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Les quatre polynésiens sanctionnés pour dopage avaient consommé cannabis et anabolisants


Les quatre polynésiens sanctionnés pour dopage avaient consommé cannabis et anabolisants
Retrait de leur médaille d’or, et interdiction de participer à des compétitions sportives pendant deux ans : c’est la sanction qui frappe les quatre athlètes polynésiens convaincus de dopage lors des derniers jeux du Pacifique à Nouméa. « Le dopage est une trahison » s’est ému le ministre des sports Tauhiti Nena, qui a préféré entendre les athlètes incriminés avant de s’exprimer sur cette affaire, révélée par la presse en début de semaine. « La commission s’est réunie, elle a convoqué chaque athlète en présence du président de la fédération. Ils ont reconnu les faits » a expliqué le ministre, qui a tenu à faire le distinguo entre dopage et naïveté.

Alors que les deux bodybuilders (Manu Buchin et Maurice Tchan) ont été contrôlés positifs aux anabolisants, et rentrent bien dans la première catégorie, les deux autres sportifs sont sanctionnés en raison de la présence de cannabis dans leur sang. Une substance interdite qu’Heifara Tahutini (surf longboard) et Yasmina Feuti (Taekwondo) ont reconnu avoir consommé avant les Jeux, mais qui n’a pas amélioré leurs performances sportives. Pour ces deux jeunes, il s’agirait donc plus d’immaturité, de « bêtise » selon les mots employés jeudi matin par le Comité Olympique de Polynésie (COPF), que de « triche ». L’affaire n’en est pas moins désastreuse pour l’image du sport polynésien.

« Se doper au cannabis pour une compétition de tae kwon do est complètement contre productif » rappelle le médecin du service de la jeunesse et des sports (IJSPF) Régis Dacquin. « On voit bien qu’il ne s’agit pas là d’une problématique de dopage sportif. Là où moi je m’insurge, c’est contre les protocole de dopage complexes, et l’approvisionnement par internet ou par des filières locales qu’on a longtemps ignoré. Là on ne peut plus nier l’évidence. C’est un électrochoc » estime ce médecin.

Très en retard dans la lutte anti-dopage, la Polynésie française ne dispose pas d’une loi qui lui permette de sanctionner pénalement les fautifs, et n’effectue pas ou peu de contrôle anti-dopage. « On a fait de la prévention, de l’information, et des tests 6 mois avant les jeux », se défend le COPF. Mais sans répression, la prévention a forcément moins de poids. Le ministre de la jeunesse et des sports espère faire adopter rapidement par l’assemblée la loi de pays contre le dopage qui traîne dans les tuyaux depuis trois ans. Il affirme par ailleurs que la fédération de bodybuilding sera suivie « de plus près » par le ministère et le COPF. Rappelons qu’un troisième bodybuilder avait été arrêté avant les Jeux à sa descente de l’avion en possession de produits dopants.

le Jeudi 17 Novembre 2011 à 11:28 | Lu 2189 fois