Tahiti Infos

Législatives 2017 - Richard Tuheiava : "Revendiquer activement le transfert des compétences statutaires"


Sénateur de la Polynésie française de 2008 à 2014, Richard Tuheiava est le candidat du parti souverainiste Tavini Huiraatira sur la 1ère circonscription polynésienne pour les législatives 2017.

Qu’est-ce qui motive votre engagement pour ces législatives ?
Il s'agit pour moi de m’investir dans une première vision politique, à court terme, qui est celle d'éclairer le plus grand nombre de nos électeurs de la 1ère Circonscription sur l'importance réelle des ressources propres de notre fenua (Zone économique exclusive, zone aérienne, fonds marins océaniques, zone extra-atmosphérique/spatiale, dette nucléaire française) et sur la relation financière abusive qu’entretient l’Etat à l’égard des institutions Polynésiennes sur la question, en préparation des prochaines échéances électorales à moyen et long terme.
C’est un travail politique de terrain et de fond qui était nécessaire et qui est extrêmement bien accueilli sur Tahiti et dans nos îles.
Je m'attache tout particulièrement à expliquer le rôle d’un député souverainiste au sein de l'Assemblée nationale qui est de faciliter le rééquilibrage économique, financier, social et culturel nécessaire au regard des "intérêts prioritaires" des habitants du "territoire non-autonome" de Ma'ohi Nui, au sens de la résolution du 17 mai 2013 adoptée par l’Organisation des Nations unies
.

Je considère que c’est à l’honneur de la République française, depuis la reconnaissance de la légitimité de la revendication politique d’indépendance en droit français (Doctrine CAPITANT, 1967), que d’admettre que ses valeurs de "Liberté, Egalité et Fraternité" ouvrent droit à la contestation ou à la remise en question de ses institutions et des pratiques politiques qui en découlent (ex: le poète anti-colonialiste et député Aimé Césaire, élevé au Panthéon français en 2011).

Quel est le point clé du programme que vous défendez, pour votre circonscription ?
Il s’agit d’une seule et même logique : je m'attacherai tout particulièrement à revendiquer activement le transfert des compétences statutaires en matière de ressources naturelles dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) polynésienne (y compris les matières premières stratégiques non-nucléaires), de communication audiovisuelle, de délivrance des visas touristiques, de surveillance et de police en mer, de redevance océanique et de fiscalité aéroportuaire, et de frais bancaires.
Ces différents points, une fois traités durant le mandat de député auquel j’aspire dans notre 1ère circonscription, devraient permettre un enrichissement équitable et durable des caisses publiques de notre fenua, lequel devrait permettre à ce dernier, dans une logique de gouvernance souverainiste à partir de 2018, de "mieux gouverner" Ma’ohi Nui (alimentation, emplois, couverture sociale, logement, transports, etc.) en préparation de son accession à sa pleine souveraineté grâce à la décision de notre Peuple, à travers un acte d’autodétermination juste et équitable sous les auspices de l’ONU.


Concrètement, comment défendrez-vous les dossiers polynésiens à l’Assemblée nationale ?
Compte tenu de mon expérience au Sénat et de mon parcours intensifs auprès des instances et ambassades de l'ONU depuis 2011, je dispose d’une véritable feuille de route pragmatique pour mener à bien un grand nombre de mes actions parlementaires précitées au service de tous les Polynésiens.
Parmi ces moyens, figurent bien évidemment les rôles habituels du député, tels que: le dépôt de propositions de loi cosignées par d'autres élus aux sensibilités communes, le dépôt d'amendements identiques et en rapport avec la Polynésie française, la participation effective à des missions d'information commune sur des thématiques intéressant de près comme de loin les intérêts de notre Pays, etc.


Quel groupe parlementaire rejoindrez-vous, si vous êtes élu ?
Mon parti Tavini Huiraatira relève très clairement de la Gauche (en France). Nous sommes étrangers à toute aspiration politique d’extrême Droite ! Toutefois, notre Convention historique avec le Parti Socialiste n'a pas été reconduite. Nous sommes donc libres de nous rattacher ou apparenter à n'importe quel groupe parlementaire de Gauche dès lors que ce dernier reconnaît la souveraineté politique et économique de Ma'ohi Nui comme le cœur de notre combat parlementaire.

Rédigé par Propos recueillis par JPV le Jeudi 1 Juin 2017 à 05:00 | Lu 1246 fois