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Le sommet du Groupe Mélanésien Fer de Lance aura lieu du 15 au 30 mars 2012


: Le contre-amiral Premier ministre fidjien Franck Bainimarama à la tête de ses troupes lors d’une marché vendredi 2 mars 2012 (Source photo : ministère de l’information)
: Le contre-amiral Premier ministre fidjien Franck Bainimarama à la tête de ses troupes lors d’une marché vendredi 2 mars 2012 (Source photo : ministère de l’information)
PORT-VILA, mercredi 7 mars 2012 (Flash d’Océanie) – Le sommet du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui comprend Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Fidji [qui assure actuellement la Présidence] et le mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie) aura lieu du 15 au 30 mars 2012 à Suva (Fidji), a annoncé mardi le Secrétariat Général de cette organisation subrégionale, depuis son siège de Port-Vila (Vanuatu).
Ce sommet, deux semaines durant, devrait notamment rassembler de hauts responsables de gouvernements des États membres autour de questions allant aussi bien de l’économie et du commerce (avec un projet de mise en place d’un plan régional de libre circulation des personnes sur le marché du travail) à la diplomatie, aux sports (et le projet d’inaugurer des Jeux de la Mélanésie en 2013 en Nouvelle-Calédonie), avec comme événement culminant le sommet des dirigeants, dans les derniers jours de cette fourchette.

Soutien au régime fidjien

Concernant la situation post-putsch (du 5 décembre 2006) à Fidji et le processus de rétablissement de la démocratie par voie d’élections, les dirigeants mélanésiens, sur le mode « compréhensif » et de l’ « engagement », les dirigeants du GMFL ont officiellement approuvé fin mars 2011 (lors du précédent sommet à Fidji) la feuille de route annoncée depuis juillet 2009 par le Contre-amiral Bainimarama et qui prévoit des élections à partir de septembre 2014.
Ce scrutin devrait être précédé, selon les plans annoncés par l’homme fort de Suva, d’importantes réformes constitutionnelles et institutionnelles notamment concernant le mode d’élections.
La position « compréhensive » du GMFL vis-à-vis de Fidji se distingue de celle du Forum des Îles du Pacifique (FIP, considéré comme la voix politique du grand Pacifique) qui, depuis le 1er mai 2009, a adopté une position similaire à celles des deux plus influents de ses 16 membres (l’Australie et la Nouvelle-Zélande) et a suspendu Fidji de son statut de membre plein au motif du non-retour rapide de cet archipel à la démocratie, par voie d’élections, depuis le putsch du Contre-amiral Bainimarama le 5 décembre 2006.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande appliquent pour leur part une série de sanctions, notamment en matière d’interdiction de visa pour les personnes associées au régime actuel, ainsi que leurs familles et proches.

Coopération policière

Au plan du maintien de l’ordre, le dernier sommet des dirigeants mélanésiens a entériné le principe de la création d’une « unité policière » subrégionale et d’une école de police.
Ces projets relatifs au maintien de l’ordre ont été justifiés par d’éventuels troubles civils dans les pays concernés, mais aussi par la montée de la criminalité transnationale, les activités de pêche illicite et on signalée ou encore la nécessité récurrente de porter assistance aux populations frappées par des catastrophes naturelles (cyclones, séismes, tsunamis, inondations, éruptions volcaniques).
Dans cet esprit et en marge du sommet de mars 2011, mais aussi d’une réunion des chefs des polices mélanésiennes qui se tenait au même moment, le chef des forces de l’ordre de Fidji, le général de brigade Iowane Naivaluarua, a signé avec le directeur du centre de gestion des catastrophes naturelles de Vanuatu, Job Esau, un accord portant sur la sécurité régionale et des action de formation en matière de police de proximité.
Tout au long de ce sommet, le Contre-amiral Bainimarama a aussi à plusieurs reprises défendu l’idée selon laquelle compte tenu de la taille de ses populations et de ses économies, et sur la base d’une « fraternité » et d’une « solidarité » mélanésienne, cette région du Pacifique devait désormais jouer un rôle de « leader » pour tous les autres pays insulaires de la grande région océanienne.

Réunions préparatoires tous azimuts à Nouméa et à Port-Vila

Le Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL) doit tenir, cette semaine et la suivante, une série de réunions touchant des secteurs aussi variés que la mobilité des personnes et le sport, a annoncé le siège de cette organisation subrégionale.
Au siège de Port-Vila, plusieurs réunions sont ainsi prévues cette semaine, parmi lesquelles l’une d’entre elles est censée, en mode sherpa, préparer le prochain sommet des dirigeants de ce groupement d’États (Vanuatu, Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon) et de mouvements (le Front de Libération Nationale Kanak Socialiste, FLNKS, de Nouvelle-Calédonie).
Ce sommet devrait avoir lieu d’ici à la fin mars 2012, à Fidji, tout comme l’an dernier.
Fidji assure actuellement la présidence tournante du GMFL.
Son Premier ministre, le Contre-amiral Franck Bainimarama, devrait faire le déplacement cette semaine dans la capitale vanuatuane, a indiqué le ministère fidjien de l’information.

Toujours à Port-Vila, une autre réunion de deux jours a eu lieu les 5 et 6 mars 2012 autour des thématiques liées à une tentative de création d’un marché subrégional de l’emploi, censé permettre une plus grande mobilité des personnes disposant de qualification reconnues.
Un accord en ce sens est en préparation et devrait encore être peaufiné entre officiels des quatre États membres, avant que d’être soumis à l’approbation et à la signature des dirigeants océaniens.
Cet accord, s’il est adopté et entre en vigueur, viendrait prolonger un premier accord de libre-échange (signé au début des années 1990) portant sur des listes de marchandises approuvées entre États membres.
La notion de biens serait alors étendue à celle de biens et services, incluant aussi le personnel qualifié, sur une base également de liste de compétences approuvées pour une libre circulation des personnes sur un marché du travail mélanésien.


Enfin, en Nouvelle-Calédonie, une autre réunion du GMFL est aussi en cours, du 7 au 9 mars 2012, à Nouméa, avec comme thème central la préparation et la concrétisation d’un concept évoqué lors du dernier sommet des dirigeants, à Suva, en mars 2011 : des Jeux Mélanésiens, dont la première édition pourrait avoir lieu dès 2013 en Nouvelle-Calédonie.
Cette date coïnciderait alors avec l’année annoncée pour un sommet des dirigeants océaniens accueilli par le FLNKS.
Dans cette perspective, et dans un premier temps, ce sont les hauts-fonctionnaires des ministères des sports et des comités olympiques nationaux des États concernés qui devraient converger vers Nouméa pour étudier ensemble ce nouveau concept et, plus en avant, ses modalités d’organisation et de financement.
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local et son ministre notamment chargé des sports et de la francophonie, Jean-Claude Briault, devraient aussi accueillir les délégués mélanésiens, précise le GMFL dans un communiqué.
Outre l’aspect strictement sportif, la volonté politique de réaliser ces Jeux de la Mélanésie s’appuie aussi sur les notions d’échange, de partage identitaire et culturel au sein de cette région aux cultures diverses et fortes.
Les promoteurs de ce concept estiment que les infrastructures qui viennent juste de servir pur accueillir les « Grands » Jeux du Pacifique en Nouvelle-Calédonie, en août-septembre 2011, pourraient aussi servir à accueillir ces Jeux de la Mélanésie.
De visites de ces installations et infrastructures sportives est prévue pour les délégués mélanésiens, précise le secrétariat du GMFL.
La semaine dernière, en mode solidarité mélanésienne, le Président du Congrès e la Nouvelle-Calédonie (par ailleurs membre du FLNKS), Roch Wamytan, s’est rendu successivement à Vanuatu puis à Fidji pour rencontrer respectivement les instances du GMFL (et signer un accord de soutien en matière de francophonie et de bilinguisme) et les autorités fidjiennes.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 7 Mars 2012 à 05:26 | Lu 1126 fois