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Les anciens combattants ont de nouveau leur Maison à Papeete


PAPEETE, le 25 juillet 2014 – Ce vendredi matin, la Maison de la France libre a été ré-inaugurée à Papeete, après une totale rénovation.

Laissée à l’abandon depuis des années et devenue un squatte de jeunes, ce sont les efforts de Eric Noble, Président de l’amicale du bataillon du Pacifique et du monde combattant de Polynésie, et de Roti Aubry, Présidente de la délégation de la Fondation de la France Libre de la Polynésie française, qui ont permis de redonner à ce lieu sa noblesse d’origine.

C’est le contre-amiral Anne Cullerre, commandant supérieur des forces armées en Polynésie française, qui a procédé à l’inauguration. « Nous célébrons aujourd’hui la réouverture de la Maison de la France libre à Papeete, qui est une maison qui était fermée pendant très longtemps. Mais c’était le point de ralliement du bataillon du Pacifique et des Français libres, des anciens. Elle avait été fermée, squattée et vandalisée pendant longtemps. Mais là il y a eu des sponsors pour la peinture, des donateurs ont donné pour des portes blindées, et l’armée a fourni la main d’œuvre puisque le détachement Terre de Polynésie a nettoyé, et le régiment de service militaire adapté est venu faire un chantier peinture. »

Un lieu de mémoire

Les anciens combattants en Polynésie sont nombreux, car ils commencent par les anciens de la deuxième Guerre Mondiale (il n’en reste que cinq) mais aussi ceux du Mali, en passant par l’Indochine, la Corée, l’Afghanistan… Ils auront désormais une maison à eux et des associations rajeunies. Aujourd’hui c’est Stanley Lacotte qui reprend le flambeau des anciens combattants, Rose Aubry pour la France Libre et Eric Noble qui est président de l’amicale du bataillon du Pacifique.

Eric Noble, fils d’un ancien du bataillon du Pacifique, explique l’usage qui sera fait de la maison : « depuis trois ans nous avons travaillé pour restaurer ce bâtiment. » Il ne reste plus de membres du bataillon du Pacifique, et à peine 5 anciens de la France Libre. « C’est pour ça qu’il faut préserver cette mémoire. Dans cette maison nous voulons stocker de la mémoire et la rendre vivante, mettre en place des outils pour la transmettre à nos successeurs, les jeunes dans les unités en métropole et des écoles. »

Une radio, tenue par les aveugles de l’association Sixième Sens, sera aussi réalisée depuis la Maison. Roland Martin, le président, à tout le matériel de prêt, et la radio Marevareva FM va être diffusée sur le Web dès ce week-end. Il est aussi prévu, si les crédits sont sécurisés, de diffuser en FM sur le canal 103.4, entre NRJ et LVDL.


Maximilien Aubry
Maximilien Aubry
François Maximilien Aubry, né en 1917
« C’est nous avions fait cette maison, nous les anciens. Il était temps de la refaire. Nous avons demandé à l’armé de venir aider, c’est l’armée qui a construit tout ça. Arrivé à un moment, on a délaissé un peu, il y a des jeunes qui sont venus là-dedans. Il n’y avait plus de gardien, mais maintenant l’armée a nettoyé, c’est propre. Il faudrait un bon gardien pour garder ça propre. Je vais le dire à l’Amiral. »
« Dans la France Libre j’étais engagé volontaire dans la Marine Nationale. Il y a eu beaucoup de bâtiments qui ont sombré corps et bien. Nous autre aussi, on a eu du mal, mais on a réussi à rentrer au port avec beaucoup de dégâts, en Afrique. J’étais blessé, on m’a envoyé à l’hôpital et ils voulaient me garder là-bas, mais si on me garde à l’hôpital, mon bâtiment va partir ! J’ai dit non, on va voir à bord à l’infirmerie ! J’ai continué à voyager jusqu’à la fin, et je suis rentré à Tahiti en 1946, et voilà, je suis encore vivant ! »
Maximilien a fêté ses 97 ans en juin.

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Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 25 Juillet 2014 à 16:03 | Lu 1664 fois