Paris, France | AFP | jeudi 13/07/2023 - Le taux du Livret A est maintenu à 3% malgré l'inflation, au lieu de grimper à 4,1% comme l'aurait permis la formule de calcul, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'engageant toutefois à ne pas le réviser à la baisse avant janvier 2025.
"Ce taux de 3%, il sera maintenu pendant un an et demi", a insisté le ministre sur TF1, parlant d'une "bonne nouvelle" et d'une décision majeure", alors que le taux peut être révisé normalement tous les six mois.
"Cela donnera de la sécurité, de la stabilité, de la visibilité" aux quelque 55 millions de détenteurs d'un Livret A, a fait valoir Bruno Le Maire même si cette annonce pourrait faire grincer bien des dents parmi les épargnants.
Un taux plus élevé, a-t-il argumenté, aurait augmenté "le coût du crédit pour les PME, qui ont besoin d'investir" ainsi que celui "du crédit pour le logement social" soit "des dizaines de milliers de logements sociaux" en moins.
Cette décision concerne également le Livret de développement durable et solidaire.
Autre mesure visant à faire passer la pilule, le Livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages les plus modestes, voit son taux fixé à 6% au lieu des 5,6% prévus par la formule. Il est aujourd'hui à 6,1%.
De plus, alors que la moitié des détenteurs d'un LEP ont atteint le plafond de 7.700 euros, selon la Banque de France, le ministre a annoncé que ce plafond serait porté à 10.000 euros.
L'Union sociale pour l'habitat, qui avait plaidé pour un maintien à 3% du taux du Livret, a immédiatement fait part de sa "satisfaction" dans un communiqué.
Une hausse de un point "du taux de rémunération du Livret A aurait eu pour impact un nouvel enchérissement de la charge financière des bailleurs sociaux de l'ordre de 1,4 milliard d'euros en année pleine (...) dans un contexte de ralentissement continu de la production neuve de logements sociaux", a-t-elle relevé.
Le logement social "avait besoin de ce signal de confiance", a pour sa part salué Olivier Klein, ministre délégué chargé du Logement.
Rénovation énergétique
En maintenant le taux du Livret A à 3%, le ministre évite aussi de donner un coup de fouet à l'épargne, au détriment de la consommation, principal moteur de la croissance en France.
Entre janvier et mai, l'encours du Livret A a déjà gonflé de 24,5 milliards d'euros, un niveau très important.
"Depuis 2022, les Français ont privilégié l’épargne de précaution sur la consommation. Face à l’érosion de leur pouvoir d’achat, ils ont préféré mettre de l’argent de côté par crainte de nouvelles hausses des prix", a observé Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, pour qui M. Le Maire "fait le pari de la baisse de l'inflation".
Le taux du Livret A est fixé d'une part en fonction de la hausse des prix, enregistrée à 4,5% sur un an en juin, et d'autre part en fonction des taux interbancaires des derniers mois, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme.
Mais les autorités ont la possibilité de déroger à cette formule en cas de circonstances jugées exceptionnelles. C'est ce qui s'était produit en février 2022 lorsque la Banque de France avait proposé d'arrondir à 1%, au lieu de 0,8%, puis en février 2023, mais dans l'autre sens cette fois, lorsque l'institution avait proposé 3% au lieu de 3,3%.
En maintenant à 3%, le gouvernement devrait également satisfaire la Caisse des dépôts et consignations et les banques, qui gèrent les montants déposés et doivent donc rémunérer les épargnants.
Cette décision devrait aussi faire les bonnes affaires de l'assurance vie, dont les fonds en euros, placement dont le capital est garanti, connaissent une désaffection des Français depuis plusieurs mois.
Avec un taux moyen servi en 2023 à 1,90%, les fonds euros font en effet pale figure face au Livret A, d'autant que les intérêts de ce dernier sont exonérés de prélèvements sociaux et fiscaux.
Dernière annonce du ministre : les plans épargne logement (PEL), détenus par environ 12 millions de Français, pourront désormais être débloqués à n'importe quel moment pour financer des travaux de rénovation énergétique des bâtiments.
Cette mesure vise à accélérer la transition écologique en mobilisant l'épargne des Français, qui s'élève au total à 5.800 milliards d'euros, dont 3.200 milliards placés à long terme.
"Ce taux de 3%, il sera maintenu pendant un an et demi", a insisté le ministre sur TF1, parlant d'une "bonne nouvelle" et d'une décision majeure", alors que le taux peut être révisé normalement tous les six mois.
"Cela donnera de la sécurité, de la stabilité, de la visibilité" aux quelque 55 millions de détenteurs d'un Livret A, a fait valoir Bruno Le Maire même si cette annonce pourrait faire grincer bien des dents parmi les épargnants.
Un taux plus élevé, a-t-il argumenté, aurait augmenté "le coût du crédit pour les PME, qui ont besoin d'investir" ainsi que celui "du crédit pour le logement social" soit "des dizaines de milliers de logements sociaux" en moins.
Cette décision concerne également le Livret de développement durable et solidaire.
Autre mesure visant à faire passer la pilule, le Livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages les plus modestes, voit son taux fixé à 6% au lieu des 5,6% prévus par la formule. Il est aujourd'hui à 6,1%.
De plus, alors que la moitié des détenteurs d'un LEP ont atteint le plafond de 7.700 euros, selon la Banque de France, le ministre a annoncé que ce plafond serait porté à 10.000 euros.
L'Union sociale pour l'habitat, qui avait plaidé pour un maintien à 3% du taux du Livret, a immédiatement fait part de sa "satisfaction" dans un communiqué.
Une hausse de un point "du taux de rémunération du Livret A aurait eu pour impact un nouvel enchérissement de la charge financière des bailleurs sociaux de l'ordre de 1,4 milliard d'euros en année pleine (...) dans un contexte de ralentissement continu de la production neuve de logements sociaux", a-t-elle relevé.
Le logement social "avait besoin de ce signal de confiance", a pour sa part salué Olivier Klein, ministre délégué chargé du Logement.
Rénovation énergétique
En maintenant le taux du Livret A à 3%, le ministre évite aussi de donner un coup de fouet à l'épargne, au détriment de la consommation, principal moteur de la croissance en France.
Entre janvier et mai, l'encours du Livret A a déjà gonflé de 24,5 milliards d'euros, un niveau très important.
"Depuis 2022, les Français ont privilégié l’épargne de précaution sur la consommation. Face à l’érosion de leur pouvoir d’achat, ils ont préféré mettre de l’argent de côté par crainte de nouvelles hausses des prix", a observé Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, pour qui M. Le Maire "fait le pari de la baisse de l'inflation".
Le taux du Livret A est fixé d'une part en fonction de la hausse des prix, enregistrée à 4,5% sur un an en juin, et d'autre part en fonction des taux interbancaires des derniers mois, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme.
Mais les autorités ont la possibilité de déroger à cette formule en cas de circonstances jugées exceptionnelles. C'est ce qui s'était produit en février 2022 lorsque la Banque de France avait proposé d'arrondir à 1%, au lieu de 0,8%, puis en février 2023, mais dans l'autre sens cette fois, lorsque l'institution avait proposé 3% au lieu de 3,3%.
En maintenant à 3%, le gouvernement devrait également satisfaire la Caisse des dépôts et consignations et les banques, qui gèrent les montants déposés et doivent donc rémunérer les épargnants.
Cette décision devrait aussi faire les bonnes affaires de l'assurance vie, dont les fonds en euros, placement dont le capital est garanti, connaissent une désaffection des Français depuis plusieurs mois.
Avec un taux moyen servi en 2023 à 1,90%, les fonds euros font en effet pale figure face au Livret A, d'autant que les intérêts de ce dernier sont exonérés de prélèvements sociaux et fiscaux.
Dernière annonce du ministre : les plans épargne logement (PEL), détenus par environ 12 millions de Français, pourront désormais être débloqués à n'importe quel moment pour financer des travaux de rénovation énergétique des bâtiments.
Cette mesure vise à accélérer la transition écologique en mobilisant l'épargne des Français, qui s'élève au total à 5.800 milliards d'euros, dont 3.200 milliards placés à long terme.