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Le va’a lance sa saison


Les membres du bureau de la Fédération tahitienne de va’a étaient présents ce samedi matin.
Les membres du bureau de la Fédération tahitienne de va’a étaient présents ce samedi matin.

Tahiti, le 1ᵉʳ février 2025 - Samedi matin, au parc Aorai tini hau de Pirae, se tenait l’assemblée générale de la Fédération tahitienne de va’a. En ce début d’année, tous les membres du bureau fédéral se sont retrouvés pour faire le bilan de la saison dernière et se projeter vers celle qui démarre, avec en toile de fond l’admission du va’a aux Jeux olympiques.   

 

La salle Te Toa Mahehaa du parc Aorai tini hau de Pirae était bien remplie en ce samedi matin, preuve que tous les acteurs du va’a polynésien se sentent concernés par leur sport. De nombreux présidents et présidentes de club, ainsi que des adhérents, s’étaient donné rendez-vous en ce début d’année pour écouter mais aussi échanger sur l’avenir du va’a en Polynésie et dans le monde. Car entre participation aux courses internationales et volonté d’inscrire la discipline au cœur des Jeux olympiques, le va’a prend de plus en plus de place dans le sport international. Et malgré un programme très détaillé, trois grands axes ont animé cette séance.   

 

La sécurité avant tout  

 

Tout d’abord, la sécurité, un domaine dans lequel la fédération s’est énormément impliquée avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que de la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) afin de protéger tous ses adhérents tout en tenant compte du contexte polynésien.  

 

“Nous avons mis en place un certain nombre de mesures, principalement autour du port du gilet. Pour les V1, un gilet est obligatoire. Pour les V3, ce sont deux gilets, et pour les V6, trois. Les gilets sont obligatoires dans les pirogues, mais leur port reste optionnel. Cependant, pour les championnats du monde (qui se dérouleront au Brésil cette année, NDLR), le port du gilet sera obligatoire. Tout le monde devra en avoir un. Nous savons que, financièrement, cela représente un investissement, c’est pourquoi nous avons pris en compte le contexte local pour établir les règles. Petit à petit, il faudra y arriver”, a déclaré le président de la fédération, Rodolphe Apuarii.  

 

Des propos soutenus par son premier vice-président, Hiro Colombani : “Il faut que les rameurs prennent conscience que c’est une question de sécurité pour eux. Le gilet doit faire partie de l’équipement personnel du rameur, au même titre que la rame.” Les présidents et présidentes de club, ainsi que les membres de la fédération, vont tenter de trouver ensemble des solutions pour sensibiliser les rameurs à leur sécurité lors des sorties en va’a.   

 

Le va’a aux Jeux olympiques en ligne de mire 

 

Le deuxième grand sujet de cette assemblée concernait l’intégration du va’a aux Jeux olympiques. Ce rêve commence à prendre de plus en plus forme. Ne peut-on pas imaginer que, pour les JO en Australie en 2032, le va’a devienne une discipline invitée du pays ? Cela semblerait logique, tant cette discipline véhicule les valeurs chères à Pierre de Coubertin. Porté depuis plusieurs années devant les instances internationales par Jean-Pierre Beaury, ancien ministre des Sports, ce projet a mûri. “Nous avons commencé à en parler en 2010. Tout le monde disait que c’était un rêve inaccessible, mais aujourd’hui, je peux vous dire que ce projet est réalisable. Il va demander beaucoup de moyens logistiques et techniques, mais surtout des relations solides”, a-t-il expliqué.   

 

Parmi ces interactions, des échanges avec des membres influents du mouvement olympique, comme le prince Albert de Monaco. “Nous avons été invités à Monaco pour participer à ‘Peace and Sport’. C’était important d’y être, car nous avons pu faire la promotion du va’a à l’international et rencontrer des personnes influentes à qui nous avons présenté ce projet. Un projet qui prend une nouvelle dimension grâce à l’implication de la FIV (Fédération internationale de va’a, NDLR) et de sa présidente, qui a compris l’intérêt de la participation du va’a aux JO. Nous travaillons maintenant ensemble sur ce projet et avançons de manière cohérente.”   

 

Cette cohérence passe d’abord par une définition claire du va’a, en le présentant comme une discipline unique et non comme une variante d’autres sports de rame. Le va’a est une discipline à part entière, avec ses spécificités sportives et culturelles. L’année 2025 sera décisive pour la décision finale, et la venue, à la Hawaiki Nui 2025, d’un groupe de représentants de la fondation Peace and Sport sera un moment clé du projet.   

 

Un calendrier 2025 chargé 

 

Enfin, l’annonce attendue du calendrier fédéral a été détaillée par le secrétaire général adjoint, Teraitua Hugon : “Nous essayons de respecter les dates demandées par les clubs. Mais lorsque les demandes arrivent tardivement, nous sommes parfois obligés de les replacer à d’autres dates disponibles. Nous faisons de notre mieux.”  

 

Le calendrier s’annonce bien rempli, avec les grandes courses classiques toujours présentes. Mais quelques nouveautés sont à noter : “La grande nouveauté, c’est l’ajout d’entraînements de sélection. Cela signifie que les samedis définis pour les sélections, aucune course ne sera organisée, afin que les sélectionnés puissent être présents aux entraînements. Nous avons bloqué des dates pour cela, car c’est essentiel pour bien figurer à l’international.” Une saison de va’a qui s’annonce riche et intense, et à laquelle tous les passionnés de cette discipline ont hâte de participer.   

 


Jean-Pierre Beaury a été très explicite sur le projet va’a aux Jeux olympiques.
Jean-Pierre Beaury a été très explicite sur le projet va’a aux Jeux olympiques.

Il y avait du monde pour assister à l’assemblée générale de la Fédération tahitienne de va’a.
Il y avait du monde pour assister à l’assemblée générale de la Fédération tahitienne de va’a.

Rédigé par Manu Rodor le Dimanche 2 Février 2025 à 19:49 | Lu 892 fois