Paris, France | AFP | vendredi 12/08/2022 - Avec ses canicules successives, l'été 2022 en France ressemble déjà à ce que serait "un été moyen au milieu du siècle", si jamais les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas nettement, selon les modélisations climatiques de Météo-France.
Ces anticipations du climat futur, le projet Drias, ont été établies en 2020 en examinant différents scénarios d'évolutions des rejets d'émissions. Or, au 12 août 2022, le nombre de "journées de fortes chaleurs" (plus de 35°C) enregistrées en France cette année est désormais comparable aux moyennes prévues pour la période 2041-2070 dans le scénario le plus pessimiste de Météo-France, celui fondé sur une augmentation continue des émissions de CO2.
Tour d'horizon de la situation de grandes villes aux quatre coins de la métropole , alors que l'été n'est pas terminé:
- à Lyon, les fortes chaleurs se sont déjà produites 13 fois depuis le début de l'année selon Météo-France, au-dessus des 8,9 journées de moyenne prévues pour le milieu du siècle dans l'hypothèse pessimiste. En comparaison, de telles températures étaient relevées dans la capitale des Gaules seulement 1,4 fois par an en moyenne sur la période 1976-2005.
-Paris: avec 5 journées de fortes chaleurs cet été, la capitale est dans la moyenne de 4,5 journées prévues pour le milieu de siècle dans ce même scénario. Contre moins d'une occurrence par an à la fin du 20e siècle.
-Marseille: la canicule est intense en 2022 dans la cité phocéenne, avec déjà 15 journées enregistrées à plus de 35°C contre une par an en moyenne entre 1976 et 2005. Pour le milieu du siècle, Météo-France prévoit une moyenne relevée à 2 ou 3 journées par an, selon les scénarios.
- Lille a connu 2 journées de fortes chaleurs en 2022, un événement qui se produisait une seule fois tous les 5 ans en moyenne au siècle dernier, et qui pourrait revenir 3,2 fois par an vers 2050 selon les projections pessimistes.
- Brest, qui n'avait jamais enregistré plus de 35°C au 20e siècle, a aussi connu 2 jours au-dessus de ce seuil en 2022, conforme aux normales prévues autour des années 2050.
- A Perpignan, Météo-France prévoit dans son pire scénario une moyenne de 8 journées de fortes chaleurs par an au milieu du siècle. 2022 est au-dessus, avec jusqu'à présent 14 jours où le thermomètre a dépassé 35°C.
Davantage de "nuits tropicales"
Les canicules se définissent notamment par l'enchaînement des journées chaudes avec des "nuits tropicales", où la température ne redescend pas sous les 20°C. Cette conjonction, qui empêche de récupérer des efforts fournis toute la journée pour maintenir le corps à une température fonctionnelle, pèse fortement sur les organismes, en premier lieu ceux des personnes âgées.
Si le nombre de journées très chaudes de l'été 2022 se rapproche des récurrences prévues pour le milieu du siècle en cas de non-réduction de nos rejets, le nombre de nuits caniculaires reste aujourd'hui en-deçà des prévisions moyennes pour 2050, mais leur multiplication est néanmoins manifeste.
A Marseille et Perpignan, 56 et 43 nuits tropicales ont été enregistrées depuis le début de l'année, là où Météo France en prévoit respectivement 71 et 88 par an de manière habituelle au milieu du siècle.
Lyon et Paris ont aussi eu chaud la nuit 13 et 9 fois cet été, un phénomène qui pourrait se produire respectivement 42 et 27 fois par an à l'avenir.
Ces nuits tropicales, quasi inconnues dans le nord du pays, se sont rencontrées deux fois cette année à Lille, qui doit se préparer à les vivre une semaine par an au milieu du siècle. Brest, qui pourrait en connaître deux par an en moyenne, est pour l'instant encore épargné.
"L'été 2003 paraissait être une référence hors-sol, mais on ne s'en jamais autant rapproché", même s'il est encore trop tôt, en pleine canicule, pour établir toutes les comparaisons, souligne Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
Pour le climatologue Robert Vautard, "le calendrier s'accélère". "Nos modèles prédisent une évolution" du climat "pour aujourd'hui et demain, mais les observations montrent qu'elle est plus rapide que prévue", a-t-il déclaré jeudi sur France Info.
Ces anticipations du climat futur, le projet Drias, ont été établies en 2020 en examinant différents scénarios d'évolutions des rejets d'émissions. Or, au 12 août 2022, le nombre de "journées de fortes chaleurs" (plus de 35°C) enregistrées en France cette année est désormais comparable aux moyennes prévues pour la période 2041-2070 dans le scénario le plus pessimiste de Météo-France, celui fondé sur une augmentation continue des émissions de CO2.
Tour d'horizon de la situation de grandes villes aux quatre coins de la métropole , alors que l'été n'est pas terminé:
- à Lyon, les fortes chaleurs se sont déjà produites 13 fois depuis le début de l'année selon Météo-France, au-dessus des 8,9 journées de moyenne prévues pour le milieu du siècle dans l'hypothèse pessimiste. En comparaison, de telles températures étaient relevées dans la capitale des Gaules seulement 1,4 fois par an en moyenne sur la période 1976-2005.
-Paris: avec 5 journées de fortes chaleurs cet été, la capitale est dans la moyenne de 4,5 journées prévues pour le milieu de siècle dans ce même scénario. Contre moins d'une occurrence par an à la fin du 20e siècle.
-Marseille: la canicule est intense en 2022 dans la cité phocéenne, avec déjà 15 journées enregistrées à plus de 35°C contre une par an en moyenne entre 1976 et 2005. Pour le milieu du siècle, Météo-France prévoit une moyenne relevée à 2 ou 3 journées par an, selon les scénarios.
- Lille a connu 2 journées de fortes chaleurs en 2022, un événement qui se produisait une seule fois tous les 5 ans en moyenne au siècle dernier, et qui pourrait revenir 3,2 fois par an vers 2050 selon les projections pessimistes.
- Brest, qui n'avait jamais enregistré plus de 35°C au 20e siècle, a aussi connu 2 jours au-dessus de ce seuil en 2022, conforme aux normales prévues autour des années 2050.
- A Perpignan, Météo-France prévoit dans son pire scénario une moyenne de 8 journées de fortes chaleurs par an au milieu du siècle. 2022 est au-dessus, avec jusqu'à présent 14 jours où le thermomètre a dépassé 35°C.
Davantage de "nuits tropicales"
Les canicules se définissent notamment par l'enchaînement des journées chaudes avec des "nuits tropicales", où la température ne redescend pas sous les 20°C. Cette conjonction, qui empêche de récupérer des efforts fournis toute la journée pour maintenir le corps à une température fonctionnelle, pèse fortement sur les organismes, en premier lieu ceux des personnes âgées.
Si le nombre de journées très chaudes de l'été 2022 se rapproche des récurrences prévues pour le milieu du siècle en cas de non-réduction de nos rejets, le nombre de nuits caniculaires reste aujourd'hui en-deçà des prévisions moyennes pour 2050, mais leur multiplication est néanmoins manifeste.
A Marseille et Perpignan, 56 et 43 nuits tropicales ont été enregistrées depuis le début de l'année, là où Météo France en prévoit respectivement 71 et 88 par an de manière habituelle au milieu du siècle.
Lyon et Paris ont aussi eu chaud la nuit 13 et 9 fois cet été, un phénomène qui pourrait se produire respectivement 42 et 27 fois par an à l'avenir.
Ces nuits tropicales, quasi inconnues dans le nord du pays, se sont rencontrées deux fois cette année à Lille, qui doit se préparer à les vivre une semaine par an au milieu du siècle. Brest, qui pourrait en connaître deux par an en moyenne, est pour l'instant encore épargné.
"L'été 2003 paraissait être une référence hors-sol, mais on ne s'en jamais autant rapproché", même s'il est encore trop tôt, en pleine canicule, pour établir toutes les comparaisons, souligne Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
Pour le climatologue Robert Vautard, "le calendrier s'accélère". "Nos modèles prédisent une évolution" du climat "pour aujourd'hui et demain, mais les observations montrent qu'elle est plus rapide que prévue", a-t-il déclaré jeudi sur France Info.