Tahiti, le 3 novembre 2025 - Alors que la Polynésie française confirme sa transition vers les paiements numériques, la fraude progresse fortement. Elle a presque doublé en 2024 pour atteindre 154 millions de francs. Si les Polynésiens demeurent attachés à l’usage du liquide, c’est la carte bancaire qui reste reine avec plus de sept transactions sur dix. Mais rapidité rime aussi avec vulnérabilité, et son usage en ligne expose de plus en plus les consommateurs aux escroqueries. L’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) alerte et appelle à redoubler de prudence.
Quand le clic devient un piège. Le rapport 2024 de l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux (cartes bancaires, chèques, virement, monnaie électronique) dans les collectivités d’Outre-mer (Wallis et Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) dresse un constat contrasté : la Polynésie française poursuit sa modernisation financière, mais voit resurgir des signaux d’alerte sur la sécurité des paiements. Pour la première fois depuis une décennie, le nombre d’opérations scripturales diminue (-6,5 %), tandis que les montants échangés progressent de 10,5 %, atteignant 5 077 milliards de francs.
La carte, pivot du quotidien
Plus de sept transactions sur dix passent par la carte bancaire, dont les montants atteignent 209 milliards de francs. Le montant moyen d’un achat s’élève à 7 826 francs, preuve d’un usage ancré dans le quotidien. Moyen de paiement privilégié pour les dépenses courantes, elle sert aussi de relais au liquide : 37,5 % des flux par carte correspondent encore à des retraits d’espèces avec 125 milliards de francs de retraits aux distributeurs automatiques. Un signe de l’attachement durable des Polynésiens à l’argent liquide.
Virements et chèques : des trajectoires opposées
Malgré une part d’usage qui diminue légèrement (de 18,7 % à 17,5 %), le virement demeure le second moyen de paiement le plus utilisé en Polynésie française. Les virements continuent de dominer en valeur : 85 % du montant des flux sont réglés par ce biais, en hausse de plus de 13 % sur un an pour un total de 4 346 milliards de francs. Les entreprises polynésiennes y recourent massivement pour leurs transactions importantes. À l’inverse, le chèque poursuit sa lente disparition. Bien qu’il reste utilisé pour certains paiements importants, son usage recule de 15,8 % en montant, confirmant sa marginalisation progressive. Les prélèvements automatiques baissent aussi et ne représentent plus que 7,4 % des opérations.
Le virage du numérique confirmé
La modernisation des paiements s’accélère : 98 % des paiements par carte et 90 % des virements sont désormais électroniques. Les virements papier subsistent, mais ne concernent plus que 10 % des transactions. Le paiement mobile reste marginal (0,3 % des virements électroniques), mais son usage progresse. En revanche, les virements sur support papier représentent encore près de 40 % des montants transférés, traduisant une coexistence entre pratiques traditionnelles et modernisation.
Si la Polynésie reste moins touchée que la métropole, la montée des fraudes inquiète. L’IEOM rappelle l’importance de l’authentification forte (validation à deux facteurs) et la prudence dans les achats à distance. Les campagnes “Stop Arnaques” se poursuivent pour sensibiliser les usagers à la sécurisation de leurs données bancaires et à la méfiance vis-à-vis des courriels ou appels suspects.
Une modernisation à double tranchant
“La modernisation des paiements est une chance, mais elle ne doit pas se faire au prix de la sécurité des usagers”, souligne un responsable de l’IEOM à Papeete. La Polynésie française s’inscrit dans un équilibre fragile : plus connectée, mais aussi plus exposée. Entre essor du numérique et vigilance accrue, la Polynésie française illustre le paradoxe de la dématérialisation financière : plus de confort et de rapidité, mais aussi plus de vulnérabilité aux escroqueries à distance. L’enjeu des prochaines années sera de consolider la confiance des usagers tout en accompagnant la transition vers des paiements plus sûrs et plus connectés.
Quand le clic devient un piège. Le rapport 2024 de l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux (cartes bancaires, chèques, virement, monnaie électronique) dans les collectivités d’Outre-mer (Wallis et Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) dresse un constat contrasté : la Polynésie française poursuit sa modernisation financière, mais voit resurgir des signaux d’alerte sur la sécurité des paiements. Pour la première fois depuis une décennie, le nombre d’opérations scripturales diminue (-6,5 %), tandis que les montants échangés progressent de 10,5 %, atteignant 5 077 milliards de francs.
La carte, pivot du quotidien
Plus de sept transactions sur dix passent par la carte bancaire, dont les montants atteignent 209 milliards de francs. Le montant moyen d’un achat s’élève à 7 826 francs, preuve d’un usage ancré dans le quotidien. Moyen de paiement privilégié pour les dépenses courantes, elle sert aussi de relais au liquide : 37,5 % des flux par carte correspondent encore à des retraits d’espèces avec 125 milliards de francs de retraits aux distributeurs automatiques. Un signe de l’attachement durable des Polynésiens à l’argent liquide.
Virements et chèques : des trajectoires opposées
Malgré une part d’usage qui diminue légèrement (de 18,7 % à 17,5 %), le virement demeure le second moyen de paiement le plus utilisé en Polynésie française. Les virements continuent de dominer en valeur : 85 % du montant des flux sont réglés par ce biais, en hausse de plus de 13 % sur un an pour un total de 4 346 milliards de francs. Les entreprises polynésiennes y recourent massivement pour leurs transactions importantes. À l’inverse, le chèque poursuit sa lente disparition. Bien qu’il reste utilisé pour certains paiements importants, son usage recule de 15,8 % en montant, confirmant sa marginalisation progressive. Les prélèvements automatiques baissent aussi et ne représentent plus que 7,4 % des opérations.
Le virage du numérique confirmé
La modernisation des paiements s’accélère : 98 % des paiements par carte et 90 % des virements sont désormais électroniques. Les virements papier subsistent, mais ne concernent plus que 10 % des transactions. Le paiement mobile reste marginal (0,3 % des virements électroniques), mais son usage progresse. En revanche, les virements sur support papier représentent encore près de 40 % des montants transférés, traduisant une coexistence entre pratiques traditionnelles et modernisation.
Si la Polynésie reste moins touchée que la métropole, la montée des fraudes inquiète. L’IEOM rappelle l’importance de l’authentification forte (validation à deux facteurs) et la prudence dans les achats à distance. Les campagnes “Stop Arnaques” se poursuivent pour sensibiliser les usagers à la sécurisation de leurs données bancaires et à la méfiance vis-à-vis des courriels ou appels suspects.
Une modernisation à double tranchant
“La modernisation des paiements est une chance, mais elle ne doit pas se faire au prix de la sécurité des usagers”, souligne un responsable de l’IEOM à Papeete. La Polynésie française s’inscrit dans un équilibre fragile : plus connectée, mais aussi plus exposée. Entre essor du numérique et vigilance accrue, la Polynésie française illustre le paradoxe de la dématérialisation financière : plus de confort et de rapidité, mais aussi plus de vulnérabilité aux escroqueries à distance. L’enjeu des prochaines années sera de consolider la confiance des usagers tout en accompagnant la transition vers des paiements plus sûrs et plus connectés.
154 millions de fraude : l’ombre du commerce en ligne
En 2024, le montant total des fraudes en Polynésie française a bondi de 139 %, atteignant 154 millions de francs, contre 64 millions un an plus tôt. Un chiffre qui place le territoire parmi les plus exposés des collectivités françaises du Pacifique. La carte bancaire concentre 96 % des fraudes, presque toutes liées à des paiements à distance. Dans 88 % des cas, les escroqueries proviennent d’achats effectués sur des sites étrangers, souvent à la suite d’une usurpation de numéro de carte. Le taux de fraude qui a quasiment doublé en un an illustre la fragilité croissante des transactions en ligne, en dépit de l’introduction de l’authentification forte. Les retraits d’espèces sont, eux, quasi épargnés (1,4 million de francs de fraude), tandis que le chèque reste marginalement concerné : 20,9 millions de francs, majoritairement à la suite de vols ou de pertes.
Le virement bancaire demeure le moyen le plus sûr, même si des cas d’escroquerie par faux ordres de virement sont signalés, souvent via le piratage d’espaces de banque en ligne. Face à cette recrudescence, l’IEOM appelle à la prudence : ne jamais communiquer ses identifiants, vérifier l’adresse des sites marchands et refuser tout partage de codes confidentiels. Car derrière le confort du paiement instantané, c’est une autre réalité qui s’impose : celle d’une fraude désormais mondiale, dématérialisée et rapide, à l’image des échanges qu’elle parasite.
Le virement bancaire demeure le moyen le plus sûr, même si des cas d’escroquerie par faux ordres de virement sont signalés, souvent via le piratage d’espaces de banque en ligne. Face à cette recrudescence, l’IEOM appelle à la prudence : ne jamais communiquer ses identifiants, vérifier l’adresse des sites marchands et refuser tout partage de codes confidentiels. Car derrière le confort du paiement instantané, c’est une autre réalité qui s’impose : celle d’une fraude désormais mondiale, dématérialisée et rapide, à l’image des échanges qu’elle parasite.
































