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Les vols de téléphones portables explosent, la lutte s'organise


Comme en métropole, les forces de l'ordre, en accord avec les opérateurs locaux, pourront procéder au blocage à distance des téléphones signalés volés.
Comme en métropole, les forces de l'ordre, en accord avec les opérateurs locaux, pourront procéder au blocage à distance des téléphones signalés volés.
Papeete, le 3 août 2016 - Après dépôt de plainte des victimes et en accord avec les opérateurs Vodafone et Vini, la police et la gendarmerie peuvent désormais bloquer à distance l'utilisation des téléphones volés sur le réseau mobile local, rendant l'objet du délit moins attractif pour les voleurs.

Faciles à voler, faciles à revendre : les téléphones portables sont des objets très convoités. Les plaintes pour vol de GSM et autres smartphones ont explosé ces dernières années, passant de moins de 200 en 2012 à plus de 1 200 en 2015. 601 plaintes ont déjà été déposées en 2016, série en cours. Un fléau auquel les autorités du haut-commissariat ont décidé de s'attaquer dans le cadre plus général "de la lutte contre les atteintes aux biens, sous toutes leurs formes" insiste Frédéric Poisot, directeur de cabinet du haut-commissaire. "Les vols de téléphones portables ont connu une hausse exponentielle et il faut stopper cette envolée malheureuse".

Blocage à distance

Gendarmes et policiers disposent désormais d'un nouvel outil juridique et technique, en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile locaux Vodafone et Vini, pour procéder au blocage pur et simple, et à distance, du téléphone GSM volé sitôt le dépôt de plainte enregistré. Certes, l'accès au contenu du téléphone –et spécialement pour les smartphones- sera toujours accessible au voleur à moins que le propriétaire de l'appareil ait lui-même pris ses dispositions (géolocalisation, applications d'effacement des données à distance, etc…). Mais le voleur ne pourra plus utiliser le terminal en mode communication.

Une sérieuse décote sur laquelle comptent les autorités pour décourager, au moins en partie, les aigrefins : "En procédant de la sorte, nous rendons le téléphone sans intérêt et donc le vol inutile", prédit le colonel Pierre Caudrelier. Le commandant de la gendarmerie pour la Polynésie française, à l'initiative de cette mesure mise en œuvre il y a déjà plusieurs années en métropole, qui espère du même coup faire baisser le nombre des atteintes aux biens en Polynésie française, "légèrement au-dessus de la moyenne nationale", et dans lequel les vols de téléphones occupent une bonne place.

Identifiez votre numéro IMEI et gardez le précieusement en prévision du vol

Pour avoir accès à ce "service", les utilisateurs sont invités à prendre connaissance du numéro IMEI de leur téléphone. Et même si la précision peut paraître saugrenue : avant de se le faire voler ! C'est plus facile. Ce numéro, véritable carte d'identité de l'appareil, est unique et permettra à l'opérateur de procéder au blocage du terminal quasiment instantanément après avoir été sollicité par les services de police ou de gendarmerie.

Disponible sur la facture, parfois sur la boîte d'origine ou au dos du boîtier sous la batterie, ce code à 15 chiffres est surtout disponible en tapant *#06# sur son clavier. Il apparaîtra alors à l'écran. Notez-le et conservez le sur vous, c'est ce code qu'il faudra communiquer lors du dépôt de plainte pour effectuer le blocage.

"Le téléphone deviendra inutilisable au niveau du signal de communication et ne pourra plus être débloqué que par nos services" précise Jean-Jacques Vangramberen, directeur opérations chez Vodafone. "Le blocage se fait directement à notre niveau, sur le réseau, l'infrastructure". A noter qu'un numéro bloqué par l'un des deux opérateurs ne fonctionnera pas non plus chez le second. Il sera en revanche toujours possible de l'utiliser à l'étranger.

A noter enfin que les numéros IMEI ainsi blacklistés seront insérés dans le fichier des objets volés et signalés, permettant d'effectuer des vérifications ultérieures lors des enquêtes diligentées et d'identifier d'éventuels voleurs ou receleurs. Avec un peu de chance, votre appareil pourra également vous être restitué s'il venait à être retrouvé. L'opérateur pourra alors le débloquer.



Comment effacer ses données à distance

Un précieux numéro à toujours avoir sur soi, le code IMEI de l'appareil. Pour l'obtenir, tapez *#06# sur votre clavier. Seul ce code permettra à l'opérateur de bloquer le téléphone à la source une fois la plainte déposée.
Un précieux numéro à toujours avoir sur soi, le code IMEI de l'appareil. Pour l'obtenir, tapez *#06# sur votre clavier. Seul ce code permettra à l'opérateur de bloquer le téléphone à la source une fois la plainte déposée.
Si le nouveau dispositif déployé par le haut-commissariat permet de bloquer le combiné pour qu'il devienne inutilisable sur les réseaux locaux, il n'empêche pas le voleur de consulter la plupart des données qui s'y trouvent stockées. Or, Selon la CNIL, 40% des possesseurs de smartphones y stockent des données à caractère secret. Outre leurs listes de contacts, la plupart des utilisateurs stockent des documents de toutes sortes : fichiers textes, PDF, sons, vidéos, données bancaires, historiques de navigation web, etc.

Facile d’imaginer les bénéfices que pourrait en tirer un voleur s’il parvenait à y accéder, d’où la nécessité de sécuriser ces terminaux dernière génération pour qu’en cas de vol, ces données soient au maximum à l’abri. Des applications gratuites et simples d'utilisation, voire natives, permettent par exemple de verrouiller l'écran sous la forme de codes ou de formes à reproduire, retardant d'autant l'accès au contenu de l'appareil. Certaines font retentir une alarme à distance, localisent le smartphone, le verrouille, et prennent même une photo de l’individu qui aurait saisit plusieurs fois un mot de passe erroné.

Ces paramétrages sont préalablement nécessaires et sont à effectuer en amont par le propriétaire de l'appareil :

Pour les iPhone, l’application web « Localiser mon iPhone » permet par exemple de localiser tout appareil fonctionnant sous iOS et configuré pour fonctionner avec cette dernière. Elle permet ainsi de voir la position de son appareil sur un plan, le faire sonner et enfin d’en effacer les données.

Pour les appareils fonctionnant sous Android, là encore l’appareil doit déjà avoir été paramétré. Une fois le service activé, il suffit de se connecter avec son adresse Gmail et de localiser l’appareil sur Google Maps. A l’instar de « Localiser mon iPhone », Android Device Manager permet d’effacer les données à distance et de faire sonner à fort volume pendant 5 minutes l’appareil, même si celui-ci est sur silencieux.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 3 Août 2016 à 17:41 | Lu 6564 fois