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Les rugbymen fidjiens jouent avec les nerfs des clubs français


Les rugbymen fidjiens jouent avec les nerfs des clubs français
SUVA, lundi 21 mars 2011 (Flash d'Océanie) – Après la saga, en 2010 et les années précédentes, entre la star fidjienne du rugby Rupeni Caucaunibuca, qui avait fini par être limogé par son club d’Agen, c’est au tour d’un autre prodige océanien évoluant en France, Napolioni Nalaga, d’être remercié par son club de Clermont-Ferrand.
L’ASM Clermont Auvergne, dans un communiqué (http://www.asm-rugby.com/110319-nalaga.html) publié sur son site vendredi 18 mars 2011, a ainsi annoncé que le contrat du Fidjien vedette du club était désormais rompu.
Motif : Nalaga, parti d’urgence aux îles Fidji en invoquant des motifs personnels, a été dans l’incapacité de garantir à un émissaire du club (le Manager sportif, Neil McIlroy, qui avait fait spécialement le voyage pour le rencontrer et ainsi tenter de précipiter son retour) qu’il pourrait continuer à honorer ses engagements, prévus à l’origine jusqu’en 2012.
« D’un commun accord, les deux parties ont décidé de mettre un terme au contrat qui unissait Napolioni Nalaga et l’ASM Clermont Auvergne jusqu’en juin 2012 », précise le club en tentant de conserver un ton diplomatique, tout en déplorant que Nalaga avait aussi été le meilleur marqueur de l’ASM Clermont Auvergne de ces trois dernières saisons.
« Nous sommes arrivés au bout du chemin. Nous avons entrepris tout ce que nous pouvions pour recoller les morceaux mais je crois que rien n’aurait permis le retour de Napolioni en Auvergne. C’est le genre de situation profondément frustrante où du jour au lendemain on ne contrôle plus rien et où la situation nous échappe. Nous sommes déçus d’en arriver là, mais il n’y avait pas d’autre solution. Nous gérons un club de Rugby professionnel et nous avons besoin de certitudes. Nous ne pouvions plus attendre une décision qui ne viendra peut-être jamais. Ce dénouement est d’autant plus frustrant que c’est un joueur que nous avons formé, lancé dans le championnat professionnel, fait éclore et aidé à progresser. Personne ne le connaissait avant son arrivée en Auvergne. Il est, à ce jour, le meilleur marqueur d’essais de l’histoire du Top 14 ! Le dénouement de cette histoire est une grosse déception, pour tout le monde ici, et laissera pour toujours un sentiment d’inachevé ! Nous allons continuer d’aider "Nap’s" s’il en éprouve le besoin et garder contact avec lui. J’espère sincèrement qu’il arrivera à se sortir de ses problèmes et qu’il retrouvera l’envie de jouer à nouveau au Rugby. Si tel est le cas, pourquoi ne pas imaginer le revoir par ici dans quelques saisons ? », a regretté Jean-Marc Lhermet, directeur sportif de l’ASM Clermont Auvergne.

Hasardeux retours sur investissements

Début septembre, une autre star du rugby évoluant sur les terrains français, Rupeni Caucaunibuca, au terme de longs mois de tergiversations avec son club du SA Agen (SUA), avait finalement vu son contrat rompu pour absence injustifiée et une série de séjours systématiquement prolongés dans son pays natal.
Les relations entre le SUA et celui que les supporters français surnomment « Rups » ont été achevées à l’issue d’une entrevue entre les dirigeants du club français et celui qui fut sa « star » fidjienne ces six dernières saisons, mais s’était aussi révélé, à plusieurs reprises, particulièrement fantasque dans ses engagements vis-à-vis du club.
À l’issue de cette rencontre, à Agen, la direction du club, qui était représentée notamment par son Président Alain Tingaud et les deux entraîneurs Christian Lanta et Christophe Deylaud, a signifié au Fidjien sa décision d’engager la procédure de rupture de contrat pour absence injustifiée.
Restait néanmoins au SUA à libérer complètement le trois quart Fidjien et lui permettre de rejoindre éventuellement une équipe concurrente.
Un transfert aurait été négocié ces derniers jours entre le SUA et le ST, pour un montant annoncé à cent cinquante mille euros et dans un premier temps pour une saison.
Au cours de ces pourparlers préliminaires, un autre joueur fidjien, qui fait figure de précurseur auprès de ses compatriotes dans le groupe de rugbymen océanien ayant choisi de s’engager dans des clubs français il y a déjà dix ans, Filimone Delasau, aurait joué un rôle déterminant en faveur de son jeune compatriote.
Sous le maillot d’Agen, Caucaunibuca avait été sacré meilleur buteur du Top 14 deux saisons successives, en 2005 et en 2006.
Début septembre2010, le SUA avait laconiquement indiqué sa volonté de « tourner la page », tout en déclarant vouloir soutenir le joueur et sa famille dans le cadre de leur départ, y compris pour leur éventuel retour à Fidji, s’ils en font la demande.
« C'est un joueur qui restera dans l'histoire et la mémoire du club. Mais toutes les belles histoires, même d'amour, ont une fin. C'est une décision mûrement réfléchie», a confié Alain Tingaud au quotidien régional Sud-ouest.
Le SUA, fin juillet 2010, avait pris note d’un des désormais célèbres retards du Fidjien, qui ne s’était pas présenté à l’entraînement de reprise de saison.
« Lors de la clôture de la saison 2009/2010, la direction du club, en présence des responsables sportifs, a rencontré Rupeni Caucaunibuca pour fixer avec lui et avec son plein accord plusieurs impératifs et objectifs avant son départ en vacances. (…) À ce jour, Rupeni Caucaunibuca ne s’est pas présenté à la date fixée par le club pour la reprise de son entraînement. Le SUA LG a pris acte de cette situation et a décidé en informant le joueur de suspendre son contrat actuel à titre conservatoire jusqu’à son retour en France où le club et le joueur étudieront les suites à donner à cette situation. À ce stade, cette suspension est effective depuis le 12 juillet dernier, date prévue de son retour à l’entraînement, celle-ci ne libère en aucun cas le joueur Rupeni Caucaunibuca du contrat qui le lie avec le SUA LG jusqu’en Juin 2011 », précisait alors le club dans un communiqué.

La Diva du Top 14

Les retours aléatoires de Rupeni Caucaunibuca étaient devenus, au fil des ans, une sorte de routine.
Lors de la dernière saison, le rugbyman, qui a eu trente ans en juin 2010, était attendu le 12 juillet 2010.
Mais à plusieurs reprises, déjà, les années précédentes, « Rups », recruté par Agen en 2004, avait fait parler de lui sur le même registre.
En 2008 et en 2007, le club et son ailier fétiche frôlaient déjà la rupture définitive.
Au cours des cinq dernières années, les incidents du même type se sont multipliés : Caucau a notamment raté plusieurs débuts de saison, choisissant de prolonger ses vacances dans son archipel.
En mars 2007, il a aussi été suspendu pendant trois mois dans le cadre d'une affaire de consommation de cannabis.
Le club français semblait toutefois, jusqu’ici, prêt à tout lui pardonner, étant donné ses performances exceptionnelles dues à son exceptionnelle rapidité et à son gabarit impressionnant.
Caucaunibuca avait aussi, à deux reprises, été élu meilleur finisseur du Top 14 français, ainsi que meilleur joueur en 2006, malgré une entrée dans la saison avec pas moins de deux mois de retard : mi-octobre 2006, il avait daigné réapparaître à Agen.
Au cours des deux mois précédents, il avait tour à tour invoqué la typhoïde, puis la naissance de son fils Rupeni Junior, à Suva.
Entretemps, tout comme Clermont-Ferrand, le club d’Agen avait envoyé spécialement à Fidji un responsable pour établir les raisons de ces retards, puis tenter de convaincre le Fidjien de précipiter son retour.

pad

Rédigé par Pad le Dimanche 20 Mars 2011 à 19:26 | Lu 1141 fois