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Les souches de peste bovine: une possible menace bio-terroriste


Les souches de peste bovine: une possible menace bio-terroriste
PARIS, 29 mai 2013 (AFP) - La persistance de souches de peste bovine dans des laboratoires mal protégés à travers le monde constitue un risque réel pour la biosécurité en cas "d'accident, de négligence ou d'acte délibéré" de dissémination, a estimé mercredi l'OIE, qui appelle à les regrouper dans des lieux sûrs.

L'Organisation internationale de la santé animale (OIE), qui réunit son Assemblée générale mondiale à Paris jusqu'à vendredi, a officiellement confirmé mercredi "l'éradication planétaire" de ce virus, qui a décimé les cheptels pendant 3.000 ans, causant de lourdes pertes économiques et alimentaires.

Mais le virus subsiste dans les laboratoires de recherches d'une cinquantaine de pays à travers le monde, dont certains sont dépourvus de systèmes de sécurité satisfaisants et que l'organisation se refuse à nommer.

"C'est un appel à tous les pays concernés: il existe un risque réel de dissémination dans des laboratoires qui ne sont pas à la hauteur des normes de biosécurité requises et qui ont encore ce virus en stock", a assuré la présidente de l'AG de l'OIE, le Dr Katherine Schwabenauer.

"Il faut convaincre ces laboratoires d'abandonner ce virus puisqu'il a été éradiqué", a-t-elle ajouté.

Un groupe de travail a été mis en place en commun avec la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, afin d'identifier des "sites sécurisés et vérifiés" par les deux institutions, où le virus pourrait être conservé par précaution, les autres souches devant être détruites, a-t-elle insisté.

L'OIE a présenté jeudi à la presse un petit film de sensibilisation en appui à la campagne mondiale qu'elle lance avec le soutien de la présidence britannique du G8.

Pour l'OIE, "la dissémination ou la menace de dissémination d'agents pathogènes d'origine animale peut avoir des répercussions significatives sur l'économie et la santé, ce qui fait de ces (agents) pathogènes des candidats de choix pour les terroristes", indique-t-elle dans une note.

"Les avancées dans le domaine de la biologie moléculaire laissent également supposer que les pathogènes d'origine animale sont et seront de plus en plus faciles à manipuler", afin de les rendre "plus nuisibles qu'ils ne le sont dans leur état naturel".

Seuls les laboratoires disposant de mesures efficaces de bioconfinement doivent être autorisés à conserver les souches les plus actives, estime-t-elle.

L'OIE rassemble des experts délégués par ses 178 Etats membres.

Rédigé par () le Mercredi 29 Mai 2013 à 06:41 | Lu 430 fois