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Les médicaments anti-cholestérol pas toujours bien utilisés


Les médicaments anti-cholestérol pas toujours bien utilisés
PARIS, 14 fév 2013 (AFP) - La Haute Autorité de santé (HAS) a reconnu jeudi que les statines, famille de médicaments contre le cholestérol, n'étaient pas toujours bien prescrites en France, mais a demandé aux patients "de ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin".

"La HAS constate un certain mésusage des statines en France : un recours abusif aux statines en prévention primaire (...) chez des personnes qui ne sont pas à haut risque, en même temps qu'un défaut de prescription de statines chez des patients qui le justifieraient", écrit dans un communiqué l'instance publique chargée de promouvoir les bonnes pratiques médicales .

Le communiqué est publié après le lancement d'une nouvelle offensive contre les statines par le Pr Philippe Even dans un livre qui doit sortir le 21 février aux Editions du Cherche midi. Le Pr Even estime que le cholestérol est une maladie "inventée" par les laboratoires pharmaceutiques et juge la prescription de statines inutile dans au moins neuf cas sur dix.

"Faire courir le risque d'arrêter leur traitement à des malades qui en ont réellement besoin fait porter une responsabilité lourde à l'auteur de ce livre", écrit la HAS qui demande aux patients "de ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin" .

Elle précise que selon les résultats d'une analyse critique de 91 études réalisée en 2010, les statines "ont une place dans la prise en charge de certains patients car elles sont associées à une baisse de la mortalité totale d'environ 10% et du risque de survenue d'un accident cardiovasculaire".

La HAS juge l'intérêt des statines "indiscutable" pour les patients ayant déjà fait un accident cardiovasculaire (accident vasculaire cérébral-AVC et infarctus.

Lorsqu'elles sont données en prévention primaire, c'est-à-dire avant tout accident cardiovasculaire, elles doivent être réservées, selon la HAS, "aux personnes qui sont à haut risque, c'est-à-dire qui cumulent plusieurs facteurs de riques tel qu'un diabète, une hypertension ou un tabagisme".

La Haute autorité reconnaît en revanche qu'en cas d'hypercholestérolémie isolée (taux trop élevé de cholestérol dans le sang, sans autre facteur de risque) il n'a pas été démontré que la prescription de statines était efficace". "Le traitement par statine n'est alors pas justifié" ajoute-t-elle.

Près de 5 millions de personnes prennent actuellement des statines en France, un marché estimé à 2 milliards d'euros par an, selon le Pr Even.

ez/pjl/phc

Rédigé par () le Jeudi 14 Février 2013 à 06:21 | Lu 574 fois