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Les pompiers tirent la sirène d'alarme


Tahiti le 08 mars 2020 - C'est la grogne du côté des pompiers du fenua. Les agents organisent une marche mardi et dénoncent le copier-coller des textes métropolitains pour réglementer leur profession de moins en moins attrayante. 

Les pompiers du fenua organisent une marche pacifique mardi. Les agents tirent la sonnette d’alarme, contre certaines réglementations les concernant et qui "risquent de mettre en péril le métier". "Les jeunes voient qu'ils n'ont pas d'avenir dans ce métier puisqu'ils ne peuvent évoluer dans leur carrière. Nous subissons une fuite des effectifs, et beaucoup pensent déjà à changer de filière. C'est de cela dont on a peur. Nous, ce qui nous inquiète, c'est surtout la population car le jour où il n'y aura plus de pompier on fait comment ?", regrette le chef pompier de la commune de Faa’a, Charles Vana'a.
Les soldats du feu demandent à ce que ces textes de métropole ne soient pas mis automatiquement appliqués au fenua. "On refuse le copier-coller. Il faut que les textes soient adaptés au fenua". Charles Vana’a rappelle que des travaux sur les modifications de textes ont débuté l'an dernier avec la protection civile et le haut-commissariat et regrette qu'il n'y ait qu'un seul texte qui ait été modifié. "Pour nous, cela a pris un peu trop de temps. On a demandé à accélérer les choses mais ce ne sont que des promesses et pire nos réunions sont à chaque fois reportées".
 

"Rendre le métier attrayant"

Le chef pompier de Faa'a estime qu'il faut "rendre le métier de pompier attrayant car peu de personnes s'y intéressent. L'évolution de carrière n'est pas intéressante et en plus tu n'es pas bien payé malgré toutes les responsabilités qui t'incombent. Un pompier peut facilement se retrouver devant le tribunal ". Charles Vana'a affirme qu'un pompier qui débute gagne à peine le smig et qu'il lui faut attendre douze ans pour pouvoir évoluer. "On demande juste à ce qu'on soit reconnu et que notre métier soit valorisé".
 

La reconnaissance de l'ancienneté

Le chef pompier de Faa'a dénonce aussi le fait que  les pompiers qui ont vingt ans de "tier", et qui ont intégré la fonction publique communale (FPC) il y a un ou deux ans, ont désormais obligation de passer l'examen professionnel pour changer de grade. "Leurs années de service ne sont pas prises en compte. On demande à ce qu'on reconnaisse cette ancienneté pour pouvoir évoluer". Il affirme qu'ils ont essayé de négocier et de revoir la situation avec le haut-commissaire, mais qu’ils n’ont eu pour seule réponse que : "c'est la loi et on doit suivre les textes".
Une centaine de pompiers sont attendus mardi matin. Le cortège partira de Mama'o vers dix heures et marchera jusqu'à l'assemblée de la Polynésie.
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 8 Mars 2020 à 07:23 | Lu 3195 fois