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Le procureur à la rescousse de Papi et Mamie Lee


PAPEETE, le 9 juin 2015 - b[Le procureur de la République José Thorel s'est saisi de l'affaire des deux arrière-grands-parents emmurés chez eux, dont nous faisions notre Une ce mardi. Il leur a conseillé de porter plainte pour "obstacle sur une voie ouverte à la circulation publique", une infraction pénale passible de prison.]b

Ils ne sont pas toujours du même côté de la loi, mais pour sauver les deux matahiapo enfermés dans leur maison à la Mission, Monil Tetuanui et le procureur José Thorel font cause commune. Le Parquet, sans doute après avoir vu notre article sur le sujet, s'est emparé du cas de la famille Lee.

"J'ai conseillé à ces gens d'aller à la DSP porter plainte pour le délit d'obstacle sur une voie ouverte à la circulation, ce qu'ils auraient dû faire depuis le début : la DSP aurait alors fait arrêter les travaux. C'est le message à faire passer, dès que quelqu'un entrave la voie qui donne accès à votre maison, il faut porter plainte !" Les Lee auraient déposé plainte immédiatement.

Car bloquer l'accès d'une voie de passage, et ainsi empêcher l'accès des secours, des médecins, ou simplement des habitants, est interdit par le code de la route de Polynésie. Par son article 265 pour être plus précis : "Quiconque aura, avec l’intention d’entraver ou de gêner la circulation, placé ou tenté de placer, sur une voie ouverte à la circulation publique un objet faisant obstacle au passage des véhicules ou qui aura employé ou tenté d’employer un moyen quelconque pour y mettre obstacle sera puni à un emprisonnement de 3 mois à deux ans et d’une amende de 18 000 à 500 000 FCP (990 à 27 500 FF), ou de l’une de ces deux peines seulement."

Le propriétaire de la parcelle voisine de la maison des Lee, Christian P., a justement construit il y a 9 mois un mur de 1,8 mètre de haut sur toute la longueur de la maison des deux anciens, leur bloquant tout accès à la route. L'arrière de la maison était déjà muré depuis longtemps, pour marquer la séparation avec la maison des voisins, et les deux autres côtés sont bloqués par une falaise et un précipice... Le propriétaire du mur intempestif risque donc deux ans de prison et un demi-million de francs d'amende. "Dès son retour de Thaïlande, ce monsieur sera entendu et nous lui demanderons de détruire ce mur" conclut le procureur.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 9 Juin 2015 à 16:23 | Lu 8826 fois