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Macron face à un millier de jeunes pour les impliquer dans le grand débat


Autun, France | AFP | jeudi 07/02/2019 - Emmanuel Macron rencontre jeudi en Bourgogne un millier de jeunes pour discuter études, emploi et citoyenneté dans le cadre du grand débat, qui s'est jusqu'à présent peu penché sur les problèmes de la jeunesse.

Le chef de l'État a débuté sa visite en Saône-et-Loire en s'entretenant pendant deux heures à Autun avec 45 élus de ce département rural, qui ont "pris la crise des gilets jaunes en pleine figure", selon le maire de la ville de Blanzy, Hervé Mazurek. "Les habitants de nos territoires ont l'impression d'être les oubliés de la République", a-t-il résumé. 
"Avec ce grand débat, vous n'avez pas le droit à l'erreur", a lancé Alain Gaudray, maire de Fragnes-La-Loyère, au président. En l'exhortant à annoncer "des actions concrètes, rapides", car sinon "le rang des mécontents va grossir". 
Autun, sous-préfecture de 13.000 habitants, a été placée sous haute sécurité pour l'occasion mais une centaine de "gilets jaunes" se sont rassemblés sous la pluie, en compagnie de quelques syndicalistes FO, CGT et Solidaires, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils ont scandé "Macron démission" tandis que certains chantaient: "Je suis fier d'être bourguignon".
"On a lancé un appel à la Bourgogne, les gens viennent de partout", a affirmé Pierre-Gaël Laveder, "gilet jaune" de Montceau, en expliquant avoir réussi à éviter les barrages en passant par de petites routes. "On a envie de croire au grand débat, mais on ne lâchera pas", a ajouté Sophie Pierre, 44 ans, venue de Dole (Jura).
Une délégation de "gilets jaunes" devait être reçue à Autun par Emmanuelle Wargon, co-animatrice du grand débat.
Emmanuel Macron a rendez-vous à 15H00 dans le gymnase de la petite commune d'Etang-sur-Arroux avec un millier de jeunes de 15 à 25 ans qui sont lycéens, étudiants, apprentis ou volontaires du service civique. Soit, selon l'Élysée, "un échantillon assez large et représentatif des jeunes" du Morvan, une région de basse montagne essentiellement rurale située à l'ouest de Dijon.
Co-animé par les ministres de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et du Travail Muriel Pénicaud, le débat doit porter sur leurs études et leur entrée sur le marché du travail, mais aussi sur leurs attentes pour l'avenir du pays, l'environnement ou l'engagement politique.
Comme lors des cinq débats auxquels il a participé depuis le 15 janvier, Emmanuel Macron sera placé au centre de l'agora et répondra aux questions des intervenants. Des échanges qui peuvent s'éterniser plus de six heures, comme cela a été le cas dans l'Eure, le Lot ou encore lundi en banlieue parisienne.

- "Exprimez-vous" -

 
Le gouvernement cherche à tout prix à intéresser les jeunes au grand débat, qui mobilise jusqu'à présent surtout les séniors. 
"Quand on est jeune, aller dans une réunion publique avec des gens plus âgés, ça peut être intimidant et ça n'aide pas à libérer la parole", a reconnu Gabriel Attal, le secrétaire d'État à la Jeunesse, dans Le Parisien.
Selon lui, le message du président aux jeunes va être: "Mobilisez-vous et exprimez-vous! On a besoin de votre parole sur tous les sujets de ce débat, c'est très important pour l'équilibre de notre société".
Selon l'Insee, moins d'un électeur sur cinq de moins de 29 ans a voté à tous les tours des élections en 2017.
Jordan Bardella, la tête de liste pour les élections européennes du Rassemblement National, s'est déclaré "ravi" qu'Emmanuel Macron "aille leur parler". "Ma génération a beaucoup de difficultés, elle attend les responsables politiques sur des prises de décisions", a expliqué sur LCI le candidat de 23 ans.
Avant le débat, Emmanuel Macron visitera l'Epide (Etablissement pour l'insertion dans l'emploi) d'Etang-sur-Arroux, le plus petit de France puisqu'il accueille une trentaine de jeunes "décrocheurs" de 18 à 25 ans. Il s'entretiendra avec eux au cours du déjeuner.
Commune de quelque 2.000 habitants, Etang-sur-Arroux n'en a "pratiquement pas perdu" ces dernières décennies grâce à ses atouts: une gare sur la ligne de chemin de fer Dijon-Nevers, des entreprises de travaux publics, un Ehpad ou encore un lycée forestier, selon son maire Dominique Commeau.
Emmanuel Macron, qui remonte dans les sondages, prévoit de participer à un ou deux débats par semaine jusqu'à la fin du grand débat, prévue pour la mi-mars.

le Jeudi 7 Février 2019 à 03:24 | Lu 188 fois