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MSF dans les hôpitaux pour lever les préjugés sur la médecine humanitaire


MSF dans les hôpitaux pour lever les préjugés sur la médecine humanitaire
LYON, 10 mai 2012 (AFP) - Médecins sans frontières (MSF), devenue en 40 ans l'une des plus grandes organisations de médecine humanitaire au monde, parcourt les hôpitaux de France, comme à Lyon jeudi, pour lever les préjugés sur cette pratique médicale auprès des praticiens, possibles recrues pour l'ONG.

"Il s'agit de montrer qu'on n'est plus les petits médecins qui partaient avec trois boîtes d'aspirine et d'antibiotiques", explique Florent Retailleau, médecin dans les Alpes, qui a déjà effectué quatre missions pour MSF, du Népal au Tchad.

"On est à la pointe de tout ce qui se fait au niveau des traitements", précise-t-il à l'AFP, après avoir conduit des employés du CHU de Lyon Sud à travers l'exposition "D'un hôpital à l'autre", installée dans un camion de MSF.

MSF y présente sa gestion des stocks de pharmacie en mission humanitaire, son usage des blocs opératoires ou de l'imagerie médicale.

"Au cours des 40 dernières années, la médecine dispensée par MSF a considérablement évolué. Si elle fut teintée d'un certain amateurisme à ses débuts, l'activité médicale humanitaire est aujourd'hui professionnelle", insiste la brochure mise à disposition des praticiens et étudiants en médecine.

MSF rappelle qu'outre les interventions d'urgence - pour lesquelles elle dispose d'un hôpital de campagne gonflable - son travail s'est orienté vers les "soins secondaires", dans des hôpitaux "en dur" à travers le monde. Elle propose ainsi de la chirurgie réparatrice en Jordanie aux victimes de la guerre en Irak.

Parmi les visiteurs jeudi, Isabelle Bonnin, enseignante à l'école de sages-femmes de Lyon, est venue en repérage pour des étudiants qui ont "l'idéal" de l'engagement humanitaire, mais en gardent une vision "abstraite".

Une infirmière, Nathalie Tedone, sort de sa visite "étonnée" du type de perfusion perfectionné utilisé par MSF, sans être prête à oser franchir le pas de l'engagement en tant que volontaire.

"Il y a une méconnaissance de la façon dont MSF travaille, et ça peut être un frein" pour certains candidats au départ en mission, précise à l'AFP Myriam Genel, en charge à MSF de cette exposition itinérante.

L'ONG, qui emploie surtout des généralistes sur le terrain, peine à recruter des spécialistes comme des pédiatres urgentistes ou des obstétriciens.

En 2011, 444 médecins sont partis sur le terrain pour MSF, dont 118 en première mission.

Après le CHU de Créteil en mars et Lyon (jusqu'au 16 mai), l'exposition sera à Grenoble (21-25 mai), à Montpellier (18-22 juin), à La Pitié-Salpêtrière à Paris (10-30 septembre) puis à Reims (15-19 octobre).

dth/jfr/bma

Rédigé par AFP le Jeudi 10 Mai 2012 à 06:14 | Lu 498 fois