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Le more, de génération en génération à Hao


Hao, le 2 mai 2022 – En prévision des fêtes du Heiva et des célébrations de la fin de l'année scolaire, la confection de costumes traditionnels est de saison. À Hao, le savoir-faire se perpétue et donne l'occasion de créer des moments d'échanges et de transmission.
 
Les grandes vacances approchent et avec elles, leur lot de confections artisanales en tout genre pour préparer les célébrations de fin d’année scolaire et le prochain Heiva qui se présentent. C'est le cas à Hao, où actuellement, une équipe de maman confectionne des more (jupe du costume traditionnel de danse) pour les élèves de l'école primaire. Ils préparent un spectacle de danse et chant local sur le thème de Mokorea et le monde de Kairarua, pour la fête de fin d'année scolaire et l’ouverture du Tiurei de l’île. 75 more sont ainsi fabriqués.

Le more, ou 'ahu more, est le plus souvent confectionné avec une partie de l’écorce du pūrau (hibiscus) qui est appelé également more. Sa fabrication est un long processus. Il aura fallu environ trois semaines aux mamans pour les confectionner. Tout d’abord, il leur a fallu aller couper des branches de pūrau d’environ deux mètres, (des jeunes pousses de préférence, en prenant soin de ne pas appauvrir la ressource). Ensuite, elles ont enlevé l’écorce des branches puis les ont laissées tremper dans la mer environ huit jours, car comme dans de nombreuses confections artisanales paumotu, la mer joue un rôle prépondérant. Une fois ramollies, il faut ensuite séparer les précieuses fibres des bandes d’écorce, un long travail effectué par les mamans qui ont passé beaucoup de temps en bord de mer à effilocher les fibres une à une. Puis, les fibres ont été étendues pour le séchage à l’ombre.

Échanges et transmission

Une fois séchées, le groupe de femmes s'est retrouvé pour la dernière étape de la confection du more : les fibres sont encore affinées à l’aide d’aiguilles et regroupées en petits paquets qui sont ensuite maintenus les uns à côté des autres par une tresse en fibre de coco. Il ne leur restait plus qu’à ajuster la longueur et la largeur par rapport à la taille de l’enfant. Vaihau Lequerre, enseignante à l'école primaire de Hao salue le travail de ces femmes : “Je remercie beaucoup les mamans pour le temps qu’elles accordent à la fabrication de ces tenues. C’est un travail qui demande du temps et du savoir-faire, les more ainsi confectionnés pourront servir encore pendant quelques années, c’est du durable !”

Il reste encore du travail jusqu'au jour du spectacle, le 24 juin, car le more n'est qu'une partie du costume traditionnel. Le ni’au, le kere, les palmes et les noix de coco viendront le compléter. Des moments de confection sont très appréciés, ils favorisent le lien social et sont des formidables occasions d’échanges et de transmission de la culture artisanale locale.




Rédigé par Teraumihi tane le Lundi 2 Mai 2022 à 16:13 | Lu 1160 fois