuel Macron a honoré lundi la mémoire des Poilus "héroïques" tombés au combat au début de la guerre de 1914-18 en Lorraine, au deuxième jour de son long périple des commémorations du centenaire de la fin de la Grande Guerre.

Le chef de l'Etat a partagé sa journée en deux: après les commémorations du matin, place l'après-midi à la défense de sa politique et au contact avec les élus, qu'il a vus durant trois heures, et le monde économique.
Il en sera de même durant toute la semaine sur les routes de l'est et du nord où Emmanuel Macron cherche à retisser le lien avec les Français sur fond de mauvais sondages.
Dans un emploi du temps très dense, il n'a cependant pas fait de bain de foule, comme il en a coutume lors de ses déplacements en province, suscitant le dépit d'habitants qui l'attendaient à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
"Beaucoup de personnes aimeraient lui poser des questions, mais on ne peut pas le rencontrer alors que c'est un président qui se dit proche du peuple", a regretté Jean-Christophe Meyer, responsable CGT de l'union locale, qui a manifesté avec une centaine de personnes devant la gare.
Emmanuel Macron a débuté la journée au milieu des anciens combattants, dont certains en uniforme bleu horizon de 14-18, réunis sur le site de la bataille de Morhange (Moselle), une défaite française au début de la guerre.
Dans la brume automnale, il s'est recueilli devant le monument dédié "aux soldats tombés glorieusement" au mois d'août 1914. "100 ans après, leur sacrifice nous oblige à défendre la paix", proclame la plaque commémorative qu'il a dévoilée, sans prendre la parole.

- "morts oubliés" -

 
Présent à ses côtés, le chef d'État-major des armées, le général François Lecointre, a rappelé le "désastre" militaire qu'avait été la bataille de Morhange, épisode de la bataille des Frontières, au cours de laquelle quelque 40.000 soldats français avaient été tués durant "des combats acharnés" alors que les forces françaises tentaient de reprendre l'Alsace-Moselle aux Allemands. 
"On ne commémore pas une défaite, on rend hommage à des morts oubliés", a expliqué Joseph Zimet, à la tête de la Mission du centenaire. 
"C'est un grand honneur que nous fait M. Macron. Nous ne sommes pas habitués à voir des présidents venir sur le terrain honorer les combattants et les Poilus", a salué Jacques Idoux, le maire (DVD) de Morhange, petite ville de 4.000 habitants.
"La bataille de Morhange c'était une vraie défaite", a raconté Dominique Gervasi, passionné d'histoire et membre de la Batterie des grognards de Haute Alsace, un groupe de musiciens en costume militaire d'époque. "Cette défaite était due en particulier aux uniformes, dont les pantalons étaient encore rouge et très visibles des ennemis, ainsi qu'à l'impréparation des généraux, qui ont d'ailleurs pour beaucoup été renvoyés par la suite", selon lui. 
Après Morhange, Emmanuel Macron se rendra sur d'autres lieux emblématiques de la Première Guerre Mondiale, dont Verdun mardi, une journée très dense qui le verra aussi rendre hommage à l'écrivain Maurice Genevoix, l'une des plumes de la guerre, aux Eparges (Meuse). Il terminera la journée à Reims par un hommage à "l'Armée noire", composée notamment des tirailleurs sénégalais, en présence du président malien Ibrahim Boubakar Keita.

- reconstruction -

 
L'après-midi a été consacré à saluer l'esprit de "réinvention et de reconstruction" du Grand Est, une région qui ne s'est non seulement pas remise des deux guerres mondiales mais aussi "des coups de boutoir" de la désindustrialisation, en particulier en Lorraine.
Il a ainsi visité l'entreprise de biotechnologie Novasep, à Pompey, qui a récemment annoncé un investissement de 17 millions d'euros pour une unité de développement de biomolécules pour les traitements innovants.
Il devait ensuite rencontrer des investisseurs participant au salon "Choose France Grand Est", auquel participeront aussi six ministres dont Muriel Pénicaud (Travail) et Nathalie Loiseau (Affaires européennes).
 
A cette occasion, il pourrait répondre à la grogne qui monte sur le pouvoir d'achat et la hausse du prix des carburants. "Le président a demandé au gouvernement de plancher sur des modalités d'accompagnement des personnes les plus fragiles et les plus contraintes" par l'utilisation de la voiture, a fait savoir son entourage.
Après avoir donné dimanche des interviews aux quotidiens de l'est et du nord, Emmanuel Macron s'exprimera mardi à la matinale d'Europe 1.

le Lundi 5 Novembre 2018 à 07:05 | Lu 277 fois