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Lutte – Focus Henri Burns : « Je ne lâcherai rien »

Le rideau est tombé sur les « Asian Indoor Martial Arts Games » qui se sont déroulés au Turkmenistan du 17 au 27 septembre 2017. Une délégation polynésienne de 23 sportifs a participé à l’événement pour la première fois de son histoire. Henri Burns, qui concourait en lutte, a pu nous livrer quelques impressions quelques heures avant son départ du Turkmenistan.


Henri Burns, ebahi, au Turkmenistan
Henri Burns, ebahi, au Turkmenistan
On connaît les difficultés des sportifs polynésiens pour rivaliser avec le reste du monde. Comment un petit pays comme la Polynésie française comptant moins de 300 000 habitants peut-il espérer rivaliser contre des pays de 20 voire 200 millions d’habitants ? C’est pourtant ce qu’essayent de faire bon nombre de sportifs locaux, malgré un système d’aide balbutiant.
 
Michel Bourez en surf, Anne Caroline Graffe en taekwondo, les Tikitoa au beachsoccer et bien d’autres ont démontré que le Polynésien au sens large a des qualités sportives et humaines exceptionnelles. Le volontarisme de la compagnie Air Tahiti Nui a également permis, à travers le programme « Ambassadeurs », de réduire les difficultés liées à l’isolement.
 
Les « Asian Indoor Martial Arts Games » (AIMAG) ont été une opportunité exceptionnelle pour les sportifs polynésiens qui ont pu y participer, « à leur frais » selon l’ancien président du comité olympique de Polynésie française Tauhiti Nena, qui a mené le projet.

Le drapeau Polynésien flotte au Turkmenistan
Le drapeau Polynésien flotte au Turkmenistan
Une compétition de grosse envergure
 
Les AIMAG, reconnus par le comité olympique international, représentent tout simplement le plus gros événement sportif du continent asiatique, après les Jeux d’Asie. 45 pays y étaient représentés, dont la Polynésie française. Les Jeux d’Asie, représentent eux le 2e plus gros événement sportif mondial après les Jeux Olympiques.
 
Même les taekwondoïstes Remuela Tinirau et Waldeck Defaix, pourtant tous deux champions de France Elite 2017, n’ont pas pu obtenir de médaille. En boxe thaï, nos plus coriaces combattants Eddy Tuuhia ou Aitotea Lenoir n’ont pas pu atteindre les phases finales. Les Aito Arii, notre jeune sélection de futsal, a perdu ses trois matchs de poule.
 
Henri Burns, en lutte, discipline très pratiquée dans cette région du monde, s’est incliné face à un Turkmène puis face à un Japonais. L’expérience reste malgré tout enrichissante pour notre touche-à-tout des arts martiaux dont le but ultime est le MMA, les arts martiaux mixtes. En quelques mois, Henri a revu sa manière de s’alimenter, perdant 20 kilos pour concourir dans la catégorie – de 97 kg, faisant preuve d’une volonté hors norme, dans un pays où la malbouffe est omniprésente. SB
 

Avec l'ambassadeur de France
Avec l'ambassadeur de France
Parole à Henri Burns :
 
Qu’est ce qui t’a poussé à participer ?
 
« Je savais qu’il y aurait eu du niveau. Je voulais me perfectionner en lutte en vue de mon prochain combat de MMA, c’est pour ça que j’ai tout fait pour intégrer la délégation. »
 
Que retenir de ce déplacement ?
 
« Cet événement a été magnifique, grandiose, cela n’a rien à voir avec ce que j’ai pu voir auparavant. Je retiendrais de mes combats le fait d’apprendre, puisque j’ai pu me mesurer aux meilleurs mondiaux. Ce fut une belle expérience pour moi. Je reviendrai plus fort de toute façon, pour les prochains jeux. »
 
Ce n’est pas difficile de passer d’une discipline à une autre ?
 
« Dans l’année, je me prépare en touchant un peu à tout. Je ne me prépare pas spécifiquement en lutte pour être un lutteur mais je me prépare à la lutte ou autres disciplines de combat pour être un combattant de MMA, ce qui est différent. Les disciplines sont spécifiques mais j’arrive malgré tout à me préparer pour mes compétitions. »
 
C’est important de se sentir soutenu ?
 
« Bien sûr que c’est important pour un combattant de Tahiti, ou un athlète quel qu’il soit, de se sentir soutenu par son Pays, par son peuple. Tout sportif est bien sûr sensible à ce qui paraît dans les médias ou les réseaux sociaux, surtout par rapport à tous les sacrifices effectués par nous et par notre entourage. »
 
Un dernier mot ?
 
« Je remercie toutes les personnes qui me soutiennent, tous mes sponsors, notamment Air Tahiti Nui, Toa Faa’a, Opt, Tahitian Spartan, JAC Pacifique Massage, Nike Vaima, Koss Tahiti. Merci beaucoup de me soutenir dans cette aventure, de toute façon je ne lâcherai rien, j’irai au bout de mes rêves, quelque soit la discipline je ferai tout pour bien représenter mon Pays, mauruuru roa. »

Rédigé par SB le Jeudi 28 Septembre 2017 à 15:40 | Lu 2955 fois