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Le point sur les navires échoués aux Tuamotu


Tahiti, le 25 février 2020 - À ce jour, trois navires sont échoués aux Tuamotu. L'un d'entre eux est en cours de démantèlement, mais les deux autres n'en sont qu'à la phase d'expertise.
 
Le Mereana 5 s'est abimé le 17 février dernier sur le récif de l'atoll de Aratika, aux Tuamotu. Cela porte à trois le nombre de navires échoués connus en Polynésie. L'occasion de réaliser un point sur l'avancement des procédures de déséchouage de ces trois embarcations.

Dans un communiqué envoyé par le Centre de coordination de sauvetage aéro-maritime (JRCC, Joint rescue coordination centre), il était annoncé que le Mereana 5 avait été “victime d'une voie d'eau”. Le constructeur du bateau, Nautisports, a tenu à éclaircir le propos. Il semblerait que le navire ait bien été victime d'une voie d'eau après l'échouement. Cependant, l'échouement est intervenu à la suite d'une erreur humaine. Pour rappel, le Mereana 5 avait été livré en décembre dernier. Il s'est donc échoué lors de son premier voyage.

Actuellement, le navire est encore en cours d'expertise. Une équipe d'experts de la société Rovotik a été envoyée sur l'atoll de Aratika jusqu'à vendredi. La société est spécialisée dans les interventions sous-marines. L'expertise aura permettra d'examiner le positionnement du navire sur le récif, l'état de la coque et d'évaluer les risques en vue d'une opération de déséchouement.
Le point sur les navires échoués aux Tuamotu

Le Tuamana, en cours d'expertise

Le point sur les navires échoués aux Tuamotu
Le 20 janvier dernier, le Tuamana de la société Tuanui, avait subi une avarie. Il s'est donc échoué sur le récif de Nengo Nengo, aux Tuamotu. Un risque de pollution important a été souligné puisque le navire transportait 20 000 litres de gasoil et 300 litres d'huile.

Fin janvier, le gérant de la société Tuanui, Eugène Degage, avait envoyé un remorqueur et un navire de pêche pour déséchouer le Tuamana. Une initiative arrêtée par le JRCC de Papeete qui craignait un déversement des substances dans la mer en cas d'endommagement de la coque. A la suite de quoi Eugène Degage a laissé la main à l'assureur pour la dépollution du bateau. Plusieurs réunions avec la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM), ont eu lieu depuis. La semaine dernière, des experts et des spécialistes de Singapour ont été envoyés sur place pour examiner le navire. En plus du gasoil et de l'huile, le navire serait plein de trois à quatre tonnes de poisson. L'examen a permis d'établir que l'hélice était bloquée dans la couronne corallienne. Ce blocage entrainerait possiblement de gros dégâts en cas de manœuvres de déséchouement et rendrait la flottabilité du navire incertaine.

Aujourd'hui, le navire en est encore à l'étape de l'expertise. Le planning de déséchouement se précise cependant. Le bateau devra être préparé pour la manœuvre avec un pompage des substances. Une fois allégé de ce poids, il devrait pouvoir flotter et être tiré par un remorqueur. Pour ce qui est du reste de l'opération, le gérant de Tuanui détaille : “En principe, le navire devrait être acheminé vers Papeete. Dans le cas contraire, il sera découpé sur place”.

Le thonier taïwanais, en cours de démantèlement

Le point sur les navires échoués aux Tuamotu
Le Shen Long Yu n˚21, un thonier taïwanais, s'est échoué à Marutea Nord, aux Tuamotu, il y a plus de deux ans, en novembre 2017. Une ordonnance du tribunal administratif en décembre 2017 exigeait du propriétaire du navire “de prendre en charge toutes les mesures nécessaires à la prévention de la pollution susceptible d'être causée par les hydrocarbures, les fluides frigorifiques, et tous autres produits nocifs présents à l’intérieur de l’épave, par pompage ou récupération, ainsi qu’à la sécurisation du matériel et de la cargaison. Mais l'armateur a fait savoir qu’il n'avait pas les moyens financiers pour assurer cette opération. Le Pays avait donc dû agir en attribuant un marché visant à la dépollution du navire à la société Rovotik. Cependant, la facture sera présentée à l'armateur pour qu'il prenne en charge “tout ou partie” des frais s'élevant à plus de 100 millions de Fcfp.

Marutea Nord est inhabité et dépourvu de passe. Les experts ont dû construire une base de vie sur l'atoll. Une fois le matériel acheminé sur place, les opérations ont pu commencer en novembre 2019. Cependant, le positionnement du navire sur le récif a rendu son tractage impossible. Sa dépollution et son démantèlement se sont alors imposés. Les hydrocarbures ont dû être retirés et le navire devrait être découpé pièce par pièce. Après une courte pause pour les fêtes de fin d'année, les manœuvres de déséchouage ont repris courant janvier. Elles devraient vraisemblablement être terminées au début du mois de mars prochain.

le Mardi 25 Février 2020 à 19:00 | Lu 3621 fois