Tahiti, le 27 novembre 2025 - Ce jeudi matin avait lieu le lancement de la formation au permis D et au titre de Conducteur de transport en commun (CTC) dispensée par le CFPA. Un double projet qui doit permettre aux futurs conducteurs de bus d’acquérir un bagage technique conséquent, mais aussi une approche plus globale d’un métier désormais exigeant, entre accueil des usagers et gestion de la sécurité.
Depuis 2019, plus aucun permis D ne pouvait être passé au Fenua. Le ministre des Grands travaux, en charge des Transports terrestres, Jordy Chan, en collaboration avec le ministère de de l’Emploi, du Travail et de la Formation professionnelle, de Vannina Crolas, a relancé la formation au permis D et au titre de conducteur de transport en commun.
Pour la ministre, l’intervention du Pays était devenue indispensable : “Nous avons un besoin urgent de chauffeurs. Aujourd’hui, il nous en manque 140. Et ce chiffre va augmenter. Nous aurons donc besoin de nombreux conducteurs supplémentaires, sans compter ceux demandés par les communes ou le secteur privé. Il était essentiel de renforcer cette formation : au-delà du permis, il fallait proposer un véritable cursus sur le métier de conducteur de transport en commun.”
Formation en alternance
C’est François Loret, directeur général du CFPA, et son équipe, qui ont pris en charge cette formation qualifiante adaptée aux besoins du terrain : “Nous avons été sollicités et aidé par notre ministère en juillet 2024 pour acquérir un bus destiné à devenir un outil de formation professionnelle. Nous avons ainsi pu créer le titre de Conducteur de transport en commun (CTC-PF). La formation comprend 490 heures, dont 20 consacrées au permis. Il s’agit d’une formation en alternance, où l’élève passera plus de la moitié du temps en entreprise. La première promotion compte six apprentis. Il y en aura d’autres, mais nous ne pourrons pas dépasser 60 apprenants par an tant que nous ne disposons que d’un seul véhicule. L’objectif, à très court terme, est d’en acquérir un second et de renforcer les moyens humains.”
Une seule auto-école a répondu présent, pour collaborer dans le cadre de cette formation : Tahiti Nui Drive School. “En 2023, lorsque j’ai monté mon auto-école, je n’ai pas pu répondre à l’appel à projets car je n’avais pas de monitrice spécialisée. J’ai depuis recruté quelqu’un qui possède ces compétences, ce qui nous a permis de nous positionner. Notre objectif est d’aider le Pays à former des chauffeurs. C’est urgent”, explique Gil Portal, son propriétaire.
Pour les premiers élèves, l’enjeu est de taille : acquérir l’ensemble des compétences nécessaires afin de redonner à cette profession la place et le statut qu’elle mérite. “C’est un métier qui demande beaucoup de compétences. Il ne s’agit pas seulement de bien conduire mais aussi de veiller au confort et à la sécurité des passagers. Il faut maîtriser l’anglais, important dans le secteur du tourisme, ou encore savoir accompagner les personnes à mobilité réduite pour qu’elles soient correctement installées. C’est ce que nous sommes venus chercher dans cette formation”, confie Teora, élève de la première promotion.
Avec des compétences renforcées et le soutien affirmé du Pays, les futurs conducteurs de transports en commun pourront être reconnus à leur juste valeur.































