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Livraison de deux premiers Eurocopter à la Nouvelle-Zélande


Livraison de deux premiers Eurocopter à la Nouvelle-Zélande
WELLINGTON, mardi 6 décembre 2011 (Flash d’Océanie) – Les deux premiers exemplaires d’une série de huit hélicoptères NH90 fabriqués par l’Européenne NH Industries devaient être livrés mardi à l’armée néo-zélandaise, à bord d’un avion gros porteur Antonov en provenance de leur usine française de Marignane (non loin de Marseille), a annoncé mardi le ministre de la défense néo-zélandais Wayne Mapp.

« Ces hélicoptères permettront à l’armée de l’air néo-zélandaise de faire un pas décisif en matière de capacités à conduire des opérations militaires, antiterroristes, de secours en cas de catastrophes naturelles ou de recherches en mer », a estimé M. Mapp.
Le premier NH90 destiné à la Nouvelle-Zélande avait effectué en mai 2009, juste après assemblage, un vol inaugural d’environ vingt cinq minutes au-dessus de la base de Marignane (où se trouvent le siège et les unités de production du consortium européen Eurocopter).

Wayne Mapp avait alors qualifié cette flotte d’hélicoptères européens de « pierre angulaire » de la capacité de défense de son pays dans les années à venir.
Il est aussi prévu que ces appareils soient affectés dans la marine, et éventuellement en soutien aux services de douanes et de police aux frontières.
Ces hélicoptères sont censés remplacer à terme les Iroquois américains qui équipaient l’armée néo-zélandaise depuis une quarantaine d’années.
« Les NH90 sont trois fois plus puissants que les Iroquois et ils peuvent transporter deux fois plus en charge
L’un de ces hélicoptères sera affecté à la frégate HMNZS Canterbury, qui a récemment encore participé à plusieurs opérations et exercices en mode secours humanitaires dans la grande région, et notamment aux côtés des forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie.
Les six autres NH90 devraient être livrés courant 2012, a précisé le ministre.

Des hélicoptères italiens pour remplacer les vieux Sioux américains de style « MASH »

Par ailleurs, fin avril 2011, l’armée de l’air néo-zélandaise annonçait la mise en service et l’inauguration des deux premiers exemplaires d’une nouvelle flotte d’appareils de plus petite taille et de fabrication italienne : des Augusta Westland 109 (A109), qui viennent remplacer la flotte de cinq vieux « Sioux » américains, dont la silhouette a été rendue célèbre par la série, puis le film « M*A*S*H ».
Les Sioux, des hélicoptères destinés à la formation, au transport de passagers, à la surveillance et à la reconnaissance, avaient fait leur apparition en Nouvelle-Zélande il y a quarante six ans.
Les A109 version néo-zélandaise, dont la vitesse peut atteindre les trois cent kilomètres heure, sont équipés des options armées, d’un treuil et sont livrés avec un simulateur de vol.

Les Eurocopter version australienne : plus préoccupants

Par contre, en Australie, le contrat actuellement en cours d’exécution pour la livraison à terme de quelque quarante six hélicoptères multi-rôle MRH-90, de fabrication européenne, semble toujours poser problème : dans un point sous forme de communiqué publié le 28 novembre 2011 et relatif aux projets dits « préoccupants » pour l’armée australienne, les ministres Stephen Smith (défense) et Jason Clare (matériel de défense) considéraient que les MRH-90 européens devaient désormais être ajoutés à cette liste.
Fin avril 2011, Jason Clare avait annoncé qu’au terme d’une enquête lancée deux mois plus tôt sur ordre du gouvernement australien, le projet MRH-90 ne serait pas remis en question et échappait ainsi, à l’époque, à la classification de « projet préoccupant ».
Le 1er février 2011, Stephen Smith, ministre australien de la défense, et Jason Clare, en annonçant le lancement de cet audit, invoquaient des délais de livraison allant jusqu’à dix huit mois et plusieurs problèmes de moteurs survenus au cours des mois précédents sur les modèles déjà livrés.
Dans le cadre de ce projet, il était prévu de livrer à l’armée de terre et à la marine 46 exemplaires du MRH-90, pour remplacer les flottes existantes de modèles Black Hawk et Sea King.
« Le projet MRH a rencontré un certain nombre de problèmes techniques, qui ont maintenant déclenché des signaux d’alerte et atteint des seuils concernant le calendrier et les performances de sociétés contractantes (…) Le risque subsiste que ce programme souffre encore de retards supplémentaires (…) Sur la base de la plus récente évaluation (septembre 2011) le directeur général par intérim de l’organisation du matériel de défense a recommandé que ce projet soit listé comme ‘projet préoccupant’ », note le département de la défense dans sa liste concernant les MRH-90.
Cette classification fait suite à une évaluation conduite en septembre 2011 et a été ensuite entérinée par le gouvernement australien.
« Pour gérer tout éventuel vide dans nos capacités résultant de la réforme des hélicoptères Sea King de la Marine, prévue en décembre 2011, la Marine devra prolonger à court terme l’active des hélicoptères Seahawk », précisent les deux ministres.
Début février 2011, en annonçant le lancement de cet audit, ils invoquaient des délais de livraison allant jusqu’à dix huit mois et plusieurs problèmes de moteurs survenus au cours des derniers mois sur les modèles déjà livrés.
L’armée australienne est en cours de réception (depuis fin 2007, date de livraison des deux premiers exemplaires) du modèle MRH-90 de fabrication européenne et appartenant à la famille Eurocopter.
Au cours de la série d’examens et d’auditions entamée ces derniers mois, la commission a recommandé, par contre, que Australian Aerospace, la filiale locale, mette rapidement en œuvre un plan de redressement afin de remédier aux retards et d’améliorer le temps de mise à disposition des appareils, en se concentrant tout particulièrement sur les questions de « conception » et de « fiabilité », y compris les pannes de moteurs, les défauts des courroies de transmission des ventilateurs de refroidissement et la « faible disponibilité des pièces détachées ».
En fonction de quoi, une nouvelle enquête sera conduite d’ici à la fin 2011 avec pour objectif de « mesurer l’efficacité des mesures prises » et d’envisager, si nécessaire, d’autres mesures.
Treize appareils ont déjà été livrés et, à terme, l’armée de terre et la marine australienne doivent prendre possession de 46 exemplaires.
Les quatre premiers exemplaires de cette commande ont été assemblés à Marignane, mais depuis 2008, comme prévu, les appareils sont maintenant assemblés les ateliers d'Australian Aerospace (filiale australienne d'Eurocopter).
Ces MRH-90 sont des modèles apparentés au modèle NH-90 affecté au transport de troupes dans un environnement OTAN.
À terme, ils remplaceront le parc actuel d'hélicoptères américains Sea King et Black Hawk qui équipent encore l'armée australienne.
En juillet 2010, le département australien de la défense avait finalement donné son feu vert pour une reprise des vols de la flotte de quelque treize hélicoptères MRH-90, qui avait fait, au cours des trois mois précédents, l’objet d’une interdiction de vol, en attendant des vérifications techniques.
Motif : une panne de l’un des deux moteurs constatée le 20 avril 2010 sur un de ces appareils, lors d’un vol effectué au Nord d’Adelaide (Sud de l’Australie).
Le vol s’était terminé sans encombre, l’hélicoptère ayant pu rejoindre la base aérienne militaire d’Edinburgh.
« Du personnel spécialisé des fabricants européens Turbomeca Rolls Royce (pour les moteurs) ont été dépêchés en Australie pour coopérer dans le cadre de l’enquête sur cet incident technique concernant un MRH-90 de l’Australian Defence Force (ADF) », précisait peu après le département de la défense.
L’enquête de trois mois concernait en premier lieu un examen poussé des pièces du moteur.
Elle a été effectuée sous la supervision de l’armée et en étroite collaboration avec Australian Aerospace (la filiale australienne d’Eurocopter, qui assemble ces appareils dont l’armée australienne a pris livraison de onze exemplaires su une commande totale, à terme, de 46) et Rolls-Royce Turbomeca, qui fabrique les moteurs.
L’une des pistes identifiées pour cet incident pourrait provenir d’une entrée en contact entre des pièces du moteur et sa boîte.
La thèse d’une erreur de pilotage a été exclue.
Cet incident, toutefois, préfigurait un probable retard dans le calendrier d’affectation de ces appareils au sein de la Marine, dont la première devrait maintenant avoir lieu mi-2011, a précisé le ministère.
Pour ceux destinés à l’armée de terre, le calendrier devrait également souffrir des retards.

Mi-juin 2011, un autre hélicoptère de fabrication européenne, le NFH (pour NATO frigate hélicopter, hélicoptère frégate de type OTAN), qui se trouvait en concurrence pour un important appel d’offre de la marine australienne, n’a pas remporté ce marché : c’est le MH-60R « Romeo » de chez Sikorsky/Lockheed Martin, et utilisé aussi par l’armée américaine qui a été choisi
Le marché porte sur quelque trois milliards de dollars australiens (2,23 milliards d’euros), soit le prix de vingt quatre de ces appareils, ont alors précisé MM. Smith et Clare.
M. Smith, pour motiver ce choix, a notamment mis en avant le fait que ces appareils de combat avaient « fait leurs preuves », y compris au service de la marine américaine et offraient aussi une continuité dans le processus de renouvellement de la flotte des Seahawk, dont ils sont la version améliorée.

Interopérabilité et continuité d’abord

« Il est donc interopérable avec notre partenaire et allié, les États-Unis et parce que sa capacité est prouvée, il comporte donc moins de risques et nous pensons qu’il offre un bon rapport qualité prix », a-t-il expliqué.
Depuis le lancement de l’appel d’offres, en février 2010, les analystes australiens spécialisés donnaient le « Roméo » favori en évoquant entre les lignes les liens privilégiés et opérationnels entre les armées australienne et américaine.
Le NFH-90, pour sa part, équipe déjà plusieurs armées européennes, dont celle de la France et des Pays-Bas.
Les nouveaux appareils entrent dans le cadre d’un programme de renouvellement de la flotte héliportée de la marine australienne, et du remplacement des anciens Seahawk américains.
Face aux « Roméo » considérés comme moins chers, l’offre européenne s’appuyait sur le même concept que pour les hélicoptères multi-rôle MRH-90, à savoir une livraison des premiers appareils, mais très rapidement une construction localisée en Australie, et de ce fait génératrice d’emplois.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 6 Décembre 2011 à 05:50 | Lu 1458 fois