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Législatives : Quelle place pour les LGBT+ ?


Tahiti, le 31 mai 20022 – L'association Cousins Cousines de Tahiti, qui défend les droits de la communauté LGBT+, a lancé avec d'autres associations, une enquête auprès des 52 candidats d'Océanie aux élections législatives. Elles souhaitent ainsi évaluer la place des problématiques de la communauté dans la campagne électorale. Sur les 27 candidats polynésiens, seuls quatre avaient répondu à l'appel mardi.
 
En vue des élections législatives, l'association Cousins Cousines de Tahiti, qui se bat pour une meilleure reconnaissance sociale des homosexuels et plus de tolérance, a lancé, avec d'autres associations océaniennes une enquête adressée à tous les candidats aux élections législatives d'Océanie. Le but est de connaître la place de la communauté LGBT+ (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queer et intersexuées) dans la campagne électorale.
 
Ainsi, les 52 candidats des trois territoires (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna) ont été invités à se positionner sur des thématiques qui concernent les droits des personnes LGBT+. À noter que la première partie du questionnaire, outre les questions sur l'identité du candidat et sa circonscription, entre dans le vif du sujet avec quatre questions (facultatives et anonymisées) qui évoquent son orientation sexuelle ou un éventuel “sorti·e du placard / a fait un coming-out”. Passée cette étape, les candidats doivent ensuite donner leur avis sur 55 propositions des associations qui concernent notamment la lutte contre la “LGBTIphobie”, l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA), les droits des parents de même sexe, la mention des genres dans les documents d'état civil ou la loi sur la prostitution. Puis des sujets concernant plus particulièrement les Outre-mer avec par exemple la mise en place d'une ligne d'écoute pour les victimes d'homophobie ou le développement d'appels à projets pour des actions de lutte contre les LGBTphobies.
 
“Faire évoluer les mentalités”
 
Sur les 52 candidats concernés, très peu ont répondu, ils étaient seulement quatre Polynésiens mardi. Une faible participation qui n'étonne pas le président de l'association Cousins Cousines de Tahiti, Karel Luciani : “Ce sont des sujets considérés comme 'pas prioritaires' par les candidats alors qu'ils concernent tout le monde. C'est un sujet important, il y a de la souffrance, il y a des suicides.” Karel affirme sans détour que c'est encore un sujet tabou. Selon lui, “la problématique est bien souvent liée à la religion, et la religion pour les élections… c'est important ! (…) Ils manquent peut-être tout simplement d'information. En tous cas il y a une problématique !” S'il regrette un certain immobilisme politique comme pour l'application du PACS en Polynésie qui “n'avance pas”, il concède que “les choses progressent doucement, on l'a vu avec le mariage pour tous. Les lois sont là pour faire évoluer les mentalités.”

Rédigé par Julie Barnac le Mardi 31 Mai 2022 à 17:03 | Lu 956 fois