Tahiti Infos

MEDEF-PF : année après année, "toujours pas de visibilité sur l'avenir"


MEDEF-PF : année après année, "toujours pas de visibilité sur l'avenir"
« Gouverner, c’est prévoir » rappelle Luc Tapeta, président du MEDEF Polynésie, dans la dernière lettre des employeurs.

"A l’approche des fêtes de Noël, nous avions pris l’habitude d’emprunter à Jean-Marie Poiré le titre de sa pièce de théâtre « Le père Noël est une ordure » pour en faire celui de cet éditorial.

Et pour celui-ci encore nous aurions pu nous satisfaire d’une « saison 4 », tant il est amer de constater que nous n’avons toujours pas de visibilité sur l’avenir, que la pression fiscale et nos charges patronales s’alourdissent, que la Polynésie française demeure toujours dans l’expectative d’un projet de redressement économique.

Mais cette année, c’est à Emile de Girardin que nous emprunterons la formule bien connue « Gouverner, c’est prévoir » qui malheureusement, ne correspond pas toujours à la réalité.

La faculté de prévoir devrait pourtant être la qualité propre d’un gouvernement. Car ce que les citoyens attendent de leurs élus, c’est précisément qu’ils soient en capacité d’anticiper les nécessaires évolutions à venir pour mieux préparer l’avenir. Bien des problèmes pourraient être évités s’ils étaient pensés à temps.

Chacun d’entre-nous le sent bien, la crise financière que nous vivons ou plus précisément budgétaire pour notre Pays, la crise énergétique qui s’annonce, la crise écologique et climatique dans laquelle nous sommes déjà entrés, nous obligent à repenser totalement la question du développement sous l’angle de la durée. Ce sont bien nos modes de vie de demain qu’il nous faut imaginer aujourd’hui et qui seront forcément différents.

Administrer, c’est organiser le présent ; gouverner, c’est scruter le futur. Gouverner, c’est imaginer l’avenir, pour l’orienter ou s’en prémunir; c’est réfléchir au-delà de la durée d’un simple mandat d’Élu pour le bien du plus grand nombre.

Nos fonctions ne devraient pas faire de nous des hommes qui rivalisent pour le pouvoir, mais des hommes qui s’associent pour le progrès. Nous sommes tous des mandataires de notre société dans toutes les diversités qui la composent. Nous avons reçu une mission face à l’histoire d’être soit le témoin de nos échecs par une absence de courage politique au sens large, soit l’artisan de nos triomphes. Si nous ne pouvons réaliser nos propres idéaux de société, comment pouvons nous espérer que d’autres les acceptent. Un pays, ou une collectivité forte, ne peut négliger les aspirations de ses concitoyens et de ses investisseurs.

Chaque fois qu’un homme se dresse pour construire un idéal ou améliorer le sort de ses semblables, ou redresser une injustice, il fait naître une minuscule vaguelette d’espoir et, venues d’innombrables foyers d’énergie et d’audace, ces vaguelettes forment un courant qui peut balayer les plus puissantes murailles de contraintes et difficultés qu’on pensait, dans la seconde antérieure, insurmontables.

Au lieu de chercher qui est responsable des erreurs du passé, tâchons enfin d'assumer nos responsabilités pour l'avenir. Les entreprises depuis bien longtemps sont prêtes et appellent de leurs vœux pour accompagner une Gouvernance ambitieuse et responsable lorsque cette conscience sera enfin revenue.

Bonnes fêtes de fin d’année"


Luc TAPETA-SERVONNAT
Président du MEDEF Polynésie française

le Mercredi 14 Décembre 2011 à 11:22 | Lu 831 fois